Sanron

L'école Sanron (japonais : 三論宗, sanronshū, « école des trois traités »), (chinois: Sānlùnzōng) est une des Six écoles de la Capitale du Sud (Nara) au Japon. Aussi appelée « École de la vacuité » (空宗, kūshū), elle était professée au temple du Daian-ji (大安寺). Originaire de Chine et rattachée au courant du Madhyamaka, l'école fut importée au Japon en fut importée de Chine en 625 par le religieux coréen Ekan[1].

L'école tire son nom de trois importants traités traduits en chinois par Kumārajīva . Elle se divisa plus tard en deux branches (qui n'existent plus) : la Gankou-ji Ha et la Taian-ji Ha. Elle eut des adeptes jusqu'au début de l'ère Edo[1].

Les Trois traités

Les trois traités auxquels fait référence le terme Sanron sont des textes du Madhyamaka indien :

  • Le Traité du milieu (中論, Chūron), traduction du Mulamadhyamakakarika de Nāgārjuna, que Kumarajiva réalisa en 409. Toutefois, ce dernier semble y avoir ajouté des notes personnelles ainsi que des commentaires d'un penseur indien du ive siècle du nom de Piṅgala[2].
  • Le Traité des Douze portes (十二門論, Jūnimonron), également attribué à Nāgārjuna se présente comme une introduction au Traité du milieu. L'auteur y donne une interprétentation en douze chapitres de la vacuité (shunyata)[2]. Il a également été traduit par Kumarajiva.
  • Traité des Cent stances (百論, Hyakuron) d'Āryadeva, traduit par Kumarajiva en 404. L'auteur recourt à la langue apophatique du Madhyamaka, tout en réfutant les arguments de traditions rivales[2].

Développement historique

Transmissions

L'école Sanron est donc divisée en deux branches, auxquelles on adjoint un troisième courant annexe. On a ainsi d'un côté la branche du Gangō-ji qui est liée au courant chinois Sanlun et qui a été introduite au Japon depuis le continent par le moine coréen Hyegwan (慧灌, Ekan). Celui-ci est arrivé au Japon en 625, après avoir étudié auprès de Jizang, le grand maître du Sanlun. Il s'installe au temple Gangō-ji. De l'autre côté, la branche du Hōryū-ji, qui aurait été initiée par le moine Chizō (智蔵), qui avait sans doute a étudié les arcanes de la doctrine auprès de Jizang en Chine[3]. Il lance donc une deuxième lignée de transmission des enseignements. Chizô s'installe au temple Hōryū-ji.

On trouve également un troisième branche, celle du Daian-ji, fondée par le moine Dōji (道慈) qui s'est initié à l'ésotérisme lors d'un long séjour en Chine (702-718). À son retour au Japon, il s'installe au temple Daian-ji et transmet ces enseignements. Cette branche est parfois appelée « l'autre Sanron » (別三論, betsu-sanron).

Références

  1. Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. [détail des éditions] (ISBN 2-221-06764-9)
  2. (en) Robert E. Buswell Jr. & Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii, 1265 p. (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 772
  3. (ja) HIRAI Shunei (平井俊榮), « Etude introductive à l’histoire de l’École des trois traités à Nara (南都三論宗史の研究序説, Nanto Sanronshūshi no kenkyū josetsu) » dans Bulletin de la recherche de la Faculté de bouddhisme de l’Université Komazawa (駒沢大学仏教学部研究紀要, Komazawa daigaku bukkyōgakubu kenkyū kiyō), n° 44, mars 1986, p. 30-31 (Tokyo, Faculté de bouddhisme de l’Université Komazawa (駒沢大学仏教学部, Komawaza daigaku bukkyōgakubu)).
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