Société philomathique de Verdun

La Société philomathique de Verdun est une société savante française. Elle a pour but la promotion de l'histoire locale et de la culture en général.

Elle a pour devise « Le partage du savoir ».

Créée en 1822, elle est la plus ancienne association meusienne ayant conservé son nom d'origine et toujours active aujourd'hui[1].

Elle a été déclarée d'utilité publique en 1860.

Histoire de la Société

Les origines

La Société philomathique de Verdun a été fondée le par Hubert Lucas (1799-1850), professeur de sciences naturelles au collège de Verdun.

« Verdun participe ainsi à un vaste mouvement intellectuel qui, sous la Restauration (1814-1830) se manifeste par la reconstitution des académies provinciales dissoutes sous la Révolution et la création dans les villes de taille moyenne, voire modestes, des sociétés à "curiosités multiples" »[2]

À cette date, elle a pour but : « [...] l'étude des sciences naturelles, physiques et chimiques et de leur application aux arts. »[3] Quelques années plus tard, en 1840, le règlement de la Société indique dans son article Ier un but plus large : « [...] l'étude des lettres, et celles des sciences naturelles, physiques et mathématiques, leur application aux arts, la recherche, la description des antiquités, les progrès du commerce, de l'industrie, des arts, de l'agriculture ; en général, tout ce qui peut offrir de l'intérêt et de l'utilité. »[4]

La Société est administrée par un président, un vice-président, un secrétaire-trésorier et trois commissaires. Elle se réunit les 2 et 16 de chaque mois.

Les membres fondateurs sont au nombre de vingt[3] sous la présidence de Nicolas Desgodins, maire de Verdun entre 1822 et 1830.

Le secrétaire-trésorier est François Clouët, conservateur de la bibliothèque publique de Verdun, conseiller municipal et amateur de numismatique.

Les vingt membres fondateurs sont :

  1. Bizet, négociant, juge au tribunal de commerce
  2. Cavaré, docteur en médecine
  3. Collin, négociant et naturaliste
  4. Devaux, secrétaire à la mairie (commissaire)
  5. Didry, artiste vétérinaire[5]
  6. Doisy, passementier, naturaliste (commissaire)
  7. Gauthier, capitaine du Génie
  8. Gouraux, capitaine du Génie (commissaire)
  9. Humbert, contrôleur des contributions, botaniste
  10. Lucas H., amateur d'histoire naturelle
  11. Mareschal, négociant, conseiller municipal, juge au tribunal de commerce
  12. Martin, professeur de mathématiques au collège de Verdun
  13. Maucourt, pharmacien
  14. Neucourt L., pharmacien
  15. Newenham, amateur anglais d'histoire naturelle
  16. Nicolas, armurier breveté
  17. Remy, principal du collège de Verdun
  18. Sirejean, pharmacien, conseiller municipal (vice-président)
  19. Thiébaut, lieutenant-colonel du Génie
  20. Tristan, pharmacien

La Société n'est composée que de vingt membres titulaires au maximum qui ont pour obligation de résider à Verdun et d'un nombre indéterminé de correspondants. En 1840, le nombre de titulaires est passé à trente-six[4]. En cas de déménagement d'un titulaire hors de Verdun celui-ci devient de droit correspondant[4].

En cas de place vacante, l'admission d'un membre à la Société philomathique se fait par cooptation. L'impétrant est présenté par un membre et doit recueillir l'unanimité des voix.

En 1822, la Société philomathique de Verdun se réunit dans un local de trois pièces situé dans le collège de la ville et attenant à la bibliothèque publique. Les ouvrages et brochures qu'elle achète ou reçoit, viennent grossir les collections de la bibliothèque publique.

Très vite, Hubert Lucas est mis à la tête des collections : des animaux, des minéraux et des squelettes. En 1863, Félix Liénard, emblématique secrétaire de la Société dénombrait 13 000 pièces dont 900 oiseaux, 2 000 mollusques, 148 mammifères…[6]

Au fil du temps les objectifs incluent : « La sauvegarde des monuments et du patrimoine architectural contre le vandalisme destructeur et aussi … restaurateur ; la constitution de collections d’objets anciens et de minéraux pour créer un musée ; la publication régulière de ses travaux avec la création d’une revue. »[6]

Anciens membres

Nicolas-Amand Buvignier (membre titulaire en 1833, vice-président en 1840[7], président en 1843[8])

Le musée de la Princerie

La Société philomathique de Verdun est à l'origine du musée municipal de la ville de Verdun, appelé aujourd'hui musée de la Princerie[9] puisque logé à l'hôtel de la Princerie.

À la création de la Société philomathique, une des trois pièces dévolues à l'association est consacrée à la conservation. Les collections s'enrichissent au fil du temps par l'achat, les dons et les legs : histoire naturelle, archéologie, beaux-arts...

