Séisme du 23 novembre 1980 en Irpinia
Le séisme de 1980 en Irpinia eut lieu le , avec un épicentre à Conza della Campania dans la province d'Avellino, en Italie méridionale.
Séisme de 1980 en Irpinia | ||
Date | à 19h34, heure locale | |
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Magnitude | 6,9 | |
Épicentre | 40° 52′ 00″ nord, 15° 18′ 00″ est | |
Régions affectées | Conza della Campania, Italie | |
Victimes | 2 735 morts, 8 850 blessés | |
Géolocalisation sur la carte : Italie
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Le séisme
Le dimanche à 19 h 34, heure locale, la secousse principale (6,9 sur l'échelle de Richter) se déclenche, suivie au bout de 40 secondes d'une deuxième secousse de magnitude 5. L'ensemble dure près d'une minute et demie.
Le tremblement de terre est extrêmement puissant, il est ressenti dans tout le pays. Il touche majoritairement la Campanie, la Basilicate et les Pouilles.
Ses conséquences
Le en milieu d'après-midi, huit cents morts sont déjà recensés. Le gouvernement déclare la Basilicate et la Campanie en état de catastrophe naturelle.
Le , le pape Jean-Paul II se déplace et survole la zone sinistrée.
Le tremblement de terre a touché de nombreux villages de montagne isolés. Les dégâts s'annoncent colossaux dès les premières heures. Sant'Angelo dei Lombardi, 14 000 habitants au moment des faits, est détruit à 80 %. La tragédie de Balvano dans la province de Potenza frappe tous les esprits : pendant la secousse, le toit de l'église s'effondre tandis que l'on y célèbre la messe. Une faille longue de trente kilomètres court de Sant'Angelo à Balvano.
Les secours sont longs à arriver et le ravitaillement fait vite défaut. On manque de tout : eau, couvertures, vivres, médicaments. La colère gronde parmi les réfugiés.
Le au soir, on annonce deux cent mille réfugiés. Les conditions climatiques sont épouvantables : c'est l'hiver, il pleut, il neige, il gèle, la boue envahit tout. Six jours après la catastrophe, on dénombre plus de deux mille morts.
Les journaux italiens s'émeuvent : La Repubblica titre le : « Il y a plus de trois mille morts, pour les vivants, l'aide manque. » Le même jour, Il Mattino titre : « Faites vite ! Pour sauver ceux qui sont encore vivants et aider ceux qui n'ont plus rien. »
Si les secours ont beaucoup tardé, c'est sans doute parce que l'on ne connaît pas rapidement l'épicentre et donc la région la plus touchée. De plus, il est difficile d'accéder aux villages car les routes sont encombrées, et, souvent, les ponts, voire les tunnels, ont été endommagés par les secousses.
Enfin, les conditions météorologiques freinent aussi les secours, notamment les vols en hélicoptère, parfois réalisés dans des conditions extrêmes.
Le séisme provoque une véritable crise politique dans le pays. Le président de la République Sandro Pertini intervient à la télévision. Le préfet d'Avellino est limogé. Le ministre de l'Intérieur présente sa démission, laquelle est refusée. La lenteur des secours est dénoncée entre autres par Bettino Craxi. Le secrétaire du PCI pour la province Michele D’Ambrosio dénonce les prix très excessifs pratiqués sur des produits de première nécessité ; on parle de tasse de café payée cinq cents lires.
Très vite, on se mobilise à l'étranger. D'après la protection civile, les États-Unis (où vivaient beaucoup d'immigrés de la région) donnent 70 millions de dollars. L'Allemagne, 32 millions. Les dons et les secours arrivent de toutes parts. Le gouvernement italien paie le voyage aux émigrés originaires de la région. On comptabilise près de 500 milliards de lires de dons venant de l'étranger. Les sinistrés n'ont jamais oublié ceux qui vinrent leur porter secours. Ils les appelèrent les « anges du tremblement de terre » (Gli angeli del terremoto).
Entre 1979 et 1981, Andy Warhol est l'invité du collectionneur et galeriste napolitain Lucio Amelio (1931-1994). Ce dernier lui fait rencontrer à Naples Joseph Beuys, puis il compose une suite de quatorze toiles autour du Vésuve et trois tableaux pour l'exposition « Terrae Motus » (1984), où soixante-six artistes furent invités à créer des œuvres en hommage aux victimes du tremblement de terre du [1].
Détail du bilan
Le bilan définitif est d'après la protection civile de 2 735 morts et environ 8 850 blessés. Environ 300 000 personnes sont sans abri.
Province | Superficie totale | Communes touchées | Morts | Blessés |
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Avellino | 2 871,64 km2 | 119 | 1 762 | 3 993 |
Benevento | 2 070,63 km2 | 3 | 32 | |
Caserta | 2 639,3 km2 | 45 | 12 | 139 |
Naples | 1 171,13 km2 | 87 | 131 | 1 501 |
Salerne | 4 922,55 km2 | 109 | 674 | 2 468 |
Potenza | 6 546 km2 | 64 | 153 | 715 |
La reconstruction
La reconstruction n'a été que partielle. En effet, une partie des subventions octroyées pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre aurait été détournée par la Camorra, une mafia napolitaine.
Le chef maffieux Raffaele Cutolo use de sa proximité avec une partie du monde politique et des services secrets pour obtenir d’importants contrats de travaux publics, lesquels sont attribués à des entreprises contrôlées par ses hommes de confiance[2].
Plus de vingt-cinq ans plus tard, certains vivent encore dans les préfabriqués de l'époque. C'est à la suite de cet événement que fut créée en Italie la protection civile (en italien protezione civile).
Notes et références
- Maria Franchini, Dictionnaire insolite de Naples., Paris, Cosmopole, , p.13
- « Raffaele Cutolo, chef sanguinaire de la mafia napolitaine, est mort », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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