Triangle d'or (Asie)

Le Triangle d'or est une région montagneuse d'Asie du Sud-Est aux confins du Laos, de la Birmanie (Myanmar) et de la Thaïlande (certaines interprétations y incluent également une partie du Vietnam, voire le Yunnan chinois). La frontière triangulaire sur les trois pays se situe au confluent du Mékong et de son affluent en rive droite le Ruak dans l’agglomération de Sop Ruak.

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Les principales zones de production d'opium. En jaune : le Croissant d'or et le Triangle d'or.

Comme le Croissant d'or, qui regroupe l'Afghanistan, l'Iran et le Pakistan, il est l'une des principales zones mondiales de production d'opium depuis les années 1920.

Histoire

C’est sur les montagnes du Laos que les Hmong, qui migrèrent de Chine sous la dynastie Qing, furent encouragés à cultiver le pavot et à produire de l’opium. Par les Français, notamment pour l'export vers la Chine, ce qui a donné lieu aux guerres de l'opium, puis pendant la guerre d'Indochine au Laos, et enfin, pendant la guerre du Vietnam, au Laos, cette fois par la CIA et les États-Unis, en échange de fourniture d'armement[1].

Sous l'Indochine française, le chef de la minorité Hmong Touby Lyfoung au Xieng Khouang (actuel Laos) et Méo (nom vietnamien des Hmong), Deo Van Long au Tonkin (actuel Vietnam), sont chargés de la production de l'opium. Leur production s’accroît particulièrement sous le régime de Vichy avec une production passée de 7,5 tonnes en 1940 à 60,6 tonnes en 1944. La Régie de l'Opium du service des Douanes est l'organisme français chargé de la gestion de cette production[2].

Production

La Birmanie est le second producteur d'opium mondial après l'Afghanistan[3] et a été un acteur important du trafic international de stupéfiants depuis la Seconde Guerre mondiale[4],[5]. L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) estimait à 430 km2 les surfaces consacrées à la culture du pavot somnifère (Papaver somniferum var. album) en Birmanie en 2005[6]. La reddition de la Mong Taï Army de Khun Sa en a été saluée par le gouvernement de Rangoon comme un succès majeur de la lutte contre la drogue, mais le manque de volonté politique à l'encontre des principaux groupes de narcotrafiquants, ainsi que la mollesse de la lutte contre le blanchiment d'argent continuent de saper cet effort. La plupart des minorités qui cultivent l'opium vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Annexes

Notes et références

  1. Journoud 2010.
  2. (Bruneau 1981, p. 126) « La production de l'opium de l'Indochine française s'accrut considérablement, passant de 7,5 t en 1940 à 60,6 t en 1944, les deux régions les plus productrices étant la province de Xieng Khouang au Laos et le Nord-Est-Tonkin, pays Taï où se trouvaient un grand nombre de Meo. », la page pour le reste.
  3. (en) "Afghanistan Again Tops List of Opium Producers". The Washington Post. 4 février 2003.
  4. (en) LoBaido, Anthony C, « Afghan war lifts Burma's opium trade », WorldNetDaily, WorldNetDaily.com Inc,
  5. (en) Gluckman, Ron, « Where has all the opium gone? », Ron Gluckman
  6. (en) « "Facts and figures showing the reduction of opium cultivation and production..." »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ). Embassy of the Union of Myanmar in Pretoria. 23 octobre 2005.

Bibliographie

  • Pierre Journoud, « La CAT/Air America dans les guerres d'Indochine, ou le rôle d'une compagnie aérienne privée secrètement détenue par la CIA (1950-1975) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 238, , p. 129-150 (DOI 10.3917/gmcc.238.0129, lire en ligne)
  • Michel Bruneau, « La drogue en Asie du Sud-Est : Une analyse géographique du Triangle d'Or », Hérodote, Paris, F. Maspero, La Découverte, nos 21/35 F — Asie du Sud-Est, , p. 116-145 (p=126) (lire en ligne)

Articles connexes

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