Torpille humaine Neger

La torpille humaine « Neger »[1] (mot allemand pour Nègre) fut le premier type de torpille porteuse pilotée allemande conçue en 1943 par l'institut de recherche sur les torpilles Eckernförde. Le nom de Neger vient de son concepteur Richard Mohr, Mohr étant un terme germanophone (ancien et moyen haut-allemand) pour les personnes à la peau foncée (principalement les Maures)[2].

Neger

Un Neger allemand
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin de poche
Longueur m
Maître-bau 0,53 m
Déplacement 2,7 t
Propulsion 1 moteur électrique AEG-AV 76 Eto alimenté par batterie
Puissance 12 ch
Vitesse 4,2 nœuds en surface
Caractéristiques militaires
Armement 1 torpille G7e de 7,2 m x 53,3 cm
Rayon d’action 48 nautiques à 4 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage 1
Histoire
Constructeurs Institut de recherche sur les torpilles Eckernförde
A servi dans  Kriegsmarine
Commanditaire Kriegsmarine
Date début commande 1943
Période de
construction
1943-1944
Période de service 1944-1945
Navires construits env. 200

Construction et fonctionnement

Le Neger est développé par l'Institut de recherche sur les torpilles Eckernförde à partir de 1943. Il se compose de deux torpilles G7e à commande électrique disposées l'une au-dessus de l'autre. La torpille supérieure est composée d'un petit poste de pilotage avec un capot en plexiglas, équipé d'un appareil respiratoire et d'un espace pour le pilote portant une boussole de poignet, tandis que la seconde torpille contient la charge explosive. L'engin ne comporte aucune autre arme. La visée se fait à travers une simple mire métallique installée dans le capot transparent. Arrivé à la bonne distance, la torpille inférieure est désengagée et poursuit seule sa route jusqu'à la cible. La partie supérieure peut se retourner et tenter de se mettre à l'abri en cas de coup au but de la torpille inférieure. En raison de sa petite taille, le Neger est difficile à détecter par les dispositifs de repérage ennemis tels que le Radar et le Sonar.

Les premières interventions eurent lieu devant Anzio, le , 30 unités devaient attaquer le nord de la tête de pont depuis Torre Vaianica. Ce fut un échec total, seulement 17 furent lancés, perdant leur chemin en route, le commandant de l'escadrille périt dès le début de l'opération d'une intoxication au CO2. 3 unités furent perdues, toutes les autres s'échouèrent et furent capturés. Malgré tout, les petites unités de combat (kleinkampfverbände) du K.Adm. Hellmuth Heye vont se lancer en juin à l’attaque de la flotte d’invasion alliée en baie de Seine pour tenter de faire leurs preuves. Le neger sera engagé contre la flotte alliée en Méditerranée. Cet engin avait un concept de construction des plus simple. Il s’agissait du couplage en hauteur de 2 torpilles à propulsion électrique G7 e. La charge militaire de la torpille supérieure était retirée et remplacée par un poste de pilotage succinct dans lequel prenait place un marin. Le tableau de bord est réduit au minimum : 1 manette pour le démarrage et l’arrêt, un manche à balai pour virer à bâbord ou à tribord et enfin un levier pour la mise à feu de la torpille. Le pilote était assis sous un dôme en Perspex, alimenté en air par un système Draeger, souvent à l'origine d'empoisonnements à l'oxyde de carbone. Ce dôme transparent permettait la navigation à vue en direction de l’objectif. Emprisonné dans ce dôme haut de 50 cm, le pilote avait une vue limitée sur l’horizon. Cet inconvénient majeur gênait considérablement la navigation et la recherche des proies potentielles. Il était impossible d’ouvrir le dôme en mer pour respirer un peu d’air frais ou pour mieux apercevoir la cible, le risque d’enfourner un paquet d’eau de mer et de chavirer était omniprésent. La torpille inférieure conservait ses capacités offensives. La technique d’attaque était elle aussi des plus simples. Le neger devait s’approcher de la cible, se mettre en position de combat, armer la torpille inférieure et ensuite de désengager de la zone d’action. L’engin n’avait pas de capacité de navigation sous-marine. Ne pouvant plonger, il était facilement repérable par les guetteurs et était extrêmement vulnérable aux attaques ennemies. De plus, en cas de détérioration du dôme transparent, le pilote avait très peu de chance d’échapper au naufrage de l’engin. Une fois son attaque menée, le pilote rejoignait sa base en utilisant la partie supérieure de l’engin. En cas de panne de batterie, il ne lui restait plus que la nage.

Caractéristiques

Poids : 2,7 t, Longueur : 8,0 m, Diamètre : 0,53 m, Armement : 1 torpille 53,3 cm (G7e) Motorisation : 1 moteur électrique alimenté par batterie, Puissance : 12 ch, Vitesse: 4,2 nœuds en surface

Autonomie : 18−20 milles. À trois nœuds, son autonomie est de 30 milles, Début de fabrication : 1943, Nombre d’exemplaires construits : environ 200.

Caractéristiques de la torpille G7 e

Longueur : 7,2 m , Poids : 1,5 t , Année de construction : 1939, Charge militaire 300 kg hexanite, Distance franchissable de 5 à 7 km, Vitesse : 30 nœuds, Propulsion batterie acide/plomb,

Vitesse : max. 98 PS

Nota : les torpilles à propulsion électrique étaient équipées d’hélices contrarotatives. Leurs performances, vitesse et distance, nécessitaient néanmoins un maintien en température aux environs de 30 °C avant utilisation et d’une maintenance de charge électrique appliquée au moins une fois par semaine. Elles étaient sans conteste beaucoup plus fiables que les autres versions d’où leur utilisation plus intensive. Elles étaient connues aussi sous le nom de ETO.

Notes et références

  1. Brown 1990, p. 115.
  2. Eberhard Rössler: Geschichte des deutschen Ubootbaus. J. F. Lehmann Verlag, Munich 1975, (ISBN 3-469005079), p. 404.
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