Soy Cuba

Soy Cuba (en russe : Я — Куба) (« Je suis Cuba ») est un film soviéto-cubain en noir et blanc réalisé par Mikhaïl Kalatozov, sorti en 1964[1].

Soy Cuba
Réalisation Mikhaïl Kalatozov
Scénario Enrique Pineda Barnet (es)
Evgueni Evtouchenko
Acteurs principaux

Sergio Corrieri (es)
Jean Bouise

Sociétés de production Mosfilm
ICAIC
Pays d’origine Union soviétique
Cuba
Genre Film dramatique
Durée 143 minutes
Sortie 1964


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film a pour cadre la fin du régime de Fulgencio Batista et son renversement par Fidel Castro durant la révolution cubaine.

Histoire

Tourné à partir de , Soy Cuba fut mal reçu à sa sortie en 1964 aussi bien en URSS qu'à Cuba[2]. Il donna notamment lieu à une polémique à Cuba pour son ambiguïté dans la présentation de la société cubaine à la fin de l'ère Batista[3]. Il fut par ailleurs interdit dans les cinémas américains durant la guerre froide. Il tomba donc dans l'oubli jusqu'à sa redécouverte grâce au romancier Guillermo Cabrera Infante, qui le fit projeter au Festival du film de Telluride en 1992. Projeté ensuite au Festival international du film de San Francisco en 1993, il soulève l'enthousiasme de Martin Scorsese et de Francis Ford Coppola, qui en parrainent la diffusion.

Film militant pour la révolution cubaine, Soy Cuba est aussi un film important de l'histoire du cinéma soviétique, notamment par la virtuosité et le caractère novateur de son traitement cinématographique. Un documentaire brésilien réalisé par Vicente Ferraz en 2005 est consacré à cette redécouverte : Soy Cuba, le mammouth sibérien[4] (Soy Cuba, O Mamute Siberiano). La version restaurée du film est primée en 1995 par la National Society of Film Critics (Special Archival Prize) et par le festival de Cannes en 2004 (prix du DVD, mention Découverte[5]).

Mise en scène

L'image se caractérise par un traitement extrêmement lumineux du noir et blanc et par une caméra à la virtuosité hors du commun[6] ; le film comprend de longs plan-séquences faisant appel à des techniques novatrices pour l'époque (caméra immergée, travelling aérien…).

Ce caractère novateur est à mettre en grande partie au crédit du chef-opérateur Sergueï Ouroussevski. Sa collaboration avec Kalatozov avait déjà été remarquée, sept ans auparavant sur le film Quand passent les cigognes (Летят журавли, 1957), palme d'or au festival de Cannes en 1958.

Synopsis

Le film se compose de quatre histoires distinctes entrecoupées par la voix envoûtante de Raquel Revuelta, personnifiant Cuba :

  • La première donne une présentation ambiguë de la fête à Cuba aux derniers temps de Batista, autant expression profonde de la pulsion de vie et des valeurs culturelles de l’île que lupanar de l’Occident ; il raconte notamment l’histoire de Betty qui s’y perd en se prostituant.
  • La seconde porte sur l’histoire du vieux Pedro, fou de joie devant la récolte de canne qui s’annonce, jusqu’au moment où il apprend que le propriétaire a vendu ses terres (y compris sa maison) à l’United Fruit et qu’il a tout perdu.
  • La troisième raconte l’histoire d’Enrique, étudiant castriste idéaliste qui épargne la vie d’un tortionnaire mais que celui-ci n’épargnera pas.
  • La quatrième a pour héros Mariano, paysan de la Sierra Maestra qui commence par refuser de rejoindre les rebelles castristes parce qu'il veut vivre en paix, mais qui choisira de le faire après le bombardement de sa maison.

Le titre est plus particulièrement une réplique du film font référence à la réplique célèbre « Je suis Spartacus » du film de Stanley Kubrick, Spartacus (1960), dont le scénariste était le sympathisant communiste Dalton Trumbo[7]. Les personnages de paysans en danger de mort crient «Je suis Fidel Castro», dans le moment le plus "spartakiste" du film[7].

Fiche technique

Distribution

  • Luz María Collazo : Maria / Betty
  • José Gallardo : Pedro
  • Raúl García : Enrique
  • Sergio Corrieri (es) : Alberto
  • Jean Bouise (sous le nom « Jean Bouisse ») : Jim
  • Celia Rodriguez (sous le nom « Zilia Rodríguez ») : Gloria
  • Roberto García York : L’activiste américain
  • Mario González Broche : Pablo
  • Salvador Wood : Mariano
  • Luisa María Jiménez : Teresa
  • María de las Mercedes Díez : La fille poursuivie dans la rue
  • Los Diablos Melódicos[10] : eux-mêmes
  • Raquel Revuelta : la voix de Cuba

Notes et références

  1. Analyse de Soy Cuba sur dvdclassik.com
  2. Analyse de Soy Cuba sur courte-focale.fr
  3. « Soy Cuba », sur kinoglaz.fr (consulté le )
  4. Soy Cuba, le mammouth sibérien sur Allociné
  5. Remise du Prix DVD - Festival de Cannes 2004
  6. (en) A cult film celebrates 50 years: I am Cuba
  7. (en) « I Am Cuba », sur the Guardian, (consulté le )
  8. « Soy Cuba », sur bifi.fr (consulté le )
  9. « Soy Cuba », sur encyclocine.com (consulté le )
  10. (en) Music in I am Cuba, half a century later: Los Diablos Melódicos

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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