Thubal Holoferne
Thubal Holoferne, ou Thubal Holopherne, est un personnage du roman de François Rabelais, Gargantua[1] (1534).
Il est le premier précepteur du jeune géant. Il représente directement les théologiens de la Sorbonne et sert à critiquer leurs méthodes antiques : études de textes anciens, lecture des mêmes ouvrages en boucle. Il est une critique directe de la Sorbonne et sert à la discréditer (Thubal Holoferne meurt de la vérole, alors que les rapports sexuels étaient interdits aux théologiens).
Comme celle de Josselin Bridé, sa pédagogie s'oppose à celle de Ponocratès, modèle du maître éclairé. L'enseignement de Thubal Holoferne est caractérisé par le temps perdu : l'inutilité des savoirs accumulés et l'ennui des activités sans intérêt. « Non seulement l'élève lit des livres inutiles mais il les recopie sur parchemin en concentrant toute son attention sur une calligraphie désuète[2]. »
Le nom de ce « grand docteur sophiste » fait référence à la « confusion[3] » (tubal, en hébreu), ainsi qu'à Holopherne, général envoyé par Nabuchodonosor II contre les Juifs et décapité par Judith[4] : confusion du maître qui fait apprendre et réciter par son élève les textes à l'endroit et à l'envers, mais qui sombre dans le ridicule.
Hommages
Un prix humoristique français du « n’importe quoi en matière d’éducation », créé en 2014, a adopté le nom de "Prix Thubal Holoferne" en hommage à cet illustre pédagogue[5].
Notes et références
- Chap. 14, 21-22.
- François Rigolot, Les langages de Rabelais, Genève, Droz, 1996, p. 62-65 (en ligne).
- Jelle Koopmans, « Rabelais et la tradition des pronostications », in Éditer et traduire Rabelais à travers les âges, Paul J. Smith éd., Amsterdam/Atlanta, Rodopi, 1997, p. 42 (en ligne).
- Il semble qu'un astrologue contemporain portait ce nom : Jean Céard, La nature et les prodiges : l'insolite au XVIe siècle, Genève, Droz, 1996, p. 149 n. 115.
- Prix Thubal Holoferne.
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