Toccata pour instruments de percussion

La Toccata pour instruments de percussion (1942), est écrite par le compositeur mexicain du vingtième siècle, Carlos Chávez. Elle figure parmi ses plus célèbres compositions[1]. Elle nécessite six interprètes, jouant chacun un certain nombre d'instruments de percussion.

Contexte

Dans les années 1930, Carlos Chávez est approché par le compositeur d'avant-garde, John Cage, qui lui demande s'il ne pouvait composer une pièce pour un ensemble de percussions avec qui Cage part en tournée. La pièce, d'une douzaine de minutes, est achevée en 1942, à temps pour la tournée sur la Côte Ouest de Cage[2]. En revanche, l'ensemble est incapable d'exécuter la pièce, en raison des difficiles roulements de tambour soutenus dans les mesures d'ouverture[3]. La Toccata est finalement créée en 1948, par l'Orchestre symphonique de Mexico, que Chávez a fondé et dirigé. Eduardo Hernández Moncada, cependant, avait déjà effectué la création dès le , avec les membres de l'orchestre du conservatoire national de Mexico[4],[5].

En 1952, Xavier Francis chorégraphie la toccata pour l'académie de danse mexicaine, sous le titre Tóxcatl. Décors et costumes sont réalisés par Miguel Covarrubias et les danseurs principaux sont Xavier Francis, Raquel Gutiérrez, et Elena Noriega. Le titre fait référence à l'une des dix-huit fêtes fixes du calendrier Aztèque, qui se célébrait le cinquième mois de chaque année en l'honneur de Tezcatlipoca (le « tabac miroir » ou « miroir de feu »)[6].

Structure

La toccata nécessite 2 caisses claires, tambours Indiens (1 petite et 1 ou 2 grands), 2 tambours ténors, grosse caisse, claves, maracas, 2 cymbale suspendues, petits et grands gongs, 2 carillons tubulaires, glockenspiel, xylophone et 3 timbales, le tout réparti entre six interprètes. L'œuvre est en trois mouvements, joués sans interruption.

La toccata a été l'une des premières grandes pièces écrites pour ensemble de percussions seul, devenant une pierre angulaire de la musique rythmique. À l'origine, une toccata est une composition, virtuose et rapide. Cependant, Chávez applique le mot « toccata », dans son sens étymologique original, de la racine italienne, toccare, ou « toucher », qu'il a utilisé pour afficher les différentes touches qu'un artiste peut interpréter, plutôt que les différentes nuances[7]. Chávez a rédigé le programme « La Toccata a été écrite comme une expérience orthodoxe d'utilisation des instruments à percussion — ceux qui sont utilisés régulièrement dans les orchestres symphoniques, en évitant l'exotisme et le pittoresque. Par conséquent, elle s'appuie sur son expression purement musicale et sa structure formaliste ».

Les premier et dernier mouvements, des trois mouvements de l'œuvre, sont tous deux dans la forme sonate, au cours de laquelle le compositeur explore de longs roulements soutenus de motifs syncopés. Il y a un passage dans lequel les percussionnistes sont invités à étouffer le son de la batterie en couvrant la tête avec un chiffon ou une peau de chamois. La lenteur du mouvement central met l'accent sur les timbres et les tons métalliques, normalement atonale des instruments de percussion. Pendant ce mouvement, le glockenspiel et le xylophone jouent également des brins mélodieux fragmentés, qui font ressortir les racines du compositeur mexicain. Le mouvement offre un moment d'un interlude détendu avant le violent mouvement final.

L'œuvre est décrite comme rythmiquement bouillante[8] et comme une brillante étude de rythme et de couleur, « créant un climat original d'intense attractivité et parvenant à une grande diversité d'accents, de sons et de nuances ».

Médias

La Toccata pour instruments de percussion est utilisée comme musique d'accompagnement pour le film expérimental See Saw Seams du cinéaste américain Stan Vanderbeek[9].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Toccata for Percussion Instruments (Chávez) » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « Carlos Chávez: Mexican composer and conductor », sur Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  2. « Toccata for Percussion », sur Orchestre philharmonique de Los Angeles (consulté le ).
  3. (en) « Listen: Music of Edgard Varèse and Carlos Chavez's Fiendishly Difficult 'Toccata' », sur WQXR (consulté le ).
  4. Morillo 1960, p. 117.
  5. (en) « Toccata for Percussion Instruments », sur Kennedy Center (consulté le ).
  6. Morillo 1960, p. 119.
  7. (en) Joseph Stevenson, « Carlos Chávez: Toccata for percussion instruments », sur AllMusic (consulté le ).
  8. Barrymore Laurence Scherer, « Who Was Carlos Chávez? », sur The Wall Street Journal (consulté le )
  9. Stan Vanderbeek, « See Saw Seams », sur Project Stan Vanderbeek (consulté le )

Bibliographie

  • (es) Morillo Roberto García Morillo, Carlos Chávez : Vida y obra, Tierra Firme, Mexico, Fondo de Cultura Económica, (ISBN 968-16-0222-6)
  • Matthew John George, An Examination of Performance Aspects of Two Major Works for Percussion Ensemble: Toccata by Carlos Chávez and Cantata para América Mágica by Alberto Ginastera. A Lecture Recital. Together with Four Recitals of Selected Works of I. Stravinsky, R. Vaughan Williams, W. A. Mozart, V. Persichetti, and P. Hindemith. DMA diss. Denton, University of North Texas, 1991.

Liens externes

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