Salman Rushdie

Sir Ahmed Salman Rushdie, né le à Bombay, est un écrivain britannique d'origine indienne. Son style narratif, mêlant mythe et fantaisie avec la vie réelle, a été qualifié de réalisme magique. Objet en 1989 d'une fatwa de l'ayatollah Rouhollah Khomeini à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux, principalement dans les médias occidentaux.

Salman Rushdie
Salman Rushdie en 2008.
Nom de naissance Ahmed Salman Rushdie
Naissance
Bombay, présidence de Bombay, Raj britannique
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture anglais britannique
Genres

Œuvres principales

Biographie

Parcours

Issu d'une famille aisée, Salman Fredich Rushdie quitte son pays à l'âge de treize ans pour vivre au Royaume-Uni. Il y étudie à la Rugby School puis à King's College, Cambridge. Il travaille un temps comme publicitaire chez Ogilvy & Mather. Sa langue maternelle est l'ourdou, mais la majeure partie de son œuvre est écrite en anglais.

Sa carrière d'écrivain débute avec Grimus, un conte fantastique, en partie de science-fiction qui passe inaperçu de la critique littéraire.

En 1981, il accède à la notoriété avec Les Enfants de minuit (Midnight's Children) pour lequel il est récompensé du James Tait Black Memorial Prize et le Booker Prize[1]. Les Enfants de minuit a plus tard été désigné comme le meilleur roman ayant reçu le prix Booker au cours des 25 puis des 40 dernières années.

En 1983, il est choisi par la revue littéraire Granta pour figurer dans son premier numéro consacré aux « meilleurs jeunes romanciers britanniques », avec Ian McEwan, Martin Amis, Kazuo Ishiguro et Graham Swift[2].

Après ce succès, Rushdie écrit un roman, La Honte (Shame), dans lequel il décrit l'agitation politique au Pakistan et dont les personnages sont inspirés de Zulfikar Ali Bhutto et du général Muhammad Zia-ul-Haq.

En 1988, la publication des Versets sataniques soulève une vague d'indignation dans le monde musulman[3].

En , à la suite d'une vague d'assassinats d'écrivains en Algérie, il fait partie des fondateurs du Parlement international des écrivains (International Parliament of Writers), une organisation consacrée à la protection de la liberté d'expression des écrivains dans le monde. L'organisation est dissoute en 2003 et remplacée par l'International Cities of Refuge (ICORN).

Depuis 2000, il vit à New York. Il a acquis la nationalité américaine[4].

Vie privée

En 1999, il a subi une intervention chirurgicale pour traiter une ptosis affectant ses paupières supérieures qui, selon ses propres dires, lui interdisait de plus en plus d'ouvrir les yeux.

Depuis l'an 2000, il a vécu principalement à New York, non loin de Union Square.

En 2004, il se marie (pour la quatrième fois) avec l'actrice et mannequin indienne Padma Lakshmi. Trois ans plus tard, ils divorcent.

Prises de position

Salman Rushdie a soutenu les sandinistes du Nicaragua et a rejoint le groupe d'écrivains de Harold Pinter opposé à Margaret Thatcher, s'engageant également contre le racisme[2].

Salman Rushdie s'oppose au projet du gouvernement britannique d'introduire en droit le crime de haine raciale et religieuse, ce qu'il a exposé dans sa contribution La libre expression n'est pas une offense, un recueil d'essais publié par Penguin en .

En , il figure parmi les signataires[5] de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse[6].

Dans une interview publiée le par Le Nouvel Observateur, il déclare :

« Il faut arrêter l'aveuglement stupide face au djihadisme qui consiste à dire que cela n'a rien à voir avec l'islam[7],[8]. »

L'affaire des Versets sataniques

Salman Rushdie ( 2006).

La publication des Versets sataniques en déclenche immédiatement une vive réaction dans la communauté musulmane en raison de sa description jugée irrévérencieuse du prophète de l'islam Mahomet. Le livre décrit un prophète de Dieu nommé « Mahound » qui mélange des « vers sataniques avec le divin ». L’Inde bannit le livre dès le , imitée par l’Afrique du Sud le , puis par le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Somalie, le Bangladesh, le Soudan, la Tunisie, la Malaisie, l’Indonésie et le Qatar les semaines suivantes. Le , le roman est l'objet d’un autodafé à Bradford au Royaume-Uni. Le , cinq personnes sont tuées par la police pendant une manifestation à Islamabad contre l'ouvrage.

