Sixte de Bourbon-Parme
Sixte de Bourbon-Parme — de son nom complet : « Sixte Ferdinand Marie Ignace Pierre Alfonse Robert Michel François Charles Louis Xavier Joseph Antoine Pie Thadée Jean Sébastien Paul Blaise Stanislas Benoit Bernard Marc de Bourbon » —, né le au château de Wartegg, à Rorschach, dans le canton de Saint-Gall, en Suisse, et mort le à Paris, qui portait le titre de courtoisie de prince de Parme, est un membre de la maison de Bourbon, descendant de la famille des ducs de Parme, et donc de Philippe V, roi d'Espagne, et de Louis XIV, roi de France. Officier dans l'armée belge pendant la Première Guerre mondiale, il fut la figure centrale de l'Affaire Sixte.
Biographie
Fils de Robert Ier de Parme et d'Antónia de Bragance, Sixte de Bourbon-Parme naît dans le château familial de Wartegg, en Suisse. Il fait partie d'une très nombreuse famille. En effet, de ses deux mariages, le duc Robert a eu 24 enfants né entre 1870 et 1904.
En 1893, sa demi-sœur Marie-Louise épouse Ferdinand Ier de Bulgarie. Elle mourra prématurément en 1899.
En 1907, le duc Robert s'éteint laissant la responsabilité de la Maison de Bourbon-Parme au prince Élie, le plus jeune des fils issus de son premier mariage, les aînés étant atteints d'un handicap mental. En 1910, l'ensemble de la fratrie s'accorde pour laisser à Elie la moitié des biens paternels notamment le château de Chambord.
En 1911, sa sœur Zita épouse le futur empereur d'Autriche et roi de Hongrie Charles Ier.
Après des études secondaires au collège Stella Matutina[1], Sixte de Bourbon-Parme fait des études de droit et soutient sa thèse de droit à Paris le .
Lorsque la guerre éclate, après avoir songé comme ses frères Élie, Félix et René, à s'engager dans l'armée autrichienne, il désire s'engager dans l'armée française mais celle-ci récuse tout membre de ses anciennes dynasties (depuis la loi du 22 juin 1886 relative aux membres des familles ayant régné en France). Il s'engage alors avec son frère François-Xavier dans l'armée belge, la reine Elisabeth de Belgique, épouse du roi des Belges Albert 1er, étant une de leurs cousines utérines[2]. En 1917, l'empereur Charles Ier d'Autriche, son beau-frère, à peine monté sur le trône, tente de négocier secrètement la paix avec la France sans en avertir officiellement son allié allemand. Par l'entremise de sa mère qui réside en Suisse, Sixte de Bourbon-Parme en est l'intermédiaire avec le soutien du roi Albert 1er de Belgique et du gouvernement belge de Charles de Broqueville[3].
Cependant au cours d'un discours, prononcé devant la municipalité de Vienne, le comte Ottokar Czernin, ministre des Affaires étrangères austro-hongrois, annonce que la France, par la voix de Clemenceau, a pris l'initiative des pourparlers de paix. Clemenceau dément ouvertement et lorsque la nouvelle se répand dans les journaux en avril 1918, Charles Ier ne peut que nier son implication, c'est ce que l'on a appelé «l'Affaire Sixte» et qui est en fait l'affaire Czernin-Clemenceau. Il semblerait que le comte Czernin ait volontairement saboté les tentatives de paix de l'empereur Charles.
Fait prisonnier sur le front italien, Sixte de Bourbon-Parme est libéré en 1919. Le il épouse à Paris VIIe, Hedwige Françoise Louise Marie de la Rochefoucauld (, Paris VIIe - , Paris VIIe), fille d'Armand François Jules Marie de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville et de Louise Adèle Françoise Marie Constance Barbe Marcelline princesse Radziwill. Le couple a un enfant :
- Isabelle Marie Antoinette Louise de Bourbon de Parme (, Paris VIIe - , Paris XIVe)[5]: épouse le , Paris XVIe (divorcée en 1966) avec Roger Alexandre Lucien François de La Rochefoucauld ( - ), dont :
En 1925, Sixte et François-Xavier, forts de leur participation à la guerre dans les rangs des vainqueurs, attaquent leur frère Élie devant la justice française afin d'obtenir une plus grande part de l'héritage de leur père. Ils seront finalement déboutés en 1928 mais le château de Chambord, mis sous séquestre, restera à l'État français.
À sa mort, Sixte de Bourbon-Parme est enterré dans la chapelle neuve de l'église de Souvigny le , dans le caveau situé sous le gisant du duc Charles Ier de Bourbon[6].
Notes et références
- (de) Tamara Griesser-Pečar, Die Mission Sixtus: Österreichs Freidensversuch im Ersten Weltkrieg, Amalthea, 1988, p. 213.
- Francis Latour, La Papauté et les problèmes de la paix pendant la Première Guerre mondiale, Éditions L'Harmattan, 1996, p. 106.
- Nathalie Renoton-Beine, La colombe et les tranchées: Benoît XV et les tentatives de paix durant la grande guerre, Éditions du CERF, 2004, p. 200.
- A. Lafore, L’homme qui voulut la paix entre au Musée de l’Armée, La tribune de l'art (16 septembre 2020).
- Archives municipales de la ville de Paris, acte de naissance no 219
- Leon Cote, Moines Ducs a Souvigny, Nouvelles Éditions Latines, p. 48.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Le traité d'Utrecht et les Lois fondamentales du royaume, Paris, Édouard Champion, 1914.
- La Reine d'Etrurie 1782-1824 (ASIN B0018HO5AK)
- La Syrie et la France (ASIN B0018HIJN4)
- Chambord et la Maison de France (ASIN B0018HKK4A)
- L'offre de paix séparée de l'Autriche. - (ASIN B0000DVCFJ)
- La dernière conquête du roi : Alger, 1830 (2 tomes) (ASIN B0018HM2OG)
- Au cœur du grand désert. Explorations sahariennes. Journal de la mission Alger-Tchad (ASIN B0018HM2QE)
- De Djibouti à Khartoum par Addis Abeba, le Beni Changoul et le Soudan (ASIN B0018HQ0M6)
- D'Alger au Tchad par le Hoggar et l'Aïr (ASIN B0018HQ0NA)
- Philippe Amiguet, La vie du prince Sixte de Bourbon, 1934.
- (de) Tamara Griesser-Pecar, Die Mission Sixtus, Amalthea Verlag, Vienne, 1988 (ISBN 3-85002-245-5)
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