Le musée déménage à la sous-préfecture, puis à l'hôtel de ville de Verdun en 1874. Le bâtiment est ravagé par un incendie en 1894 et les pertes sont considérables mais le musée rouvre ses portes au même endroit en 1905. En 1912, le musée est transféré au palais épiscopal de Verdun.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la majeure partie des collections sont évacuées à Bar-le-Duc, Vaucouleurs et dans le Puy-de-Dôme à Riom ville natale de Georges Leboyer, bibliothécaire de Verdun, qui sauva le patrimoine écrit de la ville en y envoyant la majeure partie des ouvrages[10].

Acheté par la ville en 1920, l'hôtel de la Princerie, partiellement détruit durant la Grande Guerre, est restauré et le musée y est définitivement installé en 1932.

Échanges entre sociétés savantes

La Société philomathique de Verdun dispose de membres titulaires et de membres correspondants.

Elle est aussi en rapport avec une foule d’autres sociétés savantes partout en France et à l’étranger. En 1884[11], par exemple, elle est en rapport dans une quarantaine de départements avec près de 80 sociétés comme l’Académie de Metz, la Société d’émulation de Montbéliard, la Société d’émulation du Doubs, l’Académie de Stanislas à Nancy, la Société philomathique vosgienne, l’Académie des sciences de l’Institut à Paris, la Société philomathique de Paris, la Société philotechnique de Paris, la Société des antiquaires de France, le Muséum d’histoire naturelle de Paris, etc. Neuf autres de ces sociétés correspondantes sont basées en Belgique, au Luxembourg et aux États-Unis avec la prestigieuse Smithsonian Institution à Washington.

Les actions de la Société philomathique de Verdun

L'Hôtel de la Princerie, siège de la Société philomathique de Verdun.

La Société philomathique de Verdun propose une conférence d’un de ses membres ou d’un intervenant extérieur le 1er jeudi de chaque mois. Les conférences se tiennent à la salle Jeanne-d’Arc de Verdun. L’entrée est libre et gratuite.

En 2016, Guillaume Goubet alors membre du conseil d'administration de la Société philomathique avait relancé le prix de l’élève méritant[12] mis en place sous la première présidence de Marc Rochette, professeur d’histoire-géographie honoraire et président d’Honneur de la Société décédé en 2019[13]. Cette remise de prix n'avait plus lieu depuis plusieurs années.

L'attribution de ce prix est réalisé en partenariat avec les collèges et les lycées de l’agglomération du Grand Verdun. Les critères retenu sont l'implication, la motivation et le comportement. Le lauréat reçoit « Rues, canaux et ponts de Verdun », un livre édité en 2015 par l’association, la médaille de la Société philomathique de Verdun ainsi qu’un chèque.

En 2020, le Fonds Marc Rochette[14] a été créé et rassemble ses travaux et ses archives.

Lors des Journées du Patrimoine, les locaux de la Société philomathique sont ouverts au public qui est accueilli par des membres[15].

La bibliothèque de la Société philomathique qui rassemble des centaines d’ouvrages, peut également être ouverte aux chercheurs sur demande.

Les publications

Il faut attendre 1840 pour voir publier le premier tome de ses Mémoires[16]. Si la périodicité théorique est d’un tome tous les trois ans, la publication est plus aléatoire et montre en creux la vie et la vitalité de la Société philomathique. L’association publie en tout 19 tomes entre 1840 et 1936, soit environ un tous les 5 ans.

Les deux guerres mondiales mettent un coup d’arrêt aux activités de la Société qui reprend ses travaux à l’issue de chaque conflit.

En 1960, sous la présidence et l’impulsion de Jean Nicolle, qui est aussi le conservateur du Musée de la Princerie, la Société des naturalistes et archéologues du Nord de la Meuse, la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc et la Société philomathique de Verdun fusionnent leurs mémoires et publient ensemble le Bulletin des Sociétés Historiques et Archéologiques de la Meuse[6].

Sous l’impulsion de Madeleine Martin, alors secrétaire de la Société philomathique avec quelques membres, est conçu et édité en 2015 « Rues, canaux et ponts de Verdun ».

Reconnaissance

La Société philomathique de Verdun est reconnue comme établissement d'intérêt public par le décret impérial de Napoléon III du [17].

La Société philomathique aujourd'hui

Après le collège de Verdun, l’hôtel de ville ou le Palais épiscopal, les locaux de la Société philomathique de Verdun sont situés, depuis 1932, au 16 rue de la Belle-Vierge à Verdun, siège du Musée de la Princerie. Ce local renferme ses archives et sa bibliothèque.

En 2020, elle est forte d’environ 70 membres.

