Saoud ben Abdelaziz Al Saoud

Saoud ben Abdelaziz Al Saoud (né le à Koweït – décédé le à Athènes), fils d'Abdelaziz ben Abderrahman Al Saoud, le fondateur de la dynastie saoudienne, et de Wadhba, est roi de l'Arabie saoudite de 1953 à 1964.

Saoud ben Abdelaziz Al Saoud
(ar) سعود بن عبد العزيز آل سعود
Titre
Roi d'Arabie saoudite

(10 ans, 11 mois et 22 jours)
Prédécesseur Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud
Successeur Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud
Premier ministre d'Arabie saoudite

(1 an, 10 mois et 10 jours)
Monarque lui-même
Prédécesseur Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud
Successeur Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud

(10 mois)
Monarque Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud
lui-même
Prédécesseur Poste créé
Successeur Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud
Biographie
Dynastie Dynastie saoudienne
Date de naissance
Lieu de naissance Koweït (Empire ottoman)
Date de décès
Lieu de décès Athènes (Royaume de Grèce)
Nature du décès crise cardiaque
Nationalité saoudienne
Père Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud
Religion islam sunnite
Résidence palais d'Al-Yamamah

Monarques d'Arabie saoudite
Premiers ministres d'Arabie saoudite

Il devient héritier du trône après la mort prématurée de son frère aîné, Turki ben Abdelaziz (1900-1919), victime de l'épidémie de grippe espagnole. Ce drame familial entraîne un changement de la loi de succession de sorte que depuis lors, le titre de roi du Nejd (puis d'Arabie saoudite) se transmet en priorité entre frères plutôt que de père en fils.

Premières années

Saoud ben Abdelaziz naît en 1902 à Koweït, dans une maison située dans le district de Sakkat Anaza où son grand-père Abderrahman ben Faysal avait été contraint de se réfugier en 1891 après la prise de Riyad par Mohammed ben Rashid. Pendant ce temps, son père Abdelaziz ben Abderrahman, entouré de quarante hommes de la famille et d'une poignée de fidèles, tente de reprendre Riyad des mains du gouverneur de la ville, Ajlan. La bataille de Riyad voit la victoire des Saoud, ce qui permet à la famille de quitter son exil koweïtien.

Le jeune Saoud ben Abdelaziz est confié très tôt aux soins d'un précepteur, cheikh Abderrahman Mufairij, qui lui enseigne les rudiments du Coran et de la Charia. On prend également soin de l'initier à l'équitation et au tir à l'arc. Très proche de son père, il dira peu après sa mort : « J'ai perdu à la fois mon père et mon ami ».

Désireux de l'associer aux choses publiques, son père lui confie la tête d'une délégation officielle au Qatar dès l'âge de treize ans. Il est très vite initié à l'art de la guerre et est en tête des combats lors de l'offensive contre l'émirat du Ha'il en 1921. Au cours des années difficiles durant lesquelles son père s'emploie à unifier l'Arabie, il participe à huit guerres.

Peu après la fusion des royaumes du Nejd et du Hedjaz en un nouvel état baptisé « Arabie saoudite » (), Saud ben Abdelaziz est fait prince héritier (), contrevenant ainsi aux usages établis quelques années plus tôt, qui devaient théoriquement donner la priorité aux frères du roi. Peu de temps avant la mort de son père, il devient Premier ministre (). Un mois plus tard, il monte sur le trône d'Arabie saoudite, dont il est le deuxième souverain.

Règne

Son règne est marqué par la multiplication des postes ministériels, souvent confiés à des proches sans réel souci de leurs compétences, ainsi que par des dépenses somptuaires qui ne tardent pas à mettre à mal les finances publiques, en dépit de la manne pétrolière. Plaçant ses propres fils à des postes-clés dans l'administration, il fait craindre une remise en question de la loi de la succession, ses frères envisageant le fait d'être spoliés de leurs droits au trône.

Entretenant des relations cordiales avec l'Égypte de Nasser au début de son règne, dans le but de contrer l'influence des royaumes hachémites de Jordanie et d'Irak, il modifie sa politique extérieure et se montre de plus en plus hostile au régime nassérien, dont il craint la doctrine panarabiste. On lui prête une tentative d'assassinat contre ce dernier, les services secrets égyptiens étant parvenus à mettre la main sur un chèque de deux millions de livres syriennes signé de la main même du roi. Il s'oppose également à l'Égypte par pays interposé, intervenant au Yémen pour soutenir les troupes royalistes, quand Nasser soutenait les troupes républicaines.

Sur le plan intérieur, malgré un bilan économique catastrophique qui place le pays au bord de la banqueroute, il tente de moderniser les principales infrastructures. Il fonde l'université de Riyad en 1957, créé l'institut d'administration publique en 1961 et la télévision saoudienne en 1962.

Au sein de la famille royale, les tensions se cristallisent autour du roi Saud et de son frère Fayçal, deux hommes que tout oppose. Tandis que le souverain est réputé pour son goût pour le jeu, l'alcool et les femmes, son frère passe pour un wahabbite rigoureux. Une première crise éclate en 1962, alors que le roi Saud s'envole pour les États-Unis afin d'y suivre un traitement médical. Fayçal forme un cabinet excluant les fils du roi, promettant de profondes réformes judiciaires. De retour dans son pays, le roi Saud condamne ces décisions et menace d'envoyer la garde royale contre son frère, qui en retour compte sur de nombreux partisans dans les forces armées. Le conflit menaçant de tourner à l'affrontement ouvert, le cas est soumis à un conseil de famille ainsi qu'au conseil des oulémas. Ce coup d'État qui ne dit pas son nom tourne au désavantage du roi, qui est contraint d'abdiquer le . Fayçal, devenu roi, contraint son frère à l'exil.

Celui-ci s'installe d'abord à Genève, fréquente les palaces parisiens et de la Côte d'Azur, continuant à mener un train de vie luxueux. En dépit de ses démêlés passés avec le chef d'État égyptien, il se rapproche de Nasser et part s'installer au Caire et à Athènes, où il meurt d'une crise cardiaque le , à l'âge de 67 ans. Son corps est rapatrié à bord d'un Boeing de Saudi Airways jusqu'à La Mecque, où il est conduit près de la Grande mosquée. Il est ensuite conduit à Riyad, où il est enterré en toute simplicité.

Véritable « roi maudit », son nom et son portrait restent peu mentionnés en Arabie saoudite, où seule l'université de Riyad porte désormais son nom.

Descendance

Saoud a eu plus d'enfants que son père : 53 fils et 56 filles, dont seuls quelques-uns ont eu des fonctions politiques.

Références

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