Tang Suzong

Tang Suzong (chinois : 唐肅宗 ; pinyin : táng suzōng, ) est le onzième empereur de la dynastie Tang de Chine. Son nom de naissance est Lǐ Heng (李亨). Il règne de 756 à 762, succédant dans des circonstances dramatiques (rébellion du général An Lushan et pendaison de la favorite Yang Guifei) à son père Xuanzong qui abdiqua en sa faveur.

Táng Suzōng
唐肅宗

Naissance
Chang'an
Décès (à 51 ans)
Chang'an
Nom de famille Lǐ (李)
Prénom Heng (亨)
Dates 1er règne
Dynastie Dynastie Tang
Nom de l'Ère Zhide (至德) 756-758
Qianyuan (乾元) 758-760
Shangyuan (上元) 760-761
Nom du temple Suzōng (肅宗)
Nom posthume
(complet)
Wenming Wude Dasheng Daxuan Xiao (文明武德大聖大宣孝皇帝)

Biographie

La révolte d'An Lushan éclata vers la fin de l'année 755. Le général s'était alors réfugié dans sa province militaire, le Hebei, où il disposait d'importantes troupes. Il réussit à s'emparer de Luoyang, et se proclama empereur d'une nouvelle dynastie, celle des Yan. Puis il conduisit une attaque en direction de Chang'an, qui fut stoppée dans la passe de Tong par les troupes impériales conduites par le général Guo Ziyi, l'un des plus puissants gouverneurs militaires[1],[2]. Le ministre Yang Guozong commença alors à redouter ce dernier, et convainquit l'empereur Xuanzong de conduire une offensive contre An Lushan. Celle-ci fut catastrophique pour les Tang, et cela incita Yang Guozong à organiser la fuite de l'empereur dans le Sichuan, région bien protégée des offensives extérieures, d'où sa famille était originaire, pendant que An Lushan pouvait investir Chang'an. Cependant, durant cet exil, la garde impériale se révolta, exécuta Yang Guozong puis sa sœur la concubine Yang Guifei, à qui ils imputaient les malheurs de l'empire, le tout devant un Xuanzong impuissant. Une fois dans le Sichuan, l'empereur fut démis par son fils, Suzong[3].

Il s'allia aux Ouïghours contre un lourd tribut[4]. Ceux-ci détachèrent 4 000 cavaliers pour le soutenir. Avec leur appui, le général Guo Ziyi parvint à reprendre Chang'an puis Luoyang à la fin de l'année 757. Les Tang arrêtèrent alors de payer les troupes ouïghours, qui repartirent. Les généraux loyalistes échouèrent à remporter une victoire décisive contre les rebelles en raison d'une tempête de sable qui reporta la bataille, et chacun retourna dans ses bases respectives, laissant le conflit en suspens. Cela offrit donc un répit aux insurgés : An Qingxu fut assassiné par un de ses lieutenants, le turc Shi Shiming, qui s'établit dans le Hebei et se proclama à son tour empereur de la dynastie Yan. Celui-ci fut assassiné en 761 par son propre fils Shi Chaouyu. Pour en finir, les Tang firent à nouveau appel aux Ouïghours, à qui ils livrèrent Luoyang avec la possibilité de la piller pour payer leurs services. Cela eut au moins pour effet d'affaiblir définitivement les rebelles. L'année suivante, Shi Chaoyu se suicidait, mettant fin à la période de troubles initiés par le soulèvement d'An Lushan[5],[6].

La rébellion avait considérablement affaibli l'autorité des empereurs Tang et les alliés ouïghours, conscients d'être indispensables, se conduisaient en maîtres dans la capitale Chang'an (l'actuelle Xi'an), et la Chine fut leur tributaire pendant plusieurs décennies.

Références

  1. Ebrey, Walthall et Palais 2006, p. 100.
  2. Eberhard 2005, p. 184.
  3. Lewis 2009, p. 43-44.
  4. Adshead 2004, p. 49-50.
  5. Lewis 2009, p. 58-60.
  6. Xiong 2009, p. 451 et 448-449.

Bibliographie

  • (en) Patricia Buckley Ebrey, Anne Walthall et James B. Palais, East Asia : A Cultural, Social, and Political History, Boston, Houghton Mifflin, , 382 p. (ISBN 0-618-13384-4)
  • (en) Wolfram Eberhard, A History of China, New York, Cosimo, , 380 p. (ISBN 1-59605-566-9, lire en ligne)
  • (en) Mark Edward Lewis, China's Cosmopolitan Empire : The Tang Dynasty, Cambridge et Londres, Belknap Press of Harvard University Press, coll. « History of imperial China »,
  • (en) Samuel Adrian M. Adshead, T'ang China : The Rise of the East in World History, New York, Palgrave Macmillan, (ISBN 1-4039-3456-8)
  • (en) Victor Cunrui Xiong, Historical Dictionary of Medieval China, Lanham, Scarecrow Press, coll. « Historical dictionaries of ancient civilizations and historical eras », , 731 p. (ISBN 978-0-8108-6053-7 et 0-8108-6053-8, lire en ligne)


  • Portail du monde chinois
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.