Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (ou STJV) est un syndicat français de travailleurs dans le secteur du jeu vidéo. Il a été fondé le [3].

Ne doit pas être confondu avec Syndicat national du jeu vidéo.

Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo

Cadre
Forme juridique Syndicat de salariés, Association Loi 1901[réf. nécessaire]
But « Constituer un pacte d’amitié, de solidarité et de défense mutuelle entre tous les travailleurs et travailleuses de l’industrie du jeu vidéo »
Zone d’influence France
Fondation
Fondation
Identité
Siège Paris
Membres 50 en février 2018[1]
70 en mars 2018[2]
Site web https://www.stjv.fr/

Contexte de la création

L'idée de la création du syndicat est née en 2016 lors de la loi El Khomri[3], et après un an d'échanges cette idée s'est concrétisée sur la création du syndicat STJV en septembre de l'année suivante[4],[5].

L'initiative de création d'un syndicat s'inscrit en partie en réaction aux ordonnances Macron réformant le marché du travail, et dans une volonté que l'industrie vidéo-ludique ne soit pas uniquement représenté par le SNJV considéré comme « le Medef du secteur »[3] et qui est « destiné à défendre les intérêts de l'industrie - qui ne coïncident pas toujours avec ceux de ses travailleurs ».

La création du STJV s'est fait à l'initiative d'une trentaine de personnes qui à l'origine était constitué de petits groupes distincts de développeurs[3]. Le syndicat émerge de la volonté d'être représentés par d'autre personnes que leurs « patrons » et de « représenter tous ceux qui fabriquent le jeu vidéo en France, du salarié au contractuel en passant par le stagiaire »[6].

Le secteur employant entre 5 000 et 23 000 personnes[5] et composé d'environ 830 entreprises[7], ou 10 000 emplois direct selon Gamekult[8].

Le syndicat critique l'absence de convention collective spécifique au jeu vidéo[6],[9], le secteur étant actuellement majoritairement[8] sous la convention collective du Syntec (Convention collective pour le personnel des bureaux d'études techniques, des cabinets d'ingénieurs-conseils et des sociétés de conseils)[7],[10].

Le STJV met en avant la « passion pour ce métier » pour leur « démarche de la défense des travailleurs et travailleuses de [l']industrie »[4].

La médiatisation des conditions de travail et du harcèlement au travail dans le secteur du jeu vidéo est un facteur de la création du STJV[11].

Membres

À ses débuts, le syndicat était principalement composé de programmeurs, au détriment des autres corps de métiers du jeu vidéo comme les graphistes, les game designers, du fait de leur précarité dans l'emploi et de leur peur des conséquences d'une syndicalisation[5],[12]. Les membres sont, à l'origine, une trentaine de personnes[3], principalement situés à Paris, avec des contacts en province[12].

Le montant des cotisations est libre[13].

Objectifs

Le syndicat a globalement pour objet de permettre l'expression publique des travailleurs du jeu vidéo, d'aider les travailleurs et de fournir une information pour la défense et l'amélioration des conditions de travail[14],[15].

Les objectifs de représentation et de mise en avant des conditions des travailleurs du secteur du jeu vidéo par la voie syndicale sont considérés comme « n'ayant pas d’équivalent dans l’histoire »[16]. Le STJV considère que son action doit s'inscrire dans trois domaines, trois sources de « situation de détresse » : les salaires, les heures supplémentaires et le management[12]. Le STJV veut faire appliquer la loi et faire évoluer la législation[12]. Partant du constat que le secteur était représenté uniquement par des syndicats d'employeurs (comme le SELL et le SNJV), le STJV veut être un interlocuteur des pouvoirs publics[1].

L'objectif du STJV se décline à moyen terme par la volonté d'« accueillir les personnes souhaitant rejoindre le STJV et produire et maintenir une base de documentation en ligne accessible à tous et répondre aux demandes d’aides »[12], et à long terme il souhaite servir de réseau entre les salariés du secteur mais aussi mettre en avant des formes d'organisations alternatives pour la production de jeu, comme la société Motion-Twin[12].

