Syndicat lycéen

Un syndicat lycéen est une association de lycéens (ou, plus largement, d'élèves de l'enseignement secondaire) se fixant pour objectif principal la défense des intérêts matériels et moraux de ces élèves et revendiquant son appartenance au mouvement syndical.

Statut

Simples associations ne disposant pas d'un cadre juridique spécifique[1], au contraire des syndicats de salariés mais à l'instar des syndicats étudiants, ces organisations lycéennes, apparues dans différents pays d'Europe au cours de la seconde moitié du XXe siècle, constituent une forme originale de syndicalisme, se réappropriant son répertoire d'actions (pétition, motion, grève, manifestation...) et ses modes d'organisation (élection de délégués, congrès, textes d'orientation...) dans un cadre non strictement professionnel. Aujourd'hui, la plupart en Europe se retrouvent au sein de l'Organising Bureau of European School Student Unions (OBESSU), qui fédère la majeure partie des organisations lycéennes (syndicales ou non) du continent.

Histoire

Peu avant les évènements de mai 68, apparaissent les comités d'action lycéens. Ces groupes, considérés comme « pré-syndicaux »[2], sont précurseurs dans la prise d'autonomie des mouvements lycéens vis-à-vis des mouvements étudiants. Les comités d'action lycéens disparaitrons en moins d'un an (absorbés par l'UNCAL ou dissous)[3].

En 1979, la coordination permanente lycéenne émerge. Il s'agit d'une des premières tentatives de syndicat lycéen qui disparaitra quelques années plus tard[3],[4].

En 1986, le projet de loi Devaquet va entrainer un large mouvement de protestations lycéen et étudiant qui se soldera par un retrait du projet de loi et l'émergence d'un contexte nouveau qui permettra la naissance de la FIDL (plus vieux syndicat lycéen encore en fonctionnement)[3]. Cela entrainera par la suite l'apparition de nombreux autres syndicats lycéens : l'UNL en 1994, SGL en 2009 (Devenu OIJ depuis 2019 et ne se revendiquant plus « syndicat »[5]) et le MNL en 2016[3].

En France

En France, les premières organisations lycéennes nationales, se revendiquant aujourd'hui syndicats, apparaissent après le mouvement contre le projet de loi Devaquet et à la fin des années 1990 notamment grâce à émergence d'un cadre institutionnel (CVL, CAVL, CNVL, présence d'élus lycéens au CSEN)[6].

En activité

Disparus

  • Coordination permanente lycéenne (CPL) : Fondée en par le "congrès national lycéen", convoqué par la coordination lycéenne qui avait été mise en place à l'occasion des grèves de l'automne 1978 contre l'austérité.
  • Syndicat général des lycéens (SGL), issu en 2009 d'une scission de l'UNL[12].
  • Syndicat Lycéen - UNEF (SL-UNEF)[13] : Fondé à l’incitative de l'UNEF en 1994, le supplément à UNEF Inform d' le décrivait comme suit : "Associé à l'UNEF, il porte notre nom en développant de manière autonome son orientation et son activité pour donner force et cohérence aux revendications lycéennes. Cela favorise les convergences avec les luttes étudiantes et les rend plus fortes [...]."[14]
  • Union nationale des comités d'action lycéens (UNCAL) : Fondée à l'occasion d'une scission lors du premier congrès des Comité d'action lycéen (CAL) les 19 et à la Sorbonne, lors du mouvement social de mai-juin 1968.

En Italie

En Tchéquie

Notes et références

  1. « Dans un syndicat lycéen, étudiant ou professionnel | Associations.gouv.fr », sur www.associations.gouv.fr (consulté le )
  2. Y. L., « Le mouvement de mai au Lycée Pasteur à Neuilly », L'Homme et la société, vol. 8, no 1, , p. 123–132 (DOI 10.3406/homso.1968.3108, lire en ligne, consulté le )
  3. Robi Morder, « Cinq questions pour mieux comprendre l’affaire « Avenir lycéen » », The Conversation, (lire en ligne)
  4. « Quand les lycéens prenaient la parole » germe-inform » (consulté le )
  5. Direction de l'Information légale et administrative, « ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE - Annonce n° 1019 », sur www.journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  6. Robi Morder, « À la fois jeunes et scolarisés : le puzzle de la mémoire des mouvements lycéens », Gazette des archives, vol. 235, no 3, , p. 89–97 (DOI 10.3406/gazar.2014.5146, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « OBESSU | Union Nationale Lycéenne (UNL) », sur www.obessu.org (consulté le )
  8. « SUD lycéen débarque dans le Rhône : ça décoiffe ! - SOLIDAIRES Rhône », sur www.solidairesrhone.org (consulté le )
  9. « Création du syndicat Sud Lycéens à Montpellier », Le Poing, (lire en ligne)
  10. « Crise sanitaire : leur réponse est autoritaire, la notre sera solidaire », sur solidaires.org (consulté le )
  11. « Sud lycéen »
  12. P.SEJ, « Le syndicat général des lycéens entre en scène », Dernières Nouvelles d'Alsace, (ISSN 1760-4931, lire en ligne)
  13. « Syndicats lycéens », sur http://educationnationale.com/ (consulté le )
  14. Collectif national de l'UNEF, « 77ème Congrès de l'UNEF », UNEF Inform n°1142,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Paul Ariès, « Requiem pour un syndicalisme lycéen : L'U.N.C.A.L. à Lyon entre 1973 et 1979 », Le Mouvement social, no 168, 1994/3, p. 107-136.
  • Alain Borredon, Une jeunesse dans la crise : Les nouveaux acteurs lycéens, L’Harmattan, 1995.
  • Didier Leschi et Robi Morder, Quand les lycéens prenaient la parole : les années 68, Paris, Syllepse, 2018.
  • Pierre Merle, L'élève humilié : L'école, un espace de non-droit ?, PUF, 2012, Deuxième partie, chap. 2 : « La grève et la manifestation : un droit absent et revendiqué », p. 105-113 ; chap. 4 : « Le droit des élèves défini par eux-mêmes : une perspective “syndicale” », p. 135-147.
  • Union nationale lycéenne, « Histoire de l'UNL et du mouvement lycéen », La Voix lycéenne (ISSN 1770-9016), hors série, , p. 4-29. [lire en ligne (page consultée le 29 août 2013)]

Voir également la bibliographie indicative sur les mouvements lycéens du Groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants.

  • Portail de l’éducation
  • Portail du syndicalisme
  • Portail du militantisme et des droits lycéens
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.