Statue de l'impératrice Joséphine
La statue de l'impératrice Joséphine est un monument commémoratif en marbre blanc élevé en mémoire de Joséphine de Beauharnais (1763-1814) et situé sur la place de la Savane à Fort-de-France, en Martinique[1].
Statue de l'impératrice Joséphine | |||
![]() La statue de l'impératrice Joséphine, décapitée, en 2018. | |||
Présentation | |||
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En mémoire de | Joséphine de Beauharnais | ||
Date de construction | 1856-1859 | ||
Sculpteur | Vital Gabriel Dubray | ||
Type | Mémorial | ||
Hauteur | 5 mètres | ||
Protection | ![]() |
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Géographie | |||
Pays | ![]() |
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Département et région d'outre-mer | Martinique | ||
Commune | Fort-de-France | ||
Coordonnées | 14° 36′ 14″ nord, 61° 04′ 04″ ouest | ||
Géolocalisation sur la carte : Petites Antilles
Géolocalisation sur la carte : Martinique
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Construite durant les années 1850 par Vital Gabriel Dubray, elle est décapitée en 1991, puis détruite en 2020 par des activistes anticolonialistes.
Description
La statue en marbre de Carrare représente l'impératrice Joséphine en grand manteau impérial, tenant le médaillon de Napoléon Ier. La statue repose sur un piédestal en marbre architecturé avec corniches et pilastres corinthiens, sur les quatre côtés duquel se trouvent des plaques en bronze commémorant la date de naissance de Joséphine (1763), celles de son mariage avec Bonaparte (1796), de son couronnement à Notre-Dame de Paris (1804) et de l'érection de la statue (1859).
Historique
Projet

Un premier projet d'établissement d'une statue à la mémoire de Joséphine de Beauharnais, née Marie Rose Tascher de la Pagerie, baptisée aux Trois-Îlets le et impératrice des Français de 1802 à 1809, date de 1837.
Il faut attendre le Second Empire pour voir renaître le projet, lorsque l'empereur Napoléon III lance une souscription en Martinique pour financer le monument et fait un don de 12 000 francs. La première esquisse en plâtre de la statue est montrée le à l'Exposition universelle de Paris. Le sculpteur Vital Gabriel Dubray s'inspire d'un buste de l'impératrice réalisé par François Joseph Bosio, que celle-ci avait offert à sa fille la reine Hortense pour sa parfaite ressemblance. L'artiste choisit lui-même en Toscane le marbre de Carrare qui est offert par l'empereur Napoléon III pour réaliser la statue.
Construction
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Le monument est élevé au centre du jardin de la Savane à Fort-de-France, que la légende dit être l'endroit précis où un boulet de canon tomba aux pieds de Joséphine en 1790. La première pierre de la structure du monument, édifié par l'architecte Pierre Manguin, est posée le . Le piédestal en marbre sur lequel repose la statue est installé au centre d'un large socle carré en granit surmonté d'une belle grille ouvragée et aux angles duquel sont installés des candélabres. Huit palmiers royaux sont plantés autour du socle pour mettre l'ensemble en valeur et attirer l’œil au centre du jardin de la Savane. La statue est inaugurée le et donne lieu à trois jours de fêtes grandioses. Trois estrades pavoisées de banderoles, destinées aux gouverneurs de la Martinique et de la Guadeloupe, au gouverneur anglais de Sainte-Lucie, aux étrangers de distinction venus des îles anglaises et danoises et aux autorités des deux colonies françaises, s'élèvent sur trois côtés. Le gouverneur Maussion de Candé donne le signal des réjouissances. Discours et salves de canons s'enchaînent. Un banquet de 200 couverts et un bal attendent les convives dans le salon du gouvernement. Une grande fête populaire a lieu dans la Savane et une exposition de produits créoles fait la clôture.
Réaménagement, décapitation et destruction
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Lors des réaménagements du jardin de la Savane en 1974, l'administration municipale d'Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure ouest du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa grille ouvragée. Ce déplacement permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d'une partie de la population[pas clair][réf. nécessaire].
En , la statue est décapitée par un commando anonyme, reprochant à Joséphine son rôle supposé dans le rétablissement de l'esclavage en 1802[2]. La statue est laissée en l'état, mais elle est inscrite, avec son socle, au titre des monuments historiques le [1].
Après que le maire de Fort-de-France a été mis en demeure par le collectif Rouge-Vert-Noir, la statue est détruite le par « une poignée »[3] de militants anticolonialistes[4],[5]. Cette destruction, qu'il décrit comme un acte de vandalisme, est condamnée par le Premier ministre, Jean Castex[3]. La peine maximale prévue en cas de destruction de monument historique est de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende, celle-ci pouvant être élevée jusqu'à la moitié de la valeur du bien détruit[6].
Ni le maire de Fort-de-France, ni le préfet, garants de la conservation des monuments historiques, ne sont intervenus pour empêcher la destruction de la statue[7].
Notes et références
- « Statue de l'Impératrice Joséphine », notice no PA00105984, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Swann Vincent, « « Enlever la tête de Joséphine fut très simple » », sur Martinique La Première, (consulté le ).
- « Deux nouvelles statues déboulonnées en Martinique », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Statue de Joséphine : les militants RVN sont passés à l'action », sur France-Antilles, (consulté le ).
- « Des militants anticolonialistes déboulonnent deux statues en Martinique », sur Mediapart, (consulté le ).
- Code pénal - Article 322-3-1.
- « Anatomie du vandalisme martiniquais « MondesFrancophones.com », sur mondesfrancophones.com (consulté le )
Article connexe
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