Trente et quarante

Le trente et quarante est un jeu d'argent et de hasard, autrefois disponible dans les casinos, qui ressemble assez au blackjack. Il se joue avec six jeux de 52 cartes.

Pour le film de 1945, voir Trente et quarante (film).

Règles

Comme au blackjack, chaque carte vaut sa valeur faciale, les têtes valant dix points, et l'as systématiquement un point.

Le croupier dispose face à lui d'abord une première rangée de cartes, dite rangée des noirs, jusqu'à totaliser au moins trente-et-un points mais sans dépasser quarante. Il fait ensuite de même pour une seconde rangée, dite rangée des rouges. Ainsi chaque rangée est d'une valeur comprise entre trente-et-un et quarante, dont on ne retient que l'unité. La rangée déclarée gagnante à la suite de la donne est celle dont la valeur est la plus petite.

Exemple
Rangée des noirs 33 points, soit 3
Rangée des rouges 37 points, soit 7

Chaque joueur, avant que la donne ne soit réalisée par le croupier, peut parier sur les résultats suivants :

  • Noir : la rangée des noirs est la rangée gagnante ;
  • Rouge : la rangée des rouges est la rangée gagnante ;
  • Couleur : la première carte de la rangée gagnante est de sa couleur ;
  • Inverse : inversement, la première carte de la rangée gagnante n'est pas de sa couleur.

Ainsi, dans l'exemple précédent, la rangée des noirs gagne, mais n'est pas de sa couleur (elle commence par un carreau au lieu d'un pique ou d'un trèfle). Les paris gagnants sont donc Noir et Inverse.

Chaque pari remporté rapporte une fois la mise. En cas d'égalité, les mises sont libres et peuvent être reprises ou déplacées, sauf dans le cas d'une égalité à un, c’est-à-dire chaque rangée totalise 31 points. Dans ce cas, les mises sont dites en prison : un coup est rejoué immédiatement, jusqu'à ce que les mises redeviennent libres ou qu'une rangée gagne.

Histoire

Dans les multiples "affaires" constituant ensemble la Guerre des casinos de la Côte d'Azur, dans les années 1970 (cf. Affaire Le Roux), le jeu de Trente-et-Quarante joua un rôle déterminant, car c'était le seul jeu de cartes admis dans les casinos où ni le croupier ni les joueurs ne pouvaient ni prendre ou demander ni refuser une carte supplémentaire : aucun élément de hasard n'était introduit dans le déroulement de la partie comprenant 312 cartes, et qui par là était déterminée dès la première carte. Dès lors, une fois que la distribution des cartes dans le sabot était connue du joueur, par exemple en se procurant la collaboration d'un employé du casino-victime (moyennant paiement et/ou menaces), les mises dudit joueur devenaient sans risque ; d'où des gains systématiques et faramineux de groupes de joueurs présumés envoyés par des casinos concurrents ; d'où la disparition de ce jeu des casinos par la suite après la ruine, le rachat ou la fermeture définitive de quelques-uns de ces casinos : Palais de la Méditerranée (Nice), casino de Menton, casino Ruhl (Nice) et d'autres. Ce jeu est néanmoins toujours proposé au casino de Monte-Carlo et dans quelques établissements italiens (Saint-Vincent, Campione d'Italia).

Bibliography

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