Le , une fatwa réclamant l’exécution de Rushdie est émise sur Radio Téhéran par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, guide de la révolution de l’Iran, dénonçant le livre comme « blasphématoire » envers l’islam[1]. Comme le roman suggère que Rushdie ne croit plus en l’islam, Khomeini le condamne aussi pour apostasie, ce qui, selon l'interprétation actuelle majoritaire d'un hadith[9], est passible de mort. Khomeini précise que c’est désormais la responsabilité de tout musulman d’exécuter Rushdie et ses éditeurs[10] :

« Au nom de Dieu tout puissant. Il n'y a qu'un Dieu à qui nous retournerons tous. Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'Islam, au prophète et au Coran, aussi bien que tous ceux qui, impliqués dans sa publication, ont connaissance de son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils les trouvent, afin que personne n'insulte les saintetés islamiques. Celui qui sera tué sur son chemin sera considéré comme un martyr. C'est la volonté de Dieu. De plus, quiconque approchera l'auteur du livre, sans avoir le pouvoir de l'exécuter, devra le traduire devant le peuple afin qu'il soit puni pour ses actions. Que Dieu vous bénisse tous. »

 Rouhollah Musavi Khomeini

À la suite de cette déclaration, une récompense est offerte pour la mort de Rushdie, qui est contraint de vivre dès lors sous une protection financée par les autorités britanniques.

Le , cinq personnes sont tuées par la police lors d'une manifestation devant le consulat britannique à Bombay. Plusieurs autres personnes sont mortes en Égypte et ailleurs. Des communautés musulmanes organisent des autodafés publics. Des violences sont commises à travers le monde :

  • Attentats contre des librairies à l’université de Californie à Berkeley qui proposait le roman et contre les bureaux de Riverdale Press, un hebdomadaire du Bronx, en réponse à un éditorial qui défendait le droit de lire le livre.
  • Le , le traducteur japonais de Rushdie Hitoshi Igarashi est poignardé à mort[11] à l'université de Tsukuba, province d'Ibaraki, où il enseignait ; son traducteur italien, Ettore Capriolo (it), a été poignardé à Milan quelques jours plus tôt.
  • En , il fait sa première apparition publique depuis la fatwa lancée contre lui, à Helsinki, dans le cadre de l’assemblée annuelle du Conseil nordique, au côté de Bernard-Henri Lévy, qui lui cédera son temps de parole[12].
  • En 1993, à Oslo, l'éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survit de justesse à plusieurs coups de feu.
  • Le , trente-sept personnes sont tuées lorsque leur hôtel à Sivas en Turquie est incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc de Rushdie[11].
  • Deux ecclésiastiques, saoudien et tunisien, qui avaient dénoncé la fatwa sont abattus à Bruxelles[2].

Le musicien pop Cat Stevens  converti à l'islam depuis 1977 et ayant pris le nom de Yussuf Islam  déclara être lui-même opposé aux écrits de l'écrivain et ne montrer aucune opposition à la fatwa. La controverse soulevée par cette déclaration le poussa à préciser dans un communiqué qu'il n'encourageait pas personnellement l'application de la fatwa appelant à l'assassinat de Rushdie.

Après la mort de Khomeini en 1989, Rushdie a publié un essai en 1990, De bonne foi, en signe d’apaisement et a publié des excuses dans lesquelles il a réaffirmé son respect pour l’islam.

Le , le gouvernement iranien annonce officiellement son renoncement à accomplir la fatwa, mais déclare qu'elle ne pouvait être annulée selon la loi islamique[13]. Même si la menace de mort qui pèse sur lui n'est pas pour autant relevée, Rushdie abandonne alors son nom d'emprunt Joseph Anton[14].

L'ayatollah Hassan Saneii, à la tête de la fondation du 15 de Khordad (bonyad-e punzdah-e khordad, soumise à l'autorité du guide de la révolution de l'Iran), lance régulièrement des annonces de primes pour la mort de Rushdie. Ainsi, déclare-t-il en 2003 qu'il augmentait la récompense de 2,8 millions de dollars US à 3 millions de dollars US[13]. Le même groupe déclare le par communiqué de presse : « La fatwa de l'imam Khomeiny à propos de l'apostasie de Salman Rushdie restera en vigueur éternellement ». En , il porte la récompense pour le meurtre de Salman Rushdie à 3,3 millions de dollars US[15].

