Saint Jérôme dans sa cellule

Saint Jérôme dans sa cellule[1] (en allemand : Der heilige Hieronymus im Gehäus) est une gravure réalisée en 1514 par l'artiste allemand Albrecht Dürer.

Pour les articles homonymes, voir Saint Jérôme dans son étude.

Description et interprétation

Saint Jérôme est représenté assis derrière son étude, absorbé par son travail. La table, au coin de laquelle figure une croix, est caractéristique des tables de la Renaissance. Une ligne imaginaire partant de la tête de saint Jérôme et passant à travers la croix arriverait sur le crâne posé sur le rebord de la fenêtre, mettant ainsi face à face la mort et la Résurrection. Le lion au premier plan fait partie de l'iconographie traditionnelle associée à saint Jérôme, et à ses pieds, figure un chien endormi, un animal souvent présent dans les œuvres de Dürer, symbole de la loyauté. Ces deux créatures font partie de l'histoire de Jérôme telle qu'elle est racontée dans La Légende dorée (v. 1260), un recueil d'hagiographies des saints.

Saint Jérôme dans son étude est souvent considéré comme faisant partie du groupe de trois gravures réalisées par Dürer, les deux autres étant La Melencolia (1514) et Le Chevalier, la Mort et le Diable (1513). Ensemble, elles représentent les trois sphères d'activité reconnues au Moyen Âge : Le Chevalier, la Mort et le Diable appartient à la sphère morale et à la « vie active »; La Melencolia représente la sphère intellectuelle ; et Saint Jérôme à son étude la sphère théologique et la vie contemplative.

Analyse technique

Cette gravure est un très bon exemple de la capacité de Dürer à reproduire la surface des matières uniquement avec des hachures ; ici, sont notables le bois dans toute la pièce et l'écorce de la coloquinte au plafond, la fourrure des animaux et le velours des coussins, ainsi que le rendu de la transparence du verre soufflé[2].

Il emploie un trait léger afin de respecter le thème, à savoir un saint homme traduisant la Bible dans une atmosphère silencieuse[2].

Dürer utilise par ailleurs des techniques de perspectives pour créer un espace en trois dimensions, comme, en outre des lignes de fuite, le lion, le chien et la marche au premier plan, et de tout petits objets au fond de la pièce[2].

Notes et références

  1. Ou Saint Jérôme dans son étude
  2. Lorenza Salamon (trad. de l'italien par Claire Mulkai), Comment regarder la gravure : Vocabulaire, genres et techniques, Vérone, Hazan, , 335 p. (ISBN 978-2-7541-0553-8), p. 23.

Annexes

Bibliographie

(en) Thomas Puttfarken, The Discovery of Pictorial Composition: Theories of Visual Order in Painting 1400–1800, Yale University Press, New Haven et Londres, 2000 (ISBN 0-300-08156-1)

Article connexe

  • Saint Jérôme (it) (peinture de Dürer, 1521)

Liens externes

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