Séisme de 2004 à Al Hoceima

Le séisme de 2004 à Al Hoceima est un séisme survenu le à 2 h 27 min 47 s[1]. heure locale dans la province d'Al Hoceima à une magnitude de 6.3 sur l'échelle ouverte de Richter, causant la mort d'au moins 628 personnes. Les localités les plus touchées ont été la petite commune urbaine d'Imzouren et la commune rurale d'Ait Kamra, à environ 18 km au sud-ouest d'Al Hoceima où il n'y a pratiquement pas eu de victimes. C'est le tremblement de terre le plus meurtrier au Maroc depuis celui d'Agadir en qui avait fait plus de 12 000 morts.

Séisme de 2004 à Al Hoceima
Date à 2 h 27 min 47 s UTC (2 h 27 min 47 s heure locale)
Magnitude 6,3 Mw
Intensité maximale IX (Violent)
Épicentre 35° 10′ nord, 4° 01′ ouest
Profondeur 12,2 km
Régions affectées Al Hoceima, Maroc
Victimes Bilan de 629 morts, 926 blessés, et 12 539 sans-abris
Géolocalisation sur la carte : Maroc

Secousse principale

La secousse principale s'est produite à 2 h 27 min 47 s, heure locale. Le foyer se situe à moins de 10 km de profondeur, juste au sud d'Al Hoceima. Cette secousse principale a été suivie de plusieurs centaines de répliques dont les plus fortes ont eu lieu entre le et le , provoquant la mort de trois personnes.

Cause

La région d'Al Hoceima est située dans une zone proche de la limite entre les plaques Africaine et Eurasienne. Le séisme du est lié à une force de subduction provoquée par la remontée nord-ouest de la plaque africaine contre la plaque eurasiatique (McClusky et al., 2003). Les deux plaques lithosphériques se rapprochent à une vitesse annuelle d'environ mm/an.

Secousses historiques

Des séismes relativement forts ont eu lieu dans la région au cours des derniers siècles, notamment en (nombreux dégâts à Baddis) et en , ce dernier ayant provoqué un tsunami en Méditerranée et des dégâts à Almeria (Espagne). Plus récemment, un tremblement de terre de magnitude 5,8 a touché le village de Tafensa le , causant la mort de deux personnes et 300 blessés. La secousse principale avait essentiellement endommagé le bâti rural traditionnel de la région d'Al Hoceima.

Destructions et pertes humaines

Le bilan définitif est de 629 morts[2], principalement dans la commune rurale d'Ait Kamra (207 morts) et 929 blessés dans toute la région. 2 539 bâtiments ont été endommagés voire détruits (dont 98% en zone rurale), si bien que 15 320 personnes se sont retrouvées sans abris. La mortalité due au séisme s'est concentrée principalement en zone rurale (88.2% des victimes), surtout à cause des défauts de construction. Selon le rapport de l'AFPS établi en  :« la plupart des victimes sont mortes écrasées par les murs ou les plafonds et les toits, ou encore, en zone rurale, étouffées par les poussières dégagées par le pisé »[3].


En dehors des habitations privées, ce séisme n'a pas provoqué des dégâts notables sur les ouvrages les plus importants de la province d'Al Hoceima, tels que le barrage Abdelkrim al Khattabi ou l'aéroport, ni sur les infrastructures routières ou hôtelières. Selon les données officielles, le nombre de victimes par commune est le suivant:

CommuneProvinceVictimes
AIT KAMRAAl Hoceima207
AIT Youssef ou AliAl Hoceima65
AL HOCEIMAAl Hoceima1
BNI ABDALLAHAl Hoceima81
IMRABTENAl Hoceima104
IZEMMOURENAl Hoceima2
IMZOURENAl Hoceima73
LOUTAAl Hoceima40
NEKKOURAl Hoceima1
ROUADIAl Hoceima24
SENADAAl Hoceima3
TIFAROUINEAl Hoceima24
TOTAL625

Évaluation des dégâts

Pour les effets du site, ils sont notables pour la ville d'Imzouren, où la partie basse de la ville a été beaucoup plus détruite, là où le sol est sédimentaire. Les autres parties de la ville et des secteurs comme celui d'Al Hoceima situés en hauteur ont été beaucoup moins affectés. Les règles de constructions parasismiques étaient trop récentes pour être effectives. Depuis 2002, ces règles dites RPS sont applicables au Maroc à toutes les constructions nouvelles.

Opérations de secours

Réaction des autorités

La première action des autorités marocaines a été de mettre sur pied un comité d'assistance, placé sous l'autorité du ministère de l'Intérieur et dirigé par le Wali Ahmed Himdi, préfet d'Oujda. Ce comité a permis de coordonner les actions des différents services (gendarmerie, protection civile, armée) et de gérer les opérations de recherche des victimes et de sauvetage. La présence du roi Mohammed VI sur le terrain dès le , avec nuits passées sous la tente et visite de zones rurales sinistrées, a été fortement ressentie par les populations. Un mois plus tard, il y fit un discours sur la nécessité de développement de la province et un meilleur contrôle des constructions.

Réaction des populations

Des manifestations ont eu lieu dès les premiers jours face à la lenteur des secours. Le , les populations sinistrées ont manifesté en plusieurs endroits leur mécontentement, notamment à l'aéroport, surtout pour réclamer des tentes et des couvertures et aussi de la nourriture. Au moment où les rumeurs de détournement de l'aide se faisaient insistantes, le délégué régional du croissant rouge marocain a été arrêté (1er mars) pour avoir voulu détourner un camion de couvertures.

Réactions internationales

Face au manque de tentes, une importante mobilisation internationale s'est traduite par un afflux rapide des aides en provenance surtout des pays européens (France, Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, Portugal...) et des pays arabes (Algérie, Égypte, Jordanie, Bahreïn...)

Notes et références

  1. Taj-Eddine CHERKAOUI et Mimoun HARNAFI, SEISME D'AL HOCEIMA DU 24 FÉVRIER 2004, , 14 p. (lire en ligne)
  2. « Al Hoceima (Maroc) : séisme de février 2004 - Azurseisme », sur www.azurseisme.com (consulté le )
  3. Association Française du Génie Parasismique, Le SEISME d'AL HOCEIMA (MAROC) du 24 février 2004, Rapport de la mission AFPS, Paris, Association française du génie parasismique, , 66 p. (ISBN 2-911709-17-9)
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