Rupert Murdoch
Keith Rupert Murdoch, né le à Melbourne en Australie, est un homme d'affaires et milliardaire australo-américain. Il est l'actionnaire majoritaire de News Corporation, l'un des plus grands groupes médiatiques du monde. En 2015, il est classé 32e personnalité la plus puissante du monde et 76e fortune mondiale par la revue Forbes[1].
Pour les articles homonymes, voir Murdoch.
Biographie
Origine et enfance
Né le à Cruden Farm, une ferme baptisée d'après Cruden Bay, un village de l'Aberdeenshire dont sont originaires ses grands-parents, et située à 30 mi (env. 50 km) au sud de Melbourne, Keith Rupert Murdoch est le deuxième enfant d'une famille de quatre enfants. Son premier prénom vient de son père, le second de son grand-père maternel[2]. Il est le fils de Keith Murdoch (1886-1952), un influent patron de presse, et de son épouse Elisabeth Joy Greene (1909-2012), troisième fille de Rupert Greene et de Grace De Lancey Forth. D'origine écossaise et anglaise, ses parents se sont mariés en 1928 (elle a alors dix-neuf ans, et son époux a vingt-trois ans de plus qu'elle)[2].
Formation
Élevé dans la foi protestante[3], Rupert Murdoch étudie à la Geelong Grammar School (en)[2], où il participe à l'édition du journal de l'école, The Corian, avant d'être admis en 1949 à Worcester College (université d'Oxford), où il étudie le programme philosophie, politique et économie.
Carrière
Il commence sa carrière en Australie à Melbourne, où il prend la tête d'un empire de presse familial construit dans les années 1920 autour du Sydney Morning Herald, les deux principaux quotidiens du pays. Bâtisseur de la partie australienne de cet empire, son père Sir Keith Murdoch était l'ami personnel du premier ministre australien Joseph Lyons et le soutien de son prédécesseur, Billy Hughes.
En 1985, Rupert Murdoch devient citoyen des États-Unis pour des raisons d’affaires (la législation de l'époque ne permettait qu'aux citoyens américains de posséder une station de télévision).
Murdoch possède un véritable empire médiatique d'ampleur globale, qui a crû dans les années 1980 et 1990, comprenant de nombreux sites Internet - IGN, AskMen, Rotten Tomatoes - un grand nombre de journaux, dont le New York Post aux États-Unis et The Times au Royaume-Uni. Il possède également un réseau de télévision incluant la chaîne Fox News.
Propriétaire du site communautaire MySpace, Rupert Murdoch l'a acquis durant l'été 2005 contre 580 millions de dollars. Après avoir été estimé jusqu'à 12,3 milliards de dollars d'après L'Expansion[4] le site accuse une forte diminution de fréquentation depuis quelques années et sa valeur aurait chuté aux alentours de 100 millions de dollars, en 2011 MySpace a été vendu 35 millions de dollars à Specific Media[5]. Fin , Rupert Murdoch rachète le Wall Street Journal pour 5 milliards de dollars US.
De nombreuses critiques ont été émises à propos de la ligne éditoriale des journaux et des chaînes de télévision du groupe, jugée conservatrice voire ultra-conservatrice. Le professeur Roy Greenslade, dans une tribune du journal anglais Guardian Unlimited, souligna que les 175 journaux de Murdoch à travers le monde avaient soutenu l'invasion de l'Irak par les États-Unis avec des titres provocateurs. Le Sun proféra même des injures contre le président Chirac, qui y est traité de « ver »[6].
Aux États-Unis, Murdoch a des affinités avec le parti républicain et les néo-conservateurs. Au Royaume-Uni, Murdoch a soutenu le parti travailliste de Tony Blair durant une dizaine d'années[7], avant de se rallier à David Cameron en 2010[8].
Murdoch est également un eurosceptique convaincu. En Irlande, sa presse locale a mené une campagne contre le Traité de Lisbonne[9] alors qu'en Grande-Bretagne, elle réclame à Gordon Brown un référendum aux côtés de l'opposition conservatrice[10].
Impliqué dans plusieurs œuvres caritatives, il est récipiendaire de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[11].
En , la mise en cause de News of the World, filiale de son groupe, News Corporation, dans un scandale d'écoutes téléphoniques de personnalités britanniques a abouti à l'ouverture d'investigations par la police et le gouvernement britanniques, ainsi que le FBI[12],[13].