Les travaux de la Société philomathique ont pris une autre direction que celle définie au début de son histoire et traitent désormais presque exclusivement d’histoire générale et d’histoire locale.

Armoiries

La conception et le dessin de ces armoiries ont été réalisés par Robert Louis, héraldiste et Dominique Lacorde, historien, membres du Comité Héraldique de Lorraine. Elles ont été adoptées le .

Les armoiries de la Société philomathique.

En langage héraldique, les armoiries de la Société philomathique de Verdun se lisent ainsi :

« De gueules à deux plumes d’oie d’argent, posées en chevron renversé et appointées, surmontées d’une cathédrale avec quatre flèches, derrière laquelle s’élève un beffroi entouré de murailles, le tout d’or. Soutien de l’écu : deux rameaux de lauriers tigés et feuillés de sinople, passés en sautoir. Devise  Le partage du savoir » en lettres de sable sur un listel d'or au revers de gueules. Cri de ralliement : Société philomathique de Verdun en lettres d’or sur un listel de sinople au revers de gueules. »

Ces armoiries sont la reprise du logo existant de la Société philomathique représentant les armoiries actuelles de la ville de Verdun. Les deux plumes, symboles de l’écriture, de la science et du savoir, sous-tendent la cathédrale, monument emblématique de la ville, et les remparts de Verdun, comme les rameaux de lauriers en ornement extérieur, démontrent le rayonnement de la Société. Philomathique signifie en effet : qui aime, qui cultive les sciences. La devise existante de la Société philomathique est : « Étude et amitié, le partage du savoir », elle a été réduite à « Le partage du savoir ». La couleur rouge, couleur de la Vierge Marie, évoque Notre-Dame de Verdun, sainte patronne protectrice de la ville. Le rouge peut rappeler également la sanglante bataille de Verdun et le symbole de la Paix voulue dorénavant par la ville.

Le bicentenaire de la Société

Sous l’impulsion de son président d’Honneur Marc Rochette et de Guillaume Goubet président élu en , qui lance concrètement le projet, la Société philomathique prépare activement le bicentenaire de sa fondation prévu en 2022[18].

Une commission de 15 membres y travaille.

Sont prévus un colloque historique, une exposition au musée de la Princerie, la création d’un buste en bronze d’Hubert Lucas, le fondateur de la Société philomathique, qui sera installé dans les jardins du musée. Diverses publications écrites viendront compléter l'ensemble.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Collectif, Les personnalités marquantes en Meuse - Tome 2, Bar-le-Duc, Association OPUS 55, 601 p., p. 331-334
  2. Collectif, Les personnalités marquantes en Meuse - Tome 2, Bar-le-Duc, Association OPUS 55, 601 p., p. 331
  3. Archives de la Société philomathique de Verdun.
  4. « Règlement de la société philomathique de Verdun-sur-Meuse », sur Gallica, BNF (consulté le ), Mémoires de la Société philomathique de Verdun tome premier, Société philomathique de Verdun, Verdun, p. 13
  5. « Article artiste vétérinaire », sur Dictionnaire des sciences animales (consulté le )
  6. Michaël George, La Cathédrale de Verdun des origines à nos jours. Etudes historique et sociale d’un édifice à l’architecture millénaire, PUN, , Avant-propos de Marc Rochette
  7. « Liste des membres de la Société philomathique de Verdun-sur-Meuse », sur Gallica, BNF (consulté le ), Mémoires de la Société philomathique de Verdun tome premier, 1840, Société philomathique de Verdun, Verdun, p. 6
  8. « Note », sur Gallica, BNF (consulté le ), Mémoires de la Société philomathique de Verdun tome deuxième, 1843, Société philomathique de Verdun, Verdun, p. 213
  9. « Musée de la Princerie »
  10. Collectif, Les personnalités marquantes en Meuse - Tome 2, Bar-le-Duc, Association OPUS 55, 601 p., p. 114
  11. « Mémoires de la Société Philomathique de 1884 », sur Gallica, BNF
  12. « Remise du prix de l'élève méritant », sur L'Est Républicain,
  13. « Décès de Marc Rochette », sur L'Est Républicain
  14. « Création du fonds Marc Rochette », sur L'Est Républicain
  15. « Annonce de la participation de la Société philomathique de Verdun aux Journées du Patrimoine », sur L'Est Républicain,
  16. « Mémoires de la Société philomathique de Verdun pour 1840 », sur Gallica (consulté le )
  17. Recueil des lois et actes de l'Instruction Publique - Année 1860, Paris, Imprimerie et Librairie de Jules Delalain, imprimeur de l'Université rues des Ecoles et de la Sorbonne, , 402 p., p. 91
  18. « La Société philomathique de Verdun en route vers le bicentenaire », sur L'Est Républicain, (consulté le )
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