Tribus (Grèce antique)

Cet article est consacré à l'organisation des cités grecques antiques en tribus (en grec ancien Φύλαι, phylai).

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Athènes

À l’origine

Avant la réforme de Clisthène, la population était groupée en quatre tribus, qui portaient les noms des fils légendaires d'Ion :

  • Géléon
  • Aigicorès
  • Argadès
  • Hoplès

Chaque tribu était divisée en trois trittyes ; les tribus étant aussi des milieux cultuels, à la tête de chaque tribu se trouvait un phylobasileus, roi de la tribu détenteur de quelques sacerdoces[1]. Un autre type d'unité dont on ne connaît pas la fonction exacte était la naucrarie : Le terme grec naucraros[Note 1] désignait à Athènes le président de section de chacune des quatre plus anciennes tribus ; en tant que chef de navire, on a voulu voir là une unité liée au financement de la marine, mais sans certitude aucune. Il y avait 48 naucraries, soit 12 par tribu.

Constitution

Borne des trittyes des Pedieis et Thriasioi, du Pirée. (IG I³ 1128) (Musée épigraphique d'Athènes).

Entre 508 et 507 av. J.-C.[2], l’homme politique Clisthène divise l'Attique en 139 dèmes, qui sont répartis en trente trittyes de trois ou quatre dèmes. Les dix premières trittyes correspondent à la ville d'Athènes (la ville, astu) et ses environs immédiats, dix autres correspondent au territoire côtier (la côte, Paralia) et les dix dernières correspondent à des zones plus rurales (l’intérieur, Mésogée)[3].

La réunion d’une trittye de chaque ensemble constitue une tribu : il y a donc dix tribus. Ce système casse la pratique du clientélisme traditionnel, et s’impose dans l’organisation de toutes les institutions de la cité. On parle d'isonomie.

Afin de satisfaire à l'habitude grecque de choisir un fondateur mythique comme dans les oikistes mythiques, les fondateurs de cités tel Érichthonios à Athènes, on demanda à la Pythie de Delphes de choisir un héros éponyme pour chacune :

  1. Érechthée pour les Érechthéides (οἱ Ἑρεχθηΐδαι)
  2. Égée pour les Égéides (οἱ Αἰγεῖδαι)
  3. Pandion pour les Pandionides (οἱ Πανδιονίδαι)
  4. Léons pour les Léontides (οἱ Λεοντίδαι)
  5. Acamas pour les Acamantides (οἱ Ἀκαμαντίδαι)
  6. Œneus pour les Œnéides (οἱ Οἰνεΐδαι)
  7. Cécrops pour les Cécropides (οἱ Κεκροπίδαι)
  8. Hippothoon pour les Hippothoontides (οἱ Ἱπποθοωντίδαι)
  9. Ajax : pour les Aiantides (οἱ Αἰαντίδαι)
  10. Antiochos pour les Antiochides (οἱ Ἀντιοχίδαι)

À partir de 306/307, deux nouvelles tribus sont créées en référence aux deux premiers rois de la dynastie macédonienne des Antigonides et en 224/3, une treizième tribu voit le jour en hommage au roi Lagide Ptolémée III [4]:

XI. Antigone le Borgne pour les Antigonis

XII. Démétrios Polyorcète pour les Démétrias

XIII. Ptolémée Évergète pour les Ptolémaïs

En 200, les tribus Antigonis et Démétrias sont supprimées et une nouvelle tribu est créée en l'honneur du roi de Pergame Attale Ier. Le nombre de tribu revient alors à douze.

(XI). Ptolémée Évergète pour les Ptolémaïs

(XII). Attale Ier pour les Attalis

Rôle politique

À la suite de la mise en place des tribus par Clisthène, la plupart des magistratures sont composées de 10 membres (stratèges, les archontes) ou alors d'un multiple de 10 (La Boulè compte 500 membres) afin qu’il y ait un nombre égal de membres de chaque tribu dans toutes les institutions. Par exemple, chaque tribu envoyait 50 de ses membres tirés au sort, à partir d’une liste de volontaires, à la Boulè, le Conseil. Les bouleutes, groupés par tribu, assuraient durant un mois civique athénien (36 jours) la charge de prytane.

Autres peuples et cités

Si Athènes est une cité ionienne, les Doriens avaient eux aussi leurs tribus originelles :

Notes et références

Notes

  1. En grec ancien ναύκραρος.

Références

  1. Édouard Will, Le Monde grec et l'Orient, le Ve siècle (510-403), PUF, 1972, p. 565.
  2. Édouard Will, Le Monde grec et l’Orient, Le Ve siècle (510-403), PUF, 1972, p. 66 sq.
  3. Édouard Will, Le Monde grec et l'Orient, Le Ve siècle (510-403), PUF, 1972, p. 69.
  4. Pierre Cabanes, Petit atlas historique de l'Antiquité grecque, Armand Colin, , 192 pages p. (ISBN 978-2-200-61575-8 et 2-200-61575-2, lire en ligne)
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