Statut de Westminster de 1931

Le Statut de Westminster de 1931 (officiellement la Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930), adopté le , est une loi du Royaume-Uni reconnaissant la souveraineté de tous les pays membres de l'Empire britannique (dominions) : l'Australie (ratifié le , rétroactivement au ), le Canada (ratifié le ), l'Irlande, la Nouvelle-Zélande (ratifié le ), Dominion de Terre-Neuve (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le ) et l'Afrique du Sud (ratifié le ). Le Statut de Westminster confirme l'état de fait établi par la déclaration Balfour de 1926.

Statut de Westminster de 1931

Présentation
Titre Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930; 22 & 23 George V, ch. 4 (R.U.)
Pays Empire britannique
Type Loi du Royaume-Uni
Branche Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation 11 décembre 1931

Lire en ligne

(en) Lire sur le site des lois britanniques

Conséquences

L'Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n'en voyaient pas l'utilité (ils avaient déjà acquis l'indépendance, en devenant des dominions), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Ainsi, par exemple, la Nouvelle-Zélande qui obtint le droit d'affirmer sa souveraineté en 1931, choisit de ne pas devenir un État complètement souverain avant 1947, soit quarante ans après son indépendance. Te Ara, l'encyclopédie créée par le ministère de la Culture néo-zélandais, fait remarquer qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale « la plupart des Néo-Zélandais ne souhaitaient pas qu’il y ait une citoyenneté spécifiquement néo-zélandaise, et voulaient rester des sujets britanniques exclusivement » [1]. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1977 que le Parlement néo-zélandais adopta une loi (Citizenship Act 1977) qui retira aux Néo-Zélandais le statut de « sujets britanniques ».

Le Statut a plusieurs conséquences notables. À la suite de sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l'accord de ce dominion. Les dominions deviennent souverains, mais ne peuvent toutefois modifier leur Constitution sans l'accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d'adopter des lois contraires à la législation britannique.

Le Statut eut également pour conséquence de créer de nouveaux royaumes distincts du Royaume-Uni. Le roi George V demeura roi de chacun des dominions, mais son titre pour chaque dominion devint juridiquement distinct. Ainsi, par exemple, sa couronne en tant que roi de l'Australie devint officiellement distincte de sa couronne en tant que roi du Royaume-Uni. Depuis le Statut de Westminster, l'héritier de la couronne britannique hérite également des couronnes canadienne, sud-africaine (jusqu'à l'abolition de la monarchie en 1961), australienne et néo-zélandaise, et toute modification de l'ordre de succession au trône requiert l'assentiment des parlements de chacun de ces pays. (Ainsi, par exemple, le parlement britannique ne pourrait pas modifier l'Acte d'établissement de 1701 sans l'accord des royaumes du Commonwealth.) Lors de l'abdication controversée du roi Édouard VIII en 1936, les dominions furent consultés.

Il y a aujourd'hui seize royaumes du Commonwealth, et l'accord de chacun d'entre eux est nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.

Notes et références

  1. (en) David Green, « Citizenship », Te Ara, 21 septembre 2007
  • Portail de l’histoire
  • Portail du Commonwealth
  • Portail de l’entre-deux-guerres
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.