Sebecosuchia

Les Sebecosuchia ou sébécosuchiens en français, forment un clade éteint de crocodylomorphes notosuchiens souvent rattachés au clade des Ziphosuchia. Ils ont vécu au Crétacé supérieur à partir du Santonien[1] jusqu'au Miocène moyen[2], en faisant le seul clade de Notosuchia ayant survécu à l'extinction massive de la fin du Crétacé. Leurs fossiles sont connus en Amérique du Sud, en Afrique du Nord, en Europe et sur le sous-continent indien.

En 2017 cependant, Dal Sasso et ses collègues redécrivent les fossiles et de nouveaux restes d'un animal, Razanandrongobe sakalavae, du Jurassique moyen (Bathonien de Madagascar, soit il y a environ d'environ 167 Ma (millions d'années)). Cet animal était considéré par ses inventeurs, S. Maganuco et al. en 2006, comme un Archosauria carnivore[3]. Dal Sasso et ses collègues en font un notosuchien « clairement enraciné dans le clade des Ziphosuchia et très proche des Sebecosuchia »[1]. Cette attribution phylogénétique, provisoire selon ses auteurs, pourrait, si elle était confirmée, considérablement décaler dans le passé, d'environ 80 Ma, les origines des Sebecosuchia[1].

Historique

Le groupe des Sebecosuchia a été érigé par le paléontologue américain Edwin Colbert en 1946 pour inclure le genre Sebecus et la famille des Baurusuchidae. Le genre Sebecus, connu en Amérique du Sud depuis 1937, est un Crocodyliformes particulier avec un museau haut et des dents ziphodontes, c'est-à-dire comprimées latéralement, courbées et dentelées. La famille des Baurusuchidae a été créée un an plus tôt par L. I. Price pour abriter le nouveau genre sud-américain Baurusuchus[4],[5].

Description

Les sébécosuchiens sont des carnivores terrestres, comme l'indiquent leurs narines placées tout à l'avant de leur museau (une différence notable avec celles des crocodiles aquatiques, où elles sont situées sur le haut du museau). Il en est de même pour orbites des yeux, placées latéralement chez les sébécosuchiens et dorsalement chez les crocodiles aquatiques. Leur museau est comprimé latéralement, une caractéristique partagée avec d'autres « reptiles » terrestres comme les dinosaures théropodes. Cette ressemblance est renforcée par la présence chez les sébécosuchiens d'un quatrième trochanter, proéminent sur le fémur, qui permettait l'insertion de muscles qui auraient pu leur faciliter la marche debout.

Leur museau étroit devait permettre de concentrer la force de leurs mâchoires. Leurs dents caractéristiques sont tout à fait adaptées pour s'enfoncer et trancher les chairs de leurs proies. De plus, l'os ptérygoïdien du crâne est fortement courbé, ce qui permet le placement d'un muscle adducteur de la mâchoire plus large qui se referme plus rapidement et augmente la puissance de la morsure de l'animal[6].

Classification

Plusieurs familles, souvent composées d'un seul genre, ont été un temps rattachées aux Sebecosuchia :

  • Chimaerasuchidae
  • Comahuesuchidae
  • Notosuchidae
  • Sphagesauridae
  • Peirosauridae
  • Itasuchidae
  • Bergisuchidae
  • Iberosuchidae

Seules deux familles sont aujourd'hui assignées à ce clade[7],[1] :

En 2014, Diego Pol et ses collègues conduisent une synthèse phylogénétique, intégrant les nombreux nouveaux genres et espèces découverts au début des années 2010. Elle compile plusieurs études phylogénétiques antérieures pour aboutir à une matrice incluant 109 Crocodyliformes et genres proches dont 412 caractères morphologiques sont étudiés. Les Notosuchia selon D. Pol et al. regroupent 45 genres et 54 espèces[7]. Leur cladogramme est présenté ci-dessous, d'abord dans une version générale simplifiée des Notosuchia montrant la position des Sebecosuchia, et les différents clades, genres et espèces qui lui sont rattachés, puis dans une version focalisée sur les Sebecosuchia et élaguée du genre Pehuenchesuchus car basé sur des restes fossiles très fragmentaires[7] :

Notes et références

Références

  1. (en) Dal Sasso C., Pasini G., Fleury G., Maganuco S. (2017) Razanandrongobe sakalavae, a gigantic mesoeucrocodylian from the Middle Jurassic of Madagascar, is the oldest known notosuchian. PeerJ 5:e3481 https://doi.org/10.7717/peerj.3481
  2. (es) Alfredo Paolillo et Linares, Omar J., « Nuevos cocodrilos Sebecosuchia del Cenozoico Suramericano (Mesosuchia: Crocodylia) », Paleobiologia Neotropical, vol. 3, , p. 1–25 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  3. (en) S. Maganuco, Dal Sasso, C. et Pasini, G., « A new large predatory archosaur from the Middle Jurassic (Bathonian) of Madagascar, with remarks on its affinities and paleobiology », Atti della Società Italiana di Scienze Naturali e del Museo Civico di Storia Naturale in Milano, vol. 147, no 1, , p. 19–51 (lire en ligne)
  4. (en) L.I. Price, « A new reptile from the Cretaceous of Brazil », Rio de Janeiro, Departamento Nacional da Produção Mineral, Notas preliminares e estudos, vol. 25, , p. 1–8
  5. (en) A.H. Turner et Calvo, J.O., « A new sebecosuchian crocodyliform from the Late Cretaceous of Patagonia », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 25, no 1, , p. 87–98 (DOI 10.1671/0272-4634(2005)025[0087:ANSCFT]2.0.CO;2, lire en ligne)
  6. (en) I.S. Carvalho, Campos, A.C.A. et Nobre, P.H., « Baurusuchus salgadoensis, a new Crocodylomorpha from the Bauru Basin (Cretaceous), Brazil », Gondwana Research, vol. 8, no 1, , p. 11–30 (DOI 10.1016/S1342-937X(05)70259-8, lire en ligne)
  7. (en) D. Pol, P. M. Nascimento, A. B. Carvalho, C. Riccomini, R. A. Pires-Domingues et H. Zaher, « A New Notosuchian from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Advanced Notosuchians », PLoS ONE, vol. 9, no 4, , e93105 (PMID 24695105, PMCID 3973723, DOI 10.1371/journal.pone.0093105)

Voir aussi

Références taxinomiques

(en) Référence Paleobiology Database : Sebecosuchia Colbert, 1946

Annexes

Articles connexes

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