En , Salman Rushdie est titré chevalier par la reine du Royaume-Uni, Élisabeth II. Cette distinction provoque la colère du Pakistan. Une résolution est votée par le parlement pakistanais exigeant le retrait de ce titre. Le ministre des Affaires étrangères, Ijaz Ul-Haq, estime que cette décoration pourrait justifier des attentats-suicide. Ces protestations officielles sont accompagnées de manifestations au Pakistan où des effigies de la reine Élisabeth II et de Salman Rushdie sont brûlées. L'Iran condamne également cette distinction et des voix politiques et religieuses rappellent que la fatwa contre l'écrivain est toujours en vigueur. D'autres réactions ont eu lieu en Égypte, en Malaisie, en Afghanistan et en Inde.

Réactions

L'attaque contre la liberté de l'artiste d'une part, et contre la liberté d'expression d'autre part, suscitent une émotion considérable dans le monde, dans les pays laïcs en particulier, et nombre de personnalités et d'auteurs, tels que Milan Kundera[16], prennent la défense de l'écrivain et du libre-penseur.

International Gorillay

En 1990, peu après la parution des Versets sataniques, sort un film pakistanais intitulé International Gorillay, dans lequel Rushdie est dépeint comme un comploteur désireux de causer la chute du Pakistan en ouvrant une chaîne de casinos et de boîtes de nuit dans le pays. Le film obtient une certaine popularité auprès des spectateurs pakistanais, et il « présente Rushdie comme une sorte de Rambo poursuivi par quatre guerilleros pakistanais »[17].

La British Board of Film Classification refuse de délivrer au film un certificat[18], entraînant de fait son interdiction en Grande-Bretagne. Cependant, deux mois plus tard, Rushdie écrit lui-même à l'organisme, déclarant que bien qu'il pense que le film soit « une bêtise incompétente et fausse », il ne porterait pas plainte si celui-ci sortait[18]. Il dira par la suite que « si le film avait été interdit, il serait devenu la dernière vidéo à la mode en ville : tout le monde l'aurait vu[18]. » Bien que le film ait été un succès au Pakistan, il passe inaperçu en Occident[18]. Rushdie déclare qu'une partie du film est réellement comique, celle où son personnage torture un combattant pakistanais en lui lisant des extraits des Versets sataniques.

Œuvre

Romans

Recueil de nouvelles

  • (en) The Prophet's Hair, 1981, nouvelle
  • Est, Ouest ((en) East, West, 1994)

Essais

  • Le Sourire du Jaguar ((en) The Jaguar Smile: A Nicaraguan Journey, 1987)
  • Patries imaginaires ((en) Imaginary Homelands: Essays and Criticism, 1981-1991, 1992)
  • Franchissez la ligne ((en) Step Across This Line: Collected Nonfiction 1992-2002, 2002)

Autobiographie

  • Joseph Anton, Plon ((en) Joseph Anton, 2012) (ISBN 2-259-21485-1)

Littérature d'enfance et de jeunesse

  • Haroun et la mer des Histoires ((en) Haroun and the Sea of Stories, 1991)
  • Lukas et le feu de la vie, Plon ((en) Luka and the Fire of Life, 2010)

Analyse de l'œuvre

Rushdie est très influencé par la littérature moderne. Les Enfants de minuit emprunte des thèmes du roman Le Tambour de Günter Grass, dont Rushdie déclare qu'il a inspiré sa volonté de devenir écrivain. Le roman Les Versets sataniques est aussi clairement influencé par le roman classique russe Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov.

L'Inde et le Pakistan sont les thèmes respectivement des Enfants de minuit et de La Honte. Dans ses œuvres suivantes, Rushdie s'est tourné vers le monde occidental avec Le Dernier Soupir du Maure (The Moor's Last Sigh), explorant les liens culturels et commerciaux entre l'Inde et la péninsule Ibérique, et La Terre sous ses pieds (en) (The Ground Beneath Her Feet), œuvre dans laquelle est décrite l'influence du rock 'n' roll américain sur l'Inde.

Filmographie

En tant qu'acteur

En tant que scénariste

En tant que producteur

Distinctions

Salman Rushdie a reçu de nombreuses distinctions dont le prix littéraire de l'Union européenne.

