Servius Sulpicius Similis

Servius Sulpicius Similis est un haut chevalier romain, préfet d'Égypte puis préfet du prétoire sous Trajan.

Biographie

L'empereur Trajan (98 à 117).

L'estime que Sulpicius Similis inspie à Trajan tient sans doute à ses faits d'armes dans la première campagne contre les Daces. Elle transparaît dans la préséance que Trajan lui accorde sur des officiers supérieurs en l'appelant à son audience[1], comme le montre une anecdote rapportée par Dion Cassius, alors qu’il est un simple centurion[2] :

« Un jour, lorsqu'il n'est encore que centurion, Trajan l'ayant appelé dans sa tente avant les tribuns, il lui dit : “C'est chose honteuse, César, que tu t'entretiennes avec un centurion, tandis que les préfets se tiennent debout au dehors”. »

 Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXIX, 19.

Sorti du rang, il est d'abord promu préfet de l'annone sans doute en 106, puis transféré à Alexandrie comme préfet d'Égypte du au [3],[4], succédant à Caius Vibius Maximus. Il y publie un édit en l'an 109 pour confirmer une disposition prise par un prédécesseur[5]. Son successeur est Marcus Rutilius Lupus.

Conformément à l'usage, sa qualité de préfet d'Égypte lui donne accès à l'une des deux préfectures du prétoire, vraisemblablement vers 112-113. Il est en effet promu préfet du prétoire, mais selon Dion Cassius, il choisit de quitter sa charge très rapidement[2],[6]. Dans son Panégyrique de Trajan, dans une version revue et augmentée à la fin de sa vie, Pline le Jeune évoque en effet la démission que Trajan accepte de Sulpicius Similis :

« Tu as donné congé à un homme excellent que tu aimais entre tous, malgré toi, avec tristesse, comme si tu ne pouvais le retenir. C'est là une action méritoire et digne d’être écrite : choisir comme préfet du prétoire non un de ceux qui se poussent, mais un de ceux qui se dérobent et rendre ce préfet au repos qu'il aime avec obstination »

 Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LXXXVI, 1 et 2[7]

Si l'on en croit l’Histoire Auguste, sujette à caution sur ce passage[6], il est préfet jusqu'au début du règne d'Hadrien aux côtés de Publius Acilius Attianus, et est seulement remplacé avec son collègue à ce moment-là par Quintus Marcius Turbo et Caius Septicius Clarus[8]. Selon la notice controuvée de la Vie d'Hadrien, le rédacteur de l’Histoire Auguste a faussement transformé Similis en préfet du prétoire jusqu’à Hadrien[9].

Dion Cassius brosse un portrait de Similis[10] :

« Il y a aussi, en ce temps, d'autres hommes distingués dont les plus illustres sont Turbo et Similis, qu'Hadrien honore de statues. [...] Pour ce qui est de Similis, personnage plus avancé que Turbo en âge et en dignité, il ne le cède, je crois, à personne de ceux qu'on renomme le plus pour leurs mœurs. »

 Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXIX, 18-19.

Il donne aussi des explications sur sa célèbre épitaphe[2] :

« [après sa démission de la préfecture du prétoire] il passe paisiblement sept ans, c'est-à-dire le reste de sa vie, à la campagne ; de plus, il compose pour son tombeau l'inscription suivante : “Ci-gît Similis, qui exista tant d'années et en vécut sept”. »

 Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXIX, 19.

Il décède donc vers 119-120 pour une préfecture vers 112-113, et entre 125 et 132 si l'on prend en compte le passage controversée de l’Histoire Auguste.

Bibliographie

Notes et références

  1. Carcopino 1963, p. 227.
  2. Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXIX, 19.
  3. Joseph Mélèze-Modrzejewski, École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques, 1976, Papyrologie et histoire des droits de l'antiquité, p. 319.
  4. Carcopino 1963, p. 228.
  5. Joseph Mélèze-Modrzejewski in Girard & Senn, Les lois des Romains, Naples, 1977, pp. 385-388, n.9 Édit du préfet d'Égypte Servius Sulpicius Similis sur la publicité foncière (8 novembre 109).
  6. Carcopino 1963, p. 227 et note 192.
  7. Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 8.
  8. Carcopino 1963, p. 227. et note 192.
  9. Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXIX, 18-19.
  • Portail de la Rome antique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.