L'objet du syndicat est de « constituer un pacte d’amitié, de solidarité et de défense mutuelle entre tous les travailleurs et travailleuses de l’industrie du jeu vidéo »[14],[12].

Histoire

Le STJV a été créé en réaction au crunch et aux harcèlement au travail aussi que suite a l'accumulation d'heures supplémentaires non payés[11].

Le STJV défend son existence ainsi : « jusqu'ici, il n'existait aucune structure permettant aux travailleurs et travailleuses de l'industrie du jeu vidéo de s'exprimer publiquement et collectivement. Dans une pareille situation, seul le point de vue d'une frange réduite de l'industrie (par exemple éditeurs ou employeurs) peut être audible par la société et par le gouvernement[17] ».

Moyens et actions

2017

Pour le premier exercice comptable 2017, le STJV a publié des documents comptables[pertinence contestée][18].

Actions et prises de position

  • En 2018, le syndicat a lancé une enquête sur le secteur du jeu vidéo pour notamment effectuer un recensement de la population active dans le secteur du jeu vidéo[11],[19].
  • En , le syndicat exhorte à « regarder les problèmes en face » alors qu'éclate le scandale Quantic Dream[20].
  • En , le STJV soutient la grève des employés d'Eugen Systems[21].
  • En , le STJV soutient les salariés licenciés de Gumi Europe[22].
  • En , le syndicat appelle à la mobilisation contre la réforme des retraites entreprise par le gouvernement[23].
  • En , le STJV lance un appel à témoignage[pertinence contestée] concernant les conditions d'études et de travail dans les écoles et formations du jeu vidéo[24].

Organisation, fonctionnement et gouvernance

Schéma de l'organisation et du fonctionnement du "Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo" selon les statuts du 21 octobre 2018.

Le syndicat est organisé autour de 3 organes[15] : l'Assemblée Générale (AG), le Comité d'Animation (CA) et les Commissions.

Assemblée générale

Conformément aux statuts du syndicat, l'assemblée générale (AG) a pour rôle de prendre les décisions d'orientation générale à la majorité absolue, d’élire les membres du Comité d'Animation (CA) par jugement majoritaire, et de révoquer les membres du CA.

L'Assemblée Générale est constitué de tous les adhérents du STJV[15][source insuffisante].

Assemblées locales

Les Assemblées locales sont une sous-division de l'AG, regroupant les adhérents par région, elles ont pour rôle d'organiser des réunions à leur niveau, et rendent compte au CA des discussions et travaux[15][source insuffisante].

Comité d'animation

Le Comité d'animation (CA) a pour rôle d'informer les adhérents par compte rendu-mensuel, il valide la création de commissions, alloue le budget pour les assemblées locales et il peut prononcer des sanctions contre les adhérents. Le CA est composé des membres élu par l'AG, ainsi que du secrétaire et du trésorier[15][source insuffisante]. Les prises de paroles au nom du syndicat font l'objet d'un mandat attribué par le CA[15][source insuffisante].

Bureau

Le bureau est une structure faisant partie du CA, il comprend le secrétaire et le trésorier[15][source insuffisante].

Commissions

Les commissions sont des groupes de travail autonomes autour d'un objet de travail, elles peuvent être créees à l'initiative de tout membre. Elles informent les membres du syndicat de leur travail à travers des comptes-rendus[15][source insuffisante].

Le syndicat a créé en une « commission étudiante » spécifiquement pour la population étudiante du secteur du jeu vidéo.

Rattachement à une confédération de syndicat en France

Le STJV explique avoir fait le choix de ne pas avoir d'affiliation avec l'une des cinq principales confédérations syndicale en France (considérées comme « représentatives de droit » soit la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC, la CGT, et la CGT-FO) pour ne pas « faire peur aux potentiel futurs adhérents » dans un secteur non habitué à être syndiqué et précisant que le jeu vidéo est un secteur assez spécifique pour un syndicat autonome[3],[25],[4].

Liens avec le Syndicat Game Workers Unite

Le STJV fait partie d'un groupe fédéré par le Game Workers Unite (GWU)[26]. Le Game Workers Unite (ou GWU) et le STJV ont lancé de concert en une enquête sur les métiers de l'écriture dans le jeu vidéo[27]. Le STJV déclare qu'il « apporte son savoir-faire et son expérience » au Game Workers Unite[28].

