Senki

Senki (戦旗, Senki, « L'Étendard » ou « Drapeau de lutte »[Note 1]) est un magazine littéraire prolétarien japonais fondé en 1928 et disparu en 1931.

Senki

Logotype présent sur les couvertures en 1929.

Pays Empire du Japon
Langue japonais
Périodicité Mensuel
Genre Littérature prolétarienne
Diffusion 26 000 ex. (c.1930)
Fondateur Fédération des artistes prolétariens japonais
Date de fondation
Date du dernier numéro

Propriétaire Compagnie Senki (戦旗社, Senki-sha)
Directeur de publication Seizaburo Yamada
(1928-1930)
Shigeji Tsuboi
(1930)
Takeo Ueno
(1930-1931)

Histoire

Numéro de Senki de .

La première édition de Senki paraît à l'occasion du 1928[2]. Il s'agit alors d'une publication de la Fédération pan-japonaise des artistes prolétariens (Nappu)[Note 2],[4]. L'année suivante la fédération crée une entreprise dédiée à la publication du magazine, la Senki-sha[2]. Au début la revue a un tirage d'environ 7 000 exemplaires mensuels[4].

Au cours de l'année 1929, deux récits emblématiques du magazine sortent en feuilletons dans le magazine, il s'agit du Bateau-usine de Takiji Kobayashi et du Quartier sans soleil de Sunao Tokunaga[5].

La popularité de Senki se construit autour d'un réseau de réunions de lecture (dokushokai) qui rassemblent beaucoup de gens proches de l'extrême-gauche[6]. Le magazine dispose d'un tirage aux alentours de 22 000 exemplaires mensuels en 1929-1930[4], avec un pic à 26 000 exemplaires[3].

Le Parti communiste japonais prend ensuite petit à petit le contrôle total du magazine, étant très proche de la Ligue des écrivains de la Nappu qui est responsable de la revue[7]. Il y impose une ligne idéologique stricte, proche des mots d'ordre de l'Union soviétique[8]. Senki devient alors une revue très politique et dogmatique, perdant son caractère avant tout artistique et littéraire[2],[3]. C'est sous l'influence de Korehito Kurahara, qui a assisté au 5e congrès de l'Internationale syndicale rouge à Moscou en , que ces changements s'opèrent[9].

Devant les dissensions que la ligne de Kahura provoque, la Fédération des artistes prolétariens japonais lance en un nouveau magazine concurrent, Nappu, pour retrouver une certaine liberté vis-à-vis du parti et revenir à un fonctionnement plus latéral[3].

À l'initiative de Kahura, une nouvelle organisation va être créée en , la Fédération culturelle prolétarienne japonaise (Koppu)[Note 3],[10], ce qui sonne le glas de la revue.

La 43e et dernière édition de Senki paraît en décembre 1931[2].

Relève et postérité

Trois revues prennent la relève de Senki. Deux de ces revues sont chapeautées par la Koppu : Bungaku shinbun Journal de littérature »), qui est publié de à [11], et Puroretaria bungaku Littérature prolétarienne ») de la Ligue des écrivains, qui paraît de à [12]. Enfin, il y a Taishū no tomo (« Amis des masses ») qui se construit aussi sur l'héritage de Senki et qui est diffusé de à [13],[12]. Toutes ces revues sont interrompues en grande partie en raison du durcissement de la politique de répression du gouvernement japonais à l'égard des communistes.

En 1976 et 1977, une réédition de numéros de Senki est faite[2].

Auteurs publiés

Plusieurs artistes japonais reconnus ont été publiés dans Senki[2].

Fujin senki

En 1931, trois numéros d'une édition féminine de Senki paraissent sous le nom de Fujin senki[14].

Annexe

Bibliographie

  • (en) Mats Karlsson, « United Front from Below: The Proletarian Cultural Movement's Last Stand, 1931-34 », The Journal of Japanese Studies, vol. 37, no 1, , p. 29-59 (JSTOR 41337640)
  • Jean-Jacques Tschudin, « La littérature prolétarienne japonaise dans les années 1930 », Aden, vol. 11, no 1, , p. 15-34 (lire en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Senki est aujourd'hui traduit en français en « L'Étendard », mais dans l'avant-propos de Sunao Tokunaga de l'édition du Quartier sans soleil publiée en 1933 chez les Éditions sociales internationales, le nom est donné en français en « Drapeau de lutte »[1].
  2. La Fédération pan-japonaise des artistes prolétariens utilise le sigle NAPF, qui vient du nom de l'organisation en esperanto, Nippona Artista Proleta Federacio[3], mais aussi en parallèle l'acronyme japonais Nappu (ナップ).
  3. La Fédération culturelle prolétarienne japonaise utilise le sigle KOPF, qui vient du nom de l'organisation en esperanto, Federacio de Proletaj Kultur Organizoj Japanaj[10], mais aussi en parallèle l'acronyme japonais Koppu (コップ).

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Senki » (voir la liste des auteurs).
  1. Sunao Tokunaga (postface Évelyne Lesigne-Audoly), Le Quartier sans soleil, Éditions Yago, , « Postface : Tokunaga Sunao et Le Quartier sans soleil », p. 245
  2. (ja) Shōji Sofue, « "Senki" 戦旗 », sur Encyclopedia Nipponica, Shogakukan, (consulté le )
  3. Karlsson 2011, p. 30
  4. Tschudin 2012, p. 22
  5. Karlsson 2011, p. 29
  6. Karlsson 2011, p. 36, 40
  7. Tschudin 2012, p. 21
  8. Tschudin 2012, p. 24
  9. Karlsson 2011, p. 31
  10. Karlsson 2011, p. 33
  11. Karlsson 2011, p. 40-41, 43
  12. Karlsson 2011, p. 48
  13. Karlsson 2011, p. 44-45
  14. Angela Coutts, « Imagining Radical Women in Interwar Japan: Leftist and Feminist Perspectives », Signs, vol. 37, no 2, , p. 334 (DOI 10.1086/661713)

Liens externes

  • Portail de la presse écrite
  • Portail de la littérature
  • Portail du communisme
  • Portail du Japon
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.