Suzanne Basdevant

Suzanne Basdevant ou Suzanne Basdevant-Bastid, née le à Rennes, et morte le à Paris, est une professeure de droit français, spécialiste du droit international public. Elle est élue à l'Académie des sciences morales et politiques en 1971 et en est la présidente en 1982.

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Biographie

Suzanne Basdevant est la fille de Jules Basdevant et de Renée Mallarmé. Elle fait ses études à la faculté de droit de Paris et elle obtient le grade de docteur en droit, après la soutenance en 1930 d'une thèse intitulée Les Fonctionnaires internationaux[1]. Elle réussit à l'agrégation de droit public public en 1932, première femme agrégée dans cette discipline[1]. Elle est également la première femme professeure de droit en France, nommée en 1933 à la faculté de droit de Lyon. Elle épouse en 1937 Paul Bastid, ils ont trois filles[1]. Elle devient chef de cabinet de son mari qui est au moment de leur mariage ministre du Commerce dans le premier cabinet Léon Blum. Exilée avec son mari à bord du Massilia en 1940, elle est ensuite rapatriée et participe au premier organe central de la Résistance[2].

Elle est professeure à la faculté de droit de Paris, puis à l'université de Paris II - Panthéon-Assas de 1946 à 1977[2]. Elle est professeure de droit international et de droit des organisations internationales à l'Institut d'études politiques de Paris de 1946 à 1978, première femme nommée à ce poste[3]. Membre de la délégation française à l'Organisation des Nations unies de la 4e à la 13e session, elle est également membre, à partir de 1950, du Tribunal administratif des Nations unies, qu'elle préside de 1953 à 1963[2].

Suzanne Bastid est la première femme élue à l'Académie des sciences morales et politiques, en 1971[4]. Elle en devient la vice-présidente en 1981, puis la présidente en 1982. Elle est élue 3e présidente de l'Académie du Morvan. Elle est membre du conseil d'administration de l'Association française des femmes diplômées des universités, et participe à la rédaction de nouveaux statuts[1]. Elle s'implique également au sein de la Fédération internationale des femmes diplômées des universités[1].

Elle est l'auteure de nombreux cours édités ou polycopiés, et d'un ouvrage sur Les Traités dans la vie internationale[5]. Elle crée en 1955 l'Annuaire français de droit international[6], qu'elle dirige durant une trentaine d'années[1].

Publications

  • « Les Traités dans la vie internationale », Economica, 1985, 303 p.

Hommages et distinctions

Références

  1. Cabanel 2015, p. 189.
  2. Lallement 2013.
  3. « Une histoire de femmes », sciencespo.fr, 7 mars 2019.
  4. Les académiciens de 1832 à nos jours – Section III, Fauteuil 7 [lire en ligne].
  5. [compte rendu] Emmanuel Decaux, « Suzanne Bastid. Les traités dans la vie internationale », Politique étrangère, vol. 50, no 4, , p. 1016-1018 (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Annuaire Français de Droit International », Annuaire Français de Droit International, 1955-2014 (lire en ligne, consulté le )
  7. « Prix de thèse », sur Sfdi (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Cabanel, « Suzanne Bastid-Basdevant », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil (ISBN 978-2846211901), p. 189-190
  • (en) Rebecca Mae Salokar et Mary L. Volcansek, ed. Women in law : a bio-bibliographical sourcebook, Westport, CT : Greenwood Press, 1996.
  • Catherine Lallement, « Suzanne Bastid », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, (consulté le ).
  • François Terré, « Notice sur la vie et les travaux de Suzanne Bastid », séance du , Académie des sciences morales et politiques.

Liens externes

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