Critique du syndicat

En 2018, le président du SNJV Lévan Sardjevéladzé « s'étonnait » que les statuts précisent que le syndicat s'oppose à toute « organisation basée sur la propriété lucrative »[21],[15].

Selon Le Monde, « certains, notamment chez les dirigeants » qualifient le discours du syndicat de « paléomarxiste »[28].

Notes et références

  1. Nicolas Turcev, « Ces cinq inconnus du jeu vidéo qui ont laissé leur empreinte sur 2017 », sur gamekult.com, (consulté le )
  2. STJV, « Petit erratum : nous avons récemment dépassé les 70 membres », sur twitter.com, (consulté le )
  3. Pierric Marissal, « Droits sociaux. Se syndiquer n’est pas jouer », sur L'Humanité, (consulté le )
  4. Mathilde Goanec et Dan Israel, « Le début de sursaut collectif des salariés du jeu vidéo », sur mediapart.fr, (consulté le )
  5. Maria Kalash, « Un syndicat des travailleurs du jeu vidéo », sur Canard PC, (consulté le )
  6. Jarod, « Le syndicat des travailleurs du jeu vidéo s'organise », sur gamekult.com, (consulté le )
  7. Mathilde Goanec et Dan Israel, « Heures sup et bas salaires, l’envers du jeu vidéo français », sur mediapart.fr, (consulté le )
  8. Nicolas Turcev, « Marche ou rêve : enquête sur les conditions de travail dans le jeu vidéo », sur gamekult.com, (consulté le )
  9. [vidéo] USUL YouTube à 4 minutes 30 secondes
  10. Maria Kalash, « Grève et paie », sur Canard PC, (consulté le )
  11. Hovig Ter Minassian, « Les dynamiques territoriales de l’industrie du jeu vidéo en France », sur journals.openedition.org, (consulté le )
  12. Fougère, « INTERVIEW Labeur et l'argent du beurre », sur factornews.com, (consulté le )
  13. « Adhésion – STJV » (consulté le )
  14. AFJV, « STJV », sur afjv.com, (consulté le )
  15. Statut du 21/10/2018 du STJV, adoptés lors de l'Assemblée Générale
  16. Mathilde Goanec et Dan Israel, « Le début de sursaut collectif des salariés du jeu vidéo », sur mediapart.fr, (consulté le )
  17. Gabriel Nedelec, « Jeu vidéo : la grogne monte sur les conditions de travail des salariés », sur Les Échos,
  18. STJV, « Premier exercice comptable 2017 », sur stjv.fr, (consulté le )
  19. William Audureau, « Jeux vidéo : un groupe de recherche pointe la précarité des professionnels du secteur en France », sur lemonde.fr, (consulté le )
  20. William Audureau et Corentin Lamy, Quantic Dream : le Syndicat des travailleurs du jeu vidéo exhorte à « regarder les problèmes en face », 23 janvier 2018, Le Monde.
  21. William Audureau, « Le STJV, le syndicat qui bouscule l’industrie du jeu vidéo française », sur lemonde.fr, (consulté le )
  22. (en) Alissa McAloon, Gumi lays off 32 with closure of Gumi Europe, 28 juin 2019, Gamasutra.
  23. 5 Décembre : le STJV appelle à la grève, 21 novembre 2019, site du STJV.
  24. Appel à témoignage sur les conditions d’études et de travail dans les écoles et formations du jeu vidéo,31 janvier 2020, site du STJV.
  25. (es)Le Captain, « En Francia nace STJV, el primer sindicato de videojuegos », sur rwgamingblog.wordpress.com, (consulté le )
  26. Pierric Marissal, « Licenciements boursiers. Le géant du jeu vidéo se révèle nain social », sur humanite.fr, (consulté le )
  27. STJV et GWU, « Enquête game writers 2019 France STJV / GWU », sur framaforms.org (consulté le )
  28. William Audureau, « Jeu vidéo : la contestation sociale s’internationalise », sur lemonde.fr, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

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