Tombeau de Joseph
Le tombeau de Joseph (en hébreu : קבר יוסף, en arabe : قبر يوسف) est un site funéraire situé à l'entrée est de la vallée qui sépare les monts Garizim et Ebal, au nord-ouest du puits de Jacob, à la périphérie de la ville de Naplouse en Cisjordanie, près de Tell Balata (en), le site de biblique Sichem.
Tombeau de Joseph | |||
Tombeau de Joseph à Sichem (1839) de David Roberts. | |||
Présentation | |||
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Géographie | |||
Pays | Palestine | ||
Région | Cisjordanie | ||
Coordonnées | 32° 12′ 47″ nord, 35° 17′ 08″ est | ||
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Géolocalisation sur la carte : Palestine (administrative)
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Le Livre de Josué[1] identifie Sichem comme le lieu de sépulture du patriarche biblique Joseph, fils de Jacob[2], et de ses deux fils Éphraïm et Manassé.
Historicité du tombeau
Certains spécialistes pensent que le récit de son inhumation au pays de Canaan est inspiré de celui du dieu égyptien Osiris[3]. D’autres pensent que c'est l’histoire de l’enterrement des ossements de Dionysos à Delphes qui est à l'origine de l'histoire du tombeau de Joseph à Sichem[4],[5],[6]. Les légendes et le folklore ont été retravaillés et probablement insérés dans le texte de la Bible entre les VIIIe et VIe siècles av. J.-C. La plupart des chercheurs[7] placent sa composition pendant la période perse de l'exil[8],[9],[10],[11],[12].
Pour Schenke, la tradition de l'enterrement de Joseph à Sichem ne peut être comprise que comme une interprétation historique secondaire, israélite tissé autour d'un plus ancien sanctuaire cananéen[13].
Histoire du tombeau
Le tombeau de Joseph a été vénéré à travers les âges par Juifs, samaritains, chrétiens et musulmans[14],[15] : « Few tombs on earth command the veneration of so many races and men of diverse creeds as that of Joseph. Samaritan and Jew, Moslem and Christian alike, revere it, and honour it with their visits. » Des documents post-bibliques du début du IVe siècle de l'ère chrétienne situent la tombe de Joseph sur ce site[16]. Le bâtiment actuel, une petite pièce rectangulaire abritant un cénotaphe date de 1868 et ne laisse apparaître aucun élément plus ancien[17],[18].
La recherche moderne n'a pas déterminé si ce cénotaphe correspond à la tombe mentionnée dans la Bible[19], aucune source juive ou chrétienne ne mentionnant cette tombe avant le Ve siècle, le bâtiment originel semblant avoir été construit par les Samaritains pour lesquels ce fut probablement un site sacré[20].
Plusieurs fois dans sa longue histoire, la tombe de Joseph a fait l'objet de conflits religieux. Samaritains et Chrétiens s'en sont disputé l'accès au début de la période byzantine, parfois violemment[20],[21],[22]. Après la prise de la Cisjordanie par Israël en 1967, les musulmans se sont vus interdire l'accès et le lieu devint un site de prière juif. Frictions et conflits judéo-musulmans y devinrent fréquents[23]. Après la signature des accords d'Oslo, le tombeau est resté sous la garde des troupes israéliennes qui interdisaient aux musulmans d'y prier[24]. En 2000, juste après avoir été confié à l'Autorité palestinienne, le tombeau fut pillé et rasé lors d'une émeute palestinienne[25],[26]. Après la réoccupation de Naplouse par les Israéliens lors de l'opération Rempart en 2002, des groupes juifs y revinrent parfois[27]. En 2009-2010, le bâtiment a été restauré, une nouvelle coupole a été construite et les Juifs ont recommencé à y venir prier[28].
Le , environ 150 Palestiniens y ont mis le feu en causant de lourds dommages au bâtiment : « Les rapports initiaux indiquent que des dommages ont été causés à la zone de prière des femmes »[29],[30]. Une tentative d'incendie avait déjà eu lieu dans des conditions similaires le [31].
