Sesterce de Néron (Portus)

Une série de sesterces de Néron commémorent la construction de Portus, port artificiel créé au nord de l'embouchure du Tibre, sur le territoire d'Ostie. ils ont été frappés dans les deux ateliers monétaires impériaux, à Rome et à Lugdunum.

Frappes à Rome

Ces sesterces ont été frappés en 64 ap. J.-C., sous Néron, pour commémorer la construction du port de Rome[1] dont les travaux avaient été entrepris sur décision de l'empereur Claude[2].

Sesterce de Néron. Frappe romaine, 64 ap. J.-C. (37 mm ; 28,77 g ; 6h).

Frappes à Lyon

La série de Lyon copie celle de l’atelier de Rome mais de façon plus simplifiée et avec l’inscription PORTV(S) AVG(VSTI) signifiant « le port d’Auguste » et la mention en haut S(ENATVS) C(ONSVLTV), « par décret sénatorial ». Les deux frappes présentent quelques variations mais on note une homogénéité globale. Généralement, on retrouve à l’entrée du port une statue monumentale nue, tenant un sceptre ou un trident rappelant l’attribut de Neptune. Sa tête est radiée. Sur la gauche est représentée la partie sud du port avec des structures à colonnades de forme semi-circulaire. En haut à gauche est représentée une scène de sacrifice sur un autel à côté d’un temple périptère représenté en vue de trois quart.

La partie droite de la monnaie montre la partie nord du port avec la jetée sur piles. À son extrémité supérieure se tient une figure sur le môle (pêcheur ou gardien ?). Sur la partie inférieure, se trouve une figure nue accoudée sur un dauphin et tenant une pelle de gouvernail rappelant l'iconographie des divinités fluviales (personnification du Tibre?). Toutefois, la présence du dauphin rappelle la mer puisque Portus se situe à l'embouchure du Tibre. Cette figure serait plutôt une personnification de Portus. Dans le bassin de cet exemplaire lyonnais, 8 navires sont représentés témoignant de l'activité économique du port.

Caractéristiques : diamètre 35 mm, poids 26,69 g,

Exposition Claude, un empereur au destin singulier

Cette monnaie a été exposée au musée des Beaux-arts de Lyon dans le cadre de l'exposition Claude, un empereur au destin singulier. Elle est présentée dans la partie de l'exposition consacrée à l'urbanisme et aux constructions claudiennes dans la ville de Rome[3].

Bibliographie

  • Abaecherli Boyce, A., Nero’s Harbor Sestertii, American Journal of Archaeology 70 1,
  • Chausson F., Galliano G. et Ferranti F. (Photographe), Claude, Lyon, 10 avant J.-C. : Rome, 54 après J.-C., un empereur au destin singulier, Lienart / Musée des beaux-arts de Lyon, , 320 p. (ISBN 978-2-35906-255-7)
  • Cuyler, M.J., Portus Augusti : The Claudian Harbour on Sestertii of Nero, in Art in the Round : New Approaches to Coin Iconography, 121–134, Tübinger Archäologische Forschungen 16,
  • Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C., Paris, Editions Errance, , 212 p. (ISBN 2-87772-330-5)
  • Testaguzza, O., Portus : illustrazione dei Porti di Claudio e Traiano, Rome :Julia Editrice,

Notes

  1. Abaecherli Boyce 1966, p. 66
  2. Suétone, Claude XX.1 and 3 ; Pline l’Ancien, Histoire Naturelle XVI.76.201-2 et IX.5.14-15
  3. Chausson, Galliano et Ferranti 2018, p. 246.
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