Tombe des palmettes

La tombe des palmettes (en grec moderne : Τάφος των Ανθεμίων), parfois désignée sous le nom de tombe de Rhomiopoúlou, est un tombeau macédonien de la période hellénistique situé à Lefkádia (ancienne Miéza), près de Náoussa. Réputé pour la qualité de sa décoration peinte[1], le monument est daté de la première moitié du IIIe siècle av. J.-C.[2] ou de la fin du IVe siècle av. J.-C.[3].

Tombe des palmettes
Localisation
Pays Grèce
Région Macédoine-Centrale
Ville Lefkádia
Coordonnées 40° 39′ 17″ nord, 22° 08′ 21″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Tombe des palmettes
Peinture sur le tympan de la façade.
Plafond de l'antichambre.
Vue de la chambre funéraire depuis l'antichambre.

Le tombeau tire son nom usuel des palmettes présentes sous forme d'antéfixes aux angles du fronton et peintes au plafond de l'antichambre[4]. Il est distant de la tombe du jugement d'environ 230 m.

Description

La tombe est composée d'une façade monumentale et de deux chambres voûtées (une antichambre et une chambre funéraire), recouvertes d'un tumulus de terre de 15−17 m de diamètre et 2,5 m de haut[2],[5].

Façade

La façade (6,25 m de haut et 5,25 m de large[6]) a la forme d'un temple grec, avec quatre colonnes ioniques engagées supportant une architrave et un fronton. Sur fond bleu foncé, le tympan triangulaire d'un mètre de haut représente une figure masculine et une femme allongés lors d'un banquet. Les deux personnages sont représentés en vue de trois quarts, face à gauche. Le vieil homme se trouve à gauche, vêtu d'un chiton rouge rehaussé d'une bordure violette et d'un himation gris-jaune. Son visage se tourne vers la droite pour regarder la figure féminine. Il a une barbe grise et tient une clef dans sa main droite. Ce détail conduit certains auteurs à penser que l'occupant de la tombe (représenté et inhumé en compagnie de sa femme[1]) exerçait un poste religieux[5], d'autres affirment que le tympan illustre en réalité Hadès tenant la clef des Enfers et son épouse Perséphone[7],[8],[9],[10]. La figure féminine, soutenant sa tête avec son bras droit, porte un chiton jaune et un himation violet[2].

Intérieur

L'antichambre fait 4,08 m de large, m de long[6] et 5,14 m de haut[1]. Les murs alternent trois bandes de noir et deux bandes de jaune tandis que la partie supérieure demeure blanche. Le décor du plafond est composé de six palmettes et nénuphars sur fond bleu clair. Une grande porte double en marbre (3,5 m de haut et 0,9 m de large) conduit à la chambre funéraire. Elle fut trouvée en morceaux, brisée lors du pillage du tombeau[2],[5].

La chambre funéraire fait 4,07 m de large et 5,1 m de long[6]. Les peintures murales, qui visent à imiter un revêtement en marbre, présentent une partie inférieure en noir et supérieure en rouge tandis qu'une bande blanche en saillie sépare les deux sections. Le plafond, lui, est enduit d'un mortier jaunâtre. Un banc en pierre de poros occupe la partie gauche de la chambre. Au fond à droite, une base en pierre de poros (appelée theke) est décorée d'un rameau d'olivier peint[1]. Elle soutenait autrefois le larnax contenant les cendres du ou des défunts, mais cet objet funéraire fut emporté lors du pillage de la tombe. Plusieurs fragments de sculpture en ivoire découverts lors des fouilles, figurant probablement des scènes de bataille et des scènes dionysiaques, décoraient autrefois un canapé en bois[2],[5].

Les fouilles

Découverte en 1971 à la suite de fouilles illégales, la tombe a été excavée par Katerína Rhomiopoúlou de 1971 à 1973. Une structure métallique a été construite en 1988 pour protéger le monument des éléments météorologiques[2].

Références

  1. Brecouláki 2006.
  2. (en) Iríni Psarrá, « Mieza, the so-called Macedonian Tomb of the Palmettes » (consulté le ).
  3. (en) Stélla Droúgou, « Vergina-Aigai: The Macedonian Tomb with Ionic Façade. Observations on the Form and Function of Macedonian Tombs », Φιλέλλην, Essays Presented to Stephen G. Miller, , p. 335-350 (lire en ligne).
  4. Sophie Descamps-Lequime (dir.), Peinture et couleur dans le monde grec antique, Actes des colloques des 10 et 27 mars 2004 au Musée du Louvre : seize contributions de dix-huit auteurs, Milan, 5 continents, , 240 p. (ISBN 978-88-7439-375-6), p. 14-25.
  5. Ginouvès 1994, p. 181-182.
  6. Rhomiopoúlou et Brecouláki 2002, p. 107-116.
  7. Katerína Chryssantháki-Nagle, « Réussir le passage vers l'au-delà dans le monde grec : le rôle des objets métalliques », Cahier des thèmes transversaux ArScAn - Archéologie du monde grec et systèmes d’information, 2013-2014, p. 29-35 (lire en ligne).
  8. (en) Katerína Rhomiopoúlou, « A New Monumental Chamber Tomb with Paintings of the Hellenistic Period near Lefkadia (Western Macedonia) », Athens Annals of Archeology, vol. 6, , p. 87-92.
  9. Miltiádis Hatzópoulos, « De vie à trépas : rites de passage, lamelles dionysiaques et tombes macédoniennes », dans Anne-Marie Guimier-Sorbets, Miltiádis Hatzópoulos, Yvette Morizot (eds.), Rois, cités, nécropoles, institutions, rites et monuments en Macédoine, Paris, De Boccard, coll. « Meletemata » (no 45), , 366 p. (ISBN 960-7905-29-6), p. 131-141.
  10. (el) Aléxandros Mántis, Προβλήματα της εικονογραφίας των ιερειών και των ιερέων στην αρχαία ελληνική τέχνη [« Problématiques de l'iconographie des prêtresses et des prêtres dans l'art grec ancien »], Athènes, , 184 p. (ISBN 9789602141045), p. 93-98.

Bibliographie

  • Haríclia Brecouláki, La peinture funéraire de Macédoine : emplois et fonctions de la couleur (IVe-IIe s. av. J.-C.), Paris, De Boccard, coll. « Meletemata » (no 48), , 482 p. (ISBN 978-960-7905-32-1, lire en ligne).
  • (en) Katerína Rhomiopoúlou et Haríclia Brecouláki, « Style and Techniques on the Wall Paintings of the So-Called Tomb of the Palmettes at Lefkadia », dans Color in Ancient Greece: The Role of Color in Ancient Greek Art and Architecture (700–31 BC). Proceedings of the Conference Held in Thessaloniki, 12th–16 April, 2000, Organized by the J. Paul Getty Museum and Aristotle University of Thessaloniki, (lire en ligne), p. 107-116.
  • (en) René Ginouvès (dir.), Macedonia: From Philip II to the Roman Conquest, Princeton, NJ, Princeton University Press, , 254 p. (ISBN 0-691-03635-7), p. 181-182.
  • (de) Katerína Rhomiopoúlou et Barbara Schmidt-Dounas, Das Palmettengrab in Lefkadia, Mainz, Zabern, (ISBN 9783805342063).

Articles connexes

Lien externe

  • Portail de la Grèce antique
  • Portail de la Grèce
  • Portail du monde antique
  • Portail de l’archéologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.