Deux jours plus tard, une trentaine d’étudiants israéliens d'une école religieuse juive se rendent dans la nuit au tombeau qui se situe dans une zone sous contrôle de l’Autorité palestinienne sans en avoir informé l’armée israélienne. À leur arrivée, ils sont attaqués par des Palestiniens, l'un de leurs véhicules est incendié. La police palestinienne arrivée sur les lieux arrête cinq Israéliens et en frappe quelques-uns avant de les remettre aux soldats de Tsahal qui les arrêtent pour avoir violé une ordonnance militaire, les autres n'étant plus présents sur les lieux[32],[33],[34].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Joseph's Tomb » (voir la liste des auteurs).
- Josué 24, 32
- à ne pas confondre avec Joseph époux de Marie
- Völter 1909, p. 67
- Goldman 1995, p. 124
- Völter 1909, p. 64–5: Die Erzählung aber, dass die Lade mit dem Leichnam des Joseph, nachdem sie lange in Aegypten geblieben war, beim Auszug von den Israeliten mitgenommen und nach Palästina gebracht worden sei, kann kaum etwas anderes bedeuten, als daß der Cultus eines toten, in einer Lade liegenden Gottes, der eigentlich in Aegypten zu Hause war, von den Israeliten übernommen worden ist, Dieser Gott is Osiris.’
- Rivka 2009, p. 113–114: Joseph’s double burial, and his first resting place in the Nile, shares several motifs extant in the Egyptian Osiris myth.
- Sperling 2003, p. 98 writes: "there are no compelling linguistic or historical reasons to date the story later than the ninth to eighth century of the first millennium B.C.E."
- Smith 1984, p. 243–244 n.1, 268: "a romance, of the ancient genre of romantic-religious novellae that revived in the Hellenistic world...the first great example in Israelite literature is the Joseph romance."; "The old peasant stories of the Patriarchs and Joshua (heroes of holy places at Bethel, Hebron Beersheba and Shechem) had doubtless long been collected in cycles and may, before Persian times, have been connected with some or all of the other elements in the hexateuchal narrative, myths about the beginning of the world, the flood and so on, the Joseph romance, nomads’ tales of Moses, and stories about the conquest of the country. These components are clear; how they were put together is hazy; but most scholars would agree that the Jerusalem priests of the Persian period were the final editors who gave the material substantially its present form...and rewrote many stories to serve their own purposes, usually as legal precedents."
- Redford 1970, p. 242: "several episodes in the narrative, and the plot motifs themselves, find some parallel in Saite, Persian, or Ptolemaic Egypt. It is the sheer weight of evidence, and not the argument from silence, that leads to the conclusion that the seventh century B.C. is the terminus a quo for the Egyptian background to the Joseph Story. If we assign the third quarter of the fifth century B.C.E. as the terminus ante quem, we are left with a span of two and one half centuries, comprising in terms of Egyptian history the Saite and early Persian periods."
- Redford 1993, p. 429: "the Biblical Joseph story was a novella created sometime during the seventh or sixth century B.C. (the end of the Judean monarchy or the Exile)."
- Wright 1972, p. 113–114
- Finkelstein et Silberman 2001, p. 37,67 : « The camel carrying 'gum, balm, and myrrh,' in the Joseph story reveals an obvious familiarity with the main products of the lucrative Arabian trade that flourished under the supervision of the Assyrian empire in the eighth-seventh centuries BCE. », « A seventh century BCE background is also evident in some of the peculiar Egyptian names mentioned in the Joseph story. »
- Schenke 1967, p. 174 : ‘die Tradition von seinem Grab bei Sichen kann also nur als sekundäre Israelitische, nämlich geschichtliche Deutung eines älteren kanaanäischen Heiligtums bzw. heiligen Platzes verstanden werden.’
- Conder 2004, p. 74:‘venerated by the members of every religious community in Palestine’.
- Pummer 1993, p. 139.
- Hackett 1863, p. 1239
- Pringle 1998, p. 94
- Schenke 1967, p. 174: ‘der Gebäudekomplex über und um ein Kenotaph herum, der heute als Josephsgrab gilt, ist ganz modern und enthält nicht einmal alte Bauelemente.’
- Pummer 1987, p. 12.‘Whether today’s cenotaph and its site are identical with the ancient one can presently not be decided.
- Pummer 1987, p. 11–12
- Kohen 2007, p. 24.
- Sivan 2008, p. 114–117
- Hassner 2009, p. 87
- Hayden 2002, p. 167.
- Dor 2004, p. 45.
- Abu El Haj 2001, p. 281.
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- Nahshoni 2010
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Autre documentation
Articles connexes
Lien externe
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