Truganini

Truganini ou Truganinny (en palawa kani : Trukanini[1]) née vers 1812 et morte le , est considérée comme la « dernière des Aborigènes de Tasmanie ». Elle est également connue pour sa participation à la « Guerre noire ».

Truganini est née sur l'Île Bruny. Son nom désigne aussi l’Atriplex cinerea. Avant qu'elle n'atteigne ses dix-huit ans, elle perdit sa mère (tuée par des baleiniers), son premier fiancé (tué alors qu'il la défendait contre des ravisseurs), et ses deux sœurs, Lowhenunhue et Maggerleede, enlevées et emmenées sur l'Île Kangourou pour y être vendues comme esclaves. Elle épousa par la suite Woorrady, qui mourut peu après.

Lorsque le gouverneur George Arthur arriva en Tasmanie en 1824, il mit en place des politiques visant à mettre fin aux conflits entre Aborigènes et colons blancs. La solution proposée par Arthur était la ségrégation : il tenta d'inciter les Aborigènes à s'installer dans des camps spécifiques, et récompensa les colons qui y emmenèrent des Aborigènes. Cette politique fut appliquée à l'Île Bruny.

En 1830, le « Protecteur » officiel des Aborigènes, George Augustus Robinson, fit déplacer Truganini et Woorrady sur l'Île Flinders avec une centaine d'autres Aborigènes - considérés comme les derniers Aborigènes de Tasmanie encore en vie. Le but officiel était de les sauver en les isolant de la société blanche, mais beaucoup succombèrent à des maladies telles la grippe. Truganini aida Robinson à établir un camp pour les Aborigènes du territoire métropolitain australien, mais se joignit par la suite à une rébellion, et fut renvoyée sur l'île Flinders. En 1856, les Aborigènes tasmaniens survivants furent déplacés vers Oyster Cove, au sud de Hobart.

En 1873, Truganini, dernière survivante de ce groupe, fut emmenée à Hobart. Elle y meurt le à l'âge de 64 ans. Sur son lit de mort, elle aurait dit au médecin qui l'assistait « Ne les laissez pas me couper en morceaux ». Après son enterrement, son corps fut exhumé et son squelette suspendu dans une vitrine au Tasmanian Museum où il resta jusqu'en 1947.

En 1976, pour le centenaire de sa mort, malgré les objections du Tasmanian Museum - qui mettait en avant l'intérêt du patrimoine - son squelette fut incinéré et ses cendres jetées à la mer dans le détroit d'Entrecasteaux près du lieu où elle naquit, selon ses dernières volontés.

En 1993, le groupe australien Midnight Oil lui a rendu hommage dans l'album Earth and Sun and Moon avec la chanson homonyme : Truganini.

En 2002, un musée britannique qui avait conservé des prélèvements de ses cheveux et de sa peau rendit ces restes à la Tasmanie[2].

Notes

  1. (en) Christopher D. Berk, « Palawa Kani and the Value of Language in Aboriginal Tasmania », Oceania, vol. 87, no 1, , p. 2–20 (ISSN 1834-4461, DOI 10.1002/ocea.5148, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Museum returns sacred samples: Remains of last Tasmanian Aborigine to be put to rest », The Guardian, 31 mai 2002

Liens externes

  • Portail des minorités
  • Portail de la Tasmanie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.