En , il est désigné dans le rapport publié par Reporters sans Frontières (RSF) Les oligarques font leur shopping comme l'archétype du magnat de la presse « parti de rien [...] pour conquérir le monde ». Sa sympathie pour les conservateurs est soulignée et liée à la ligne éditoriale de son groupe de presse, notamment en Australie où il est en « situation de monopole médiatique »[14].
Vie privée
Murdoch a été marié quatre fois. En 1956, il épouse Patricia Booker, une hôtesse de l'air originaire de Melbourne avec qui il a eu son premier enfant, une fille appelée Prudence, née en 1958. Rupert Murdoch et Patricia ont divorcé en 1967.
En 1967, Murdoch a épousé Anna Torv, une journaliste d'origine écossaise travaillant pour son journal The Daily Telegraph de Sydney (ne doit pas être confondue avec l'actrice Anna Torv de la série Fringe qui porte le même nom ; l'actrice est sa nièce). Au cours de son mariage avec Anna Torv, une catholique, Murdoch a été fait chevalier de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une décoration accordée par le Vatican.
Torv et Murdoch ont eu trois enfants : Elisabeth Murdoch (née à Sydney le ), Lachlan Murdoch (né à Londres le ) et James Murdoch, (né à Wimbledon le ). Anna et Rupert ont divorcé en . Anna Murdoch a remporté le prix du plus grand divorce de l'histoire en recevant 1,7 milliard de dollars d'actifs et 110 millions de dollars en liquidité[15].
Dix-sept jours après son divorce, le , Murdoch, alors âgé de 68 ans, épouse Wendi Deng, d'origine chinoise et âgée de 30 ans, récemment diplômée de la Yale School of Management, nouvelle vice-présidente de STAR TV, et surtout ex-volleyballeuse de haut vol[16].
Rupert Murdoch a deux enfants avec Deng : Grace Helen (née à New York le ) et Chloé (née à New York le ).
Le , Rupert Murdoch demande le divorce d'avec Wendi Deng, affirmant que « leur relation s'est brisée de manière irrévocable ».
Le , il épouse Jerry Hall à Spencer House[17].
Journaux
- Australie
- The Australian
- The Weekend Australian
- The Hobart Mercury
- The Northern Territory News (en) (Darwin, Australie)
- The Daily Telegraph (Sydney)
- The Sunday Telegraph
- Sportsman
- The Herald Sun
- Sunday Herald Sun
- The Herald And Weekly Times Ltd
- The Courier-Mail (Brisbane)
- The Sunday Mail (Brisbane)
- The Gold Coast Bulletin
- Adelaide Advertiser
- Cumberland Newspaper Group (20 titres dans la région de Sydney)
- Parramatta Advertiser
- Blacktown Advocate
- Canterbury Express
- Fairfield Advance
- Hornsby Advocate
- Macarthur Chronicle
- North Shore Times
- Inner-West Weekly
- Mosman Daily
- The Glebe
- Mt Druitt Standard
- Hills Shire Times
- Express Advocate
- Northern District Times
- Liverpool Leader
- Lake Macguire News
- Penrith Press
- Leader Newspaper Group (30 titres à Melbourne)
- Cairns Post Group (42 %)
- North Queensland Newspaper Group
- Townsville Bulletin
- Quest Community Newspapers (17 titres à Brisbane)
- Centralian Advocate
- The Suburban
- Treasure Islander
- Derwent Valley Gazette (Tasmania)
- Sunday Mail
- Messenger Press Group
- Sunday Times (Perth)
- Royaume-Uni
- États-Unis
Entreprises
- News Corporation, divisé en 2013 en 21st Century Fox et News Corp
- en:Genie Energy
Sports
- National Rugby League (50 %)
- Colorado Rockies (15 %)
- Brisbane Broncos (68,9 %)
- Melbourne Storm
Dans la culture populaire
Dans l'épisode de la série Les Simpson (Le Canard Déchainé, épisode 22, saison 15), Monsieur Burns, après avoir échoué à posséder l'empire médiatique de Springfield dit qu'il est impossible d'en posséder tous les médias, à moins de s'appeler Rupert Murdoch, à la suite de quoi il précise : « c'est un être magnifique », ce à quoi Smithers répond « je suis d'accord », en souriant largement. Les répliques sont faussement hypocrites, il s'agit d'ironie, les Simpsons étant diffusés sur la chaîne de télévision Fox possédée par Rupert Murdoch. Dans un autre (Les prisonniers du stade, épisode 12, saison 10), Homer Simpson et ses amis lui volent sa loge VIP au stade de football, et il fait alors apparaître des policiers en jetant de la poudre par terre, afin de chasser les importuns.
