Setsuwa

Le setsuwa (説話) est un type de récit apparu au Japon, au début de l'ère Heian, qui désigne une anecdote appuyant son bien-fondé sur la prétendue véracité ou historicité des faits (ce qui en exclut la traduction de conte). Souvent utilisés pour illustrer la loi bouddhique, ils ont été de ce fait comparés aux exempla occidentaux. Le premier recueil de setsuwa est le Nihon ryōiki (dont l'écriture se situerait entre 787 et 822).

Setsuwa est un terme apparu relativement tard (Meiji) et a donné naissance à la dénomination de setsuwa bungaku (説話文学, littérature de style setsuwa).

Origine du setsuwa

Cette littérature, d'origine bouddhique, provient de l'Inde (littérature traduite en chinois). La Chine a ensuite produit ses propres œuvres à la fin des Han, durant les Six Dynasties (elles étaient alors appelées xiao shuo, en japonais : shōsetsu) et sous les Tang (chuan qi, japonais : denki et appelés ensuite shuo hua). Les setsuwa ayant pour sujet l'Inde et la Chine étaient nombreux au Japon.

Type de setsuwa

Le setsuwa se veut diamétralement opposé du monogatari classique, c’est-à-dire de type romanesque (bien que des ouvrages de setsuwa bungaku portent le nom de monogatari). Il se base, bien que souvent de manière fictive, sur l'historicité des faits. Certains setsuwa décrivaient des histoires « mondaines » tandis que d'autres, plus nombreux, s'attachaient à promouvoir la loi bouddhique.

Recueils notables de setsuwa

  • 787 à 822 : Nihon ryōiki, « Relation des choses miraculeuses et étranges du Japon »
  • 984 : Sanbōe, « Peinture du triple joyau »
  • 985 : Ōjō-den, « Vies de ceux qui sont partis renaître »
  • 1104 à 1111 : Gōdan ou Gōdan-shō, « Livre des propos d'Ōe »
  • Fin du XIe, début du XIIe siècle : Konjaku monogatari shū, « Recueil d'histoires qui sont maintenant du passé »
  • 1210 : Uji Shūi monogatari, « Récits recueillis en complément à ceux d'Uji »
  • 1254 : Kokon chomon-jū, « Recueil d'histoires fameuses de jadis et d'aujourd'hui »
  • 1283 : Shasekishū, « Collection de sable et de pierres »

Voir aussi

Bibliographie

  • Ichien Mujû, Collection de sable et de pierres, traduction par Hartmut O. Rotermund de Shasekishû, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », no 49, 1979.
  • Jean-Jacques Origas, Dictionnaire de littérature japonaise, Éditions PUF (ISBN 2-1305-0441-8).

Articles connexes

  • Portail du Japon
  • Portail du bouddhisme
  • Portail de la littérature
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.