Prix

Nominations

Honneurs

Décorations

Notes et références

  1. Josyane Savigneau, « Février 1989 : Salman Rushdie condamné à mort », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  2. Paul Élie, « "Nous sommes tous Salman Rushdie" », Vanity Fair n°18, décembre 2014, pages 140-151 et 190-191.
  3. « Les Versets sataniques, le “blasphème” de Rushdie », FIGARO, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en-US) « Salman Rushdie », LA TIMES, 2017-09-2014 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Avec Isabelle Adjani, Paul Auster, Isabelle Huppert, Milan Kundera, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Thiollet, Danièle Thompson et Henri Tisot.
  6. Polanski : la pétition - La Règle du jeu.
  7. Sara Daniel, « Salman Rushdie sur l'islamisme : "Il faut arrêter cet aveuglement stupide" », Le Nouvel Observateur, 8 juin 2017, en ligne.
  8. Thomas Romanacce, « Salman Rushdie s'inquiète de “l'aveuglement stupide” de l'Occident face au djihadisme », Le Figaro, 8 juin 2017, en ligne.
  9. Cette fatwa repose sur un hadith faible dont l'authenticité est remise en cause car il est de la catégorie أحد, ahad (hadith isolé) et son unique rapporteur, Abdullah ibn Abbas, n'a que treize ans à la mort de Mahomet. Cf (en) Mohamed Charfi, Islam and Liberty, Zed Books, , p. 49.
  10. « 1989: Ayatollah sentences author to death », sur news.bbc.co.uk (consulté le )
  11. « Iran : 30 ans après, la fatwa contre Salman Rushdie toujours d’actualité », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « En octobre 1992 : BHL rencontrait Salman Rushdie pour la première fois », sur http://www.bernard-henri-levy.com,
  13. (en) James Hamilton, « Revived fatwa puts $3m bounty on Rushdie », Sunday Herald, 16/02/2003.
  14. (en) Alison Flood, « Salman Rushdie reveals details of fatwa memoir », sur theguardian.com,
  15. « La prime iranienne pour tuer Salman Rushdie portée à 3,3 millions de dollars », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  16. « Le jour où Panurge ne fera plus rire », revue L’infini, Gallimard.
  17. (en) Joseph Bernard Tamney, The Resilience of Conservative Religion: The Case of Popular, Conservative Protestant Congregations, The Press Syndicate of the University of Cambridge, Cambridge, 2002.
  18. International Guerrillas and Criminal Libel, Screenonline.
  19. (en) « HNN #18 : Salman Rushdie & Cultural Humanism - TheHumanist.com », sur TheHumanist.com, (consulté le ).
  20. http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/7662792.stm
  21. (en) « Salman Rushdie to share PEN Pinter prize with Mazen Darwish », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) Rosemary Feitelberg, « Salman Rushdie to be Honored by Norman Mailer Center at Pratt Campus » , sur Women's Wear Daily, (consulté le ).
  23. Voir sur ulg.ac.be.
  24. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Annexes

Bibliographie

  • Raphaël Aubert, L'Affaire Rushdie : islam, identité et monde moderne, Paris, Le Cerf, coll. « Bref » (no 31), , 1re éd., 122 p. (ISBN 2-204-04193-9 et 978-2-204-04193-5, OCLC 23212754, notice BnF no FRBNF36642081, lire en ligne)
  • Damian Grant, Salman Rushdie romancier, traduit de l’anglais par Madeleine Descargues, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2014, 221 p. (ISBN 978-2 7574-0793-6)
  • Bernard-Henri Lévy, Avec Salman Rushdie : questions de principe six, Paris, Librairie générale française, coll. « Livre de Poche / Biblio essais » (no 4268), , 117 p. (ISBN 2-253-94268-5 et 978-2-253-94268-9, OCLC 421800619, notice BnF no FRBNF37039365)
  • Myriam Louviot, Poétique de l'hybridité dans les littératures postcoloniales, Université de Strasbourg, 2009, 3 vol., 948 p. (thèse de Littérature comparée : nombreuses références + bibliographie p. 930-932)
  • Catherine Pesso-Miquel, Salman Rushdie : l’écriture transportée, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Couleurs Anglaises », 173 p. (ISBN 978-2867814303)
  • Marc Porée et Alexis Massery, Salman Rushdie, Paris, Seuil, coll. « Contemporains » (no 20), , 221 p. (ISBN 2-02-021517-9 et 978-2-02-021517-6, OCLC 214990570, notice BnF no FRBNF35844690)

Articles connexes

Liens externes

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