Dans l'épisode 15 de la troisième saison de la série The Big Bang Theory, Sheldon Cooper place Rupert Murdoch parmi les traîtres (au même titre que Dark Vador, Judas, Benedict Arnold...) celui-ci ayant annulé la programmation de Firefly sur la Fox. Aussi, dans le mot du générique final de l'épisode 17 de la première saison de cette même série, une mention à Rupert Murdoch indique : « [...] If, However, it snarls with fear of unknown, fear of losing what you have or of not getting what you want, then it just might be the voice of Rupert Murdoch -- or a reasonable facsimile. ». On en déduit que la voix du cœur indique dans quelle catégorie de personne se trouve un individu lorsqu'il est apeuré. Si les voix du cœur sont cernées sur la peur de l'inconnu, de perdre ou de ne pas avoir ce que l'on souhaite, alors, l'individu à la voix de Rupert Murdoch dans son cœur, ou quelqu'un lui ressemblant. Au contraire si la voix du cœur raisonne d'amour et de compassion pour les autres ou le monde lui-même, alors la voix de "Dieu" (ou de quelqu'un inspirant cette même volonté) vient de notre cœur. Montrant ainsi par le biais de l'émotion la différence entre les individus; matériels, (Rupert Murdoch), ou, altruistes.
Dans le film Le diable s'habille en Prada, Miranda Priestly évoque Rupert Murdoch : « Rupert Murdoch devrait m'envoyer un chèque, pour tous les journaux que je lui fais vendre. »
Notes et références
- Forbes.com.
- Jerome Tuccille, Rupert Murdoch : creator of a worldwide media empire, Beard Books, , 324 p. (lire en ligne), p. 9.
- Neil Chenoweth, Rupert Murdoch : the untold story of the world's greatest media wizard, Crown Business, , 398 p., p. 357.
- « Rupert Murdoch échangerait MySpace contre 25 % de Yahoo ».
- « MySpace bradé 35 millions de dollars à Specific Media »
- « Their master's voice », article du Guardian Unlimited.
- Murdoch, le Tycoon des médias, sur lesechos.fr.
- Des interviews pièges déstabilisent la coalition britannique sur lemonde.fr du 22 décembre 2010.
- « L'euroscepticisme irlandais nourri par la presse de Murdoch », article du Monde.fr, 13 juin 2008.
- « La tentation du non », article de L'Express.fr, 9 juin 2008.
- « Rupert Murdoch's Papal Award Raises Protests », Catholic World News.
- « Phone hacking: David Cameron announces terms of phone-hacking inquiry », The Telegraph, Londres, (lire en ligne).
- Ed Pilkington, « FBI to investigate News Corporation over 9/11 hacking allegations », The Guardian, (lire en ligne).
- « Médias : les Oligarques font leur shopping » (consulté le ).
- (en) « Divorce Has a Hefty Price Tag for Celebrities, Billionaires » de Nathalie Tadena et Momo Zhou publié le 20 août 2009 sur le site d'ABC News.
- « VIDEO. Murdoch : Billions dollars Wendi », sur O (L'Obs), (consulté le )
- « Rupert Murdoch marries Jerry Hall in London ».
- #82 Rupert Murdoch & family, Forbes.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la vie publique :
- (en) C-SPAN
- (en) Forbes.com – 2004 Forbes 400: #27, Keith Rupert Murdoch
- (en) Ketupa.net – Media Profiles: Rupert Murdoch
- (en) MediaGuardian.co.uk – Special Report: Rupert Murdoch (registration exigée)
- (en) Woopidoo – Rupert Murdoch biographie et citations
- (en) Rupert Murdoch, William Shawcross, Time, .
- (en) Murdoch arbre geneologique
- (en) Interview with The Hollywood Reporter
- (en) Parlant avec Australien Alan Jones
- (en) OutFoxed anti Rupert Murdoch site
- (en) Media Assets
- (en) World's Most Powerful Men
- (en) Who is Rupert Murdoch?
- (en) K. Rupert Murdoch – SourceWatch
- (en) Review of Bruce Page's "The Murdoch Archipelago", by Godfrey Hodgson
- (en) Wapping: legacy of Rupert's revolution, - The Observer:
- (en) « How Rupert Murdoch's empire of influence remade the world », The New York Times,
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