Abaque (architecture)
Un abaque (du grec ἄβαξ, abax, « planche, tablette ») est la partie supérieure du chapiteau des colonnes ou des pilastres. Il s'agit le plus souvent d'une tablette en pierre située entre l'échine, coussin aplati ou rebondi de même épaisseur placé sur le fût de la colonne, et l'architrave ou l'arc qu'elle supporte.
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Couronnant et renforçant le chapiteau, on le nomme plus couramment « tailloir » dans l'architecture médiévale, bien que son emploi métaphorique en architecture ne date que du XVIe siècle et qu'il désigne seulement un abaque carré[2].
À l'origine en Égypte, en Inde ou en Grèce antique, il s'agit d'une épaisse tablette carrée de terre cuite ou de bois que les anciens constructeurs placent au-dessus des colonnes de bois pour leur donner une plus large assiette et fournir ainsi plus de support aux poutres que portent ces colonnes. Par la suite, l'abaque prend des formes variées, une partie est taillée en biseau et forme l'échine[3].
- Abaque roman du XIIe siècle.
- Abaque roman du chœur de la basilique de Vézelay.
- Abaque circulaire du XIIIe siècle.
- Abaque du XVe siècle.
Égypte antique
L'abaque prend des formes variées selon les différents ordres de l'art égyptien : protodorique, hathorique (abaque formé du visage d'Hathor sculpté sur les quatre faces dans les temples dédiés à la déesse), palmiforme (forme de palmes qui s'élargissent en hauteur, utilisée dès les premières dynasties), lotiforme (en forme de lotus), papyriforme ouvert (appelé aussi campaniforme, il représente une fleur de papyrus à bouton ouvert, employé surtout dans les lieux lumineux, cours, claustras des salles hypostyles), papyriforme fermé (bouton de papyrus fermé qui est l'apanage des lieux plus sombres, donc plus sacrés) et composite[4].
- Colonnes avec abaque protodorique du temple d'Hatchepsout à Deir el-Bahari.
- Abaque d'une colonne hathorique.
- Abaque palmiforme, temple d'Horus.
- Chapiteau lotiforme avec base à section triangulaire de type papyrus à Edfou.
- Abaque papyriforme ouvert dans l'enceinte d'Amon-Rê de Karnak.
- Abaque papyriforme fermé provenant de Bubastis, musée du Louvre.
- Abaque composite du temple d'Isis (Philæ).
Références
- Huu Phuoc Le, Buddhist Architecture, Grafikol, 2010, 343 p. (ISBN 9780984404308), p. 39.
- « Tailloir », Centre national de ressources textuelles et lexicales, www.cnrtl.fr (consulté le 29 avril 2019).
- Antoine Quatremère de Quincy, Dictionnaire historique d'architecture, Le Clere, (lire en ligne), p. 1.
- « Abaque », www.universalis.fr (consulté le 29 avril 2019).
Voir aussi
Bibliographie
- Augustin-Charles d'Aviler, Dictionnaire d’architecture civile et hydraulique, « Abaque », sur Wikisource.
- Justin Storck, Dictionnaire pratique de menuiserie-ébénisterie-charpente, Dourdan, Vial, , 966 p. (ISBN 978-2-851-01071-1, OCLC 923094296).
- Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, tome 1, « Abaque », sur Wikisource.
Articles connexes
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