Scor

La Société commerciale de réassurance (Scor) est fondée à Paris le 29 décembre 1969[5] sous l'impulsion de l'Etat Français qui doit réorienter les activités de la Caisse centrale de réassurance (CCR) créée en 1946 et auprès de laquelle les assureurs versaient jusqu'alors des cessions obligatoires représentant 4 % de leurs primes pour se réassurer[6]. La CCR possède à la création 48,1 % des parts de la nouvelle société qui ambitionne de devenir un acteur de taille internationale[7].

À partir de sa création et au cours des années 1980 la Scor s'étend à l'étranger (Hong Kong, Londres, Tokyo, Bogota, Sydney...)[5] puis se développe à travers différentes fusions-acquisitions telles que l'italien Vittoria Riassicurazioni en 1988, UAP Réassurance en 1989[5] Deutsche Kontinentale Rück en 1989 [8]. Elle acquiert en outre le portefeuille de l'américain Allstate en 1996[9].

La SCOR est dirigée par Louis Franck[10] de sa création en 1970 jusqu'en 1974. Pierre de Vogüe lui succède jusqu'en 1983[11]date à laquelle Patrick Peugeot prend les rênes du groupe[12]. Lui succède Jacques Blondeau en 1994[13]. A la suite de pertes importantes, ce dernier perd la confiance de son conseil d'administration et se voit débarquer en 2002[14]. Il est alors remplacé par Denis Kessler, actuel président-directeur général, qui avec dix-neuf années passées à la tête de SCOR affiche en 2021 plus du double de la durée moyenne du mandat de ses prédécesseurs.

En 2002, Scor échappe de justesse à un effondrement à la suite d'une accumulation de facteurs négatifs[15]. Denis Kessler est alors nommé président et directeur général du groupe SCOR, il participe à la mise en place d'un plan de redressement baptisé « Back on Track »[16].

Entre 2002 et 2019, SCOR connaît une croissance organique et une série d'acquisitions afin d'étendre et de recentrer son activité. En 2006, Denis Kessler partira à l'offensive avec les acquisitions de l'allemand Revios[17] pour 650 millions d'euros et du Suisse Converium en 2007[18] pour 2,04 milliards d'euros. Suivront, quelques années plus tard, les rachats aux États-Unis, de Transamerica RE en 2011[19] ainsi que de la filiale locale de réassurance-vie de Generali en 2013, qui renforcent la diversification du groupe[20].

L'assureur mutualiste Covéa présidé pat Thierry Derez, déjà actionnaire de SCOR à hauteur de 8 %, essaie d'en prendre le contrôle total en août 2018 en proposant un prix de 43 €/action. Denis Kessler résiste à l'attaque et contre-attaque en justice, prétendant que Thierry Derez, administrateur de SCOR, aurait détourné des informations confidentielles. La cascade de procès qui s'ensuit, devant le tribunal de commerce puis au pénal, dure plusieurs années[21].

Le 10 septembre 2019, SCOR finalise l'acquisition de Coriolis Capital, société de gestion spécialisée dans les ILS[22]. Par celle-ci, Scor Investment Partners devrait étendre ses capacités sur le marché des ILS[23] pour atteindre un montant agrégé de 2,1 milliards de dollars d’actifs sous gestion[24].

L'entreprise quitte la Fédération française de l'assurance en juin 2020[25].

En septembre 2020, Scor « absorbe le choc de la crise liée à la pandémie de Covid-19 »[26]. Alors que Scor avait initialement tablé sur un coût total de 456 millions d'euros, la perte nette affichée est « seulement » de 136 millions d'euros[27]^,[28].

En mai 2021, Denis Kessler, patron de SCOR depuis près de 20 ans, tergiverse au sujet de l'organisation de sa succession. Après avoir choisi Benoît Ribadeau-Dumas comme successeur, il préfère confier la direction générale à un employé âgé de 41 ans, Laurent Rousseau[29].

Le conseil d'administration de Scor est composé de 12 membres de plusieurs nationalités, qui disposent de compétences dans les domaines financiers, assurantiels, comptables et industriels. Il est présidé depuis 2002 par Denis Kessler. Il dispose de cinq comités : comité stratégique, comité d'audit, comité des rémunérations et des nominations, comité des risques, comité de gestion de crise[39].

Il est prévu qu'à l'issue de l'Assemblée générale du 30 juin 2021, les fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général (CEO) soient dissociées. Denis Kessler reste président, tandis que Laurent Rousseau, qui est directeur général adjoint de Scor Global P&C (réassurance générale), doit devenir directeur général[40]^,[29].