Tour Bismarck de Metz

La tour Bismarck de Metz est un monument commémoratif élevé en 1902 sur le mont Saint-Quentin, un mont dominant Metz et la vallée de la Moselle, en Lorraine. Située sur la commune du Ban-Saint-Martin, elle est l'une des nombreuses tours Bismarck construites dans le Reich allemand et ses colonies, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, à la mémoire du chancelier impérial Otto von Bismarck (1815-1898). La tour de Metz est similaire à celle de Stuttgart, construite deux ans plus tard, reprenant aussi le modèle Crépuscule des dieux.

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Contexte historique

Il existe environ 240 tours construites en l'honneur de Bismarck. De types et formes différentes, elles se situent principalement dans ce qui était alors l’Empire allemand mais on en trouve aussi quelques-unes dans les anciennes colonies du Reich, ou sur des lieux d'immigration de population allemande, comme l'Amérique du Sud. La tour de Metz est la seule tour encore debout située en territoire français, l'autre était à Morhange. Cette partie de la Lorraine est allemande entre 1871 et 1919, intégrée à l'Alsace-Lorraine. À cette époque, Metz se transforme sous l’action des autorités allemandes, qui décident de faire de son urbanisme une vitrine de l’empire wilhelmien. En 1902-1903, l’architecte Conrad Wahn conçoit un plan d’urbanisme pour la Neue Stadt, la « nouvelle ville », l’empereur imposant ses conceptions architecturales pour les bâtiments publics[1]. Des statues érigées à l’occasion de ces aménagements d'édilité glorifient l’Empire. Une statue équestre monumentale de l’empereur Guillaume Ier est dressée sur l’Esplanade de la ville, une seconde statue représentant le prince Frédéric-Charles de Prusse est élevée dans le jardin Boufflers, tandis qu’une troisième statue de Frédéric III prend place non loin de la tour Camoufle[2]. Comme dans d’autres cités du Reich, une tour Bismarck est élevée sur le mont Saint-Quentin à la mémoire d'Otto von Bismarck, chancelier du Reich entre 1871 et 1890.

Construction et aménagements

Un comité est formé à Metz en et une souscription lancée pour édifier une tour à la mémoire de l’ancien chancelier du Reich, Otto von Bismarck. Le choix de l’emplacement est symbolique, puisque la butte, dite « de Charles-Quint », domine la vallée de la Moselle et l’agglomération messine. La tour devait être visible depuis Metz, et particulièrement depuis l’Esplanade, où s’élevait la statue équestre de l’empereur Guillaume Ier. Pour des raisons militaires, elle ne pouvait être implantée sur le sommet du mont, où se trouvait déjà le Groupe fortifié du Saint-Quentin[3]. Afin de vérifier que ces conditions seraient remplies, une tour en bois, de 12 mètres de haut et 5 mètres de large, fut construite sur l’emplacement choisi.

La tour reprend le type architectural Götterdämmerung, littéralement « Crépuscule des dieux ». Construite en pierre de taille de calcaire, l'intérieur est fait en ciment, avec en son centre un escalier en colimaçon, permettant d'accéder à une petite terrasse d'observation. La tour, comme les autres tours Bismarck, accueillait un feu à son sommet. Celui-ci était alimenté par des bûches imprégnées de goudron liquide et de pétrole[3]. Sur une des faces, un médaillon gravé en grès représentait Bismarck.

La tour Bismarck a été officiellement inaugurée le , jour anniversaire de la naissance de Bismarck et le feu allumé ce même jour à 20h00[3]. Le Metzer Zeitung, journal de Metz fondé en par les frères Lang, qui avait lancé la souscription pour édifier ce monument commémoratif sur le Saint-Quentin, proposa ensuite de débaptiser le mont Saint-Quentin pour l’appeler Bismarck Höhe, mais cette proposition fut finalement rejetée[4].

De 1918 à aujourd'hui

Après la défaite allemande en 1918 et le retour de la Lorraine à la France, le médaillon à l’effigie de Bismarck fut criblé de balles[5]. Laissée à l'abandon, la tour a subi l'outrage des ans et a été progressivement masquée par la végétation. Accessible depuis la rue du fort, dite route touristique, la tour Bismarck est aujourd’hui couverte de graffitis, dans un état inquiétant.

Tours « Crépuscule des dieux »

Dans le monde, il existe une quarantaine de tours Bismarck du modèle Götterdämmerung, « Crépuscule des dieux ». Cela représente environ un sixième de l'ensemble des tours. Parmi celles-ci, on peut mentionner :

Références

  1. Structurae.de, article « Poste principale », année 1898.
  2. René Bour, Histoire de Metz, Paul Even, Metz, 1950
  3. (de) « Bismarcktuerme Metz », sur bismarcktuerme.de (consulté le )
  4. François Roth:Le Temps des journaux 1860-1940, Presses universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, Bar-le-Duc, 1983 (p.81).
  5. Karambolage du 26 janvier 2014: les "Bismarcktürme" sur arte.tv (consulté le 25 février 2014).

Liens externes

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