Rue du Sénéchal

La rue du Sénéchal (en occitan : carrièra del Senescal) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle traverse le quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.

Rue du Sénéchal
(oc) Carrièra del Senescal

La rue du Sénéchal vue de la rue de Rémusat.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 21″ nord, 1° 26′ 36″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Arnaud-Bernard
Début no 18 rue du Taur
Fin no 15 rue Charles-de-Rémusat
Morphologie
Type Rue
Longueur 135 m
Largeur entre 4 et 9 m
Histoire
Anciens noms Rue du Coin du Taur ou du Cimetière-du-Taur (XIVe siècle)
Rue du Sénéchal (XVIIe siècle)
Rue du Tribunal-Civil (1790)
Protection Secteur sauvegardé (1986)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Toponymie

Le nom de la rue vient de la présence, depuis 1550, de l'hôtel de la sénéchaussée de Toulouse dans l'ancienne tour de Montmaur, à l'angle de la rue Charles-de-Rémusat[1].

À la fin du Moyen Âge, au XIVe siècle, la rue était connue comme la rue du Cimetière-du-Taur car elle était bordée par le cimetière paroissial de l'église du Taur, ou simplement comme la rue du Coin-du-Taur. Le nom de rue du Sénéchal s'imposa progressivement à partir du XVIIe siècle. Mais en 1790, après la suppression de toutes les institutions administratives et judiciaires par la Révolution française, les bâtiments de la sénéchaussée furent dévolus au tribunal de première instance du district de Toulouse, créé par la loi des 16 et 24 août 1790, et la rue prit le nom de rue du Tribunal-Civil. En 1794, pendant la Terreur, elle porta quelques mois le nom de rue du Bonheur, mais elle ne le conserva pas et reprit celui du Tribunal-Civil jusqu'au déménagement du tribunal et l'affectation des bâtiments à la faculté des lettres de l'université de Toulouse en 1853, où elle redevint définitivement rue du Sénéchal.

Voies rencontrées

La rue du Sénéchal rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

  1. Rue du Taur
  2. Rue Charles-de-Rémusat

Histoire

Au Moyen Âge, la rue du Cimetière-du-Taur appartient au capitoulat de Saint-Sernin. Comme son nom l'indique, elle est bordée au sud par le cimetière de l'église du Taur (emplacement des actuels no 2 à 20). La plupart des constructions ne sont que des dépendances des maisons et des immeubles des rues voisines, rue du Taur et rue d'Aguilhères (actuelle rue de Rémusat). On rencontre, parmi les habitants, principalement des artisans et des marchands.

En 1550, il est décidé de déplacer le tribunal, le greffe et les prisons de la sénéchaussée, dont l'hôtel et les dépendances se trouvaient le long des rues des Fleurs et de la Sénéchaussée (actuelle rue Furgole), près du Parlement. Les capitouls choisissent une maison connue comme la tour de Montmaur, à l'angle de la rue du Cimetière-du-Taur et de la rue d'Aguilhères, qui appartient à Jacques Dayra Boysson, seigneur de Montmaur, et à son frère Étienne Dayra Boysson. Les bâtiments sont complétés et aménagés par l'architecte Pierre de Naves en 1551. Dès l'année suivante, l'édifice est finalement affecté au présidial, dont l'institution vient d'être créée par le roi Henri II, et les bâtiments sont encore remaniés par l'architecte Nicolas Bachelier. En 1598, l'édifice est encore transformé.

Les façades sur rue de l'hôtel du Sénéchal sont reconstruites au XVIIIe siècle, afin de s'accorder au goût de l'époque. C'est d'ailleurs à cette période que la rue prend progressivement son visage actuel, tandis que plusieurs immeubles sont reconstruits (actuels no 3 et 7 ; 22 et 24). On trouve sur le côté nord, dans le prolongement de l'hôtel du Sénéchal, plusieurs hôtels particuliers de style classique ou néo-classique représentatifs de l'architecture toulousaine contemporaine (actuels no 5, 9 et 11).

À la Révolution française, les propriétés de l'église du Taur deviennent biens nationaux, et les dépendances qu'elle avait sur la rue du Sénéchal sont vendues en 1796, tandis que de nouveaux immeubles sont construits à leur emplacement dans les dernières années du XVIIIe siècle ou au début du siècle suivant (actuels no 2 à 16). En , après l'ouverture du nouveau cimetière de Terre-Cabade, le vieux cimetière du Taur est fermé.

Lieux et bâtiments remarquables

  • no  5 : hôtel particulier.
    Un vaste hôtel particulier de style classique est construit au XVIIIe siècle. Trois corps de bâtiment en U encadrent une cour fermée par un mur de clôture, percé d'une grande porte cochère. Au-dessus de cette porte se trouve une coursive fermée par un garde-corps à motifs de cannes. Les encadrements de fenêtres et les dosserets sont ornés de bossage. Sur la cour, les élévations sont percées de grandes fenêtres rectangulaires. De chaque angle de la cour partent des escaliers pourvus d'un garde-corps en fer forgé à motifs de cannes. Un des appartements du rez-de-chaussée conserve une cheminée en marbre, des motifs de stuc sur le trumeau et des boiseries du XVIIIe siècle[2].
  • no  9 : hôtel particulier[3].
  • no  10 : entrée de l'église Notre-Dame du Taur.
    Les dépendances de l'église Notre-Dame du Taur s'étendaient sur le côté sud de la rue du Sénéchal. Au XVIIIe siècle, un portail monumental est aménagé[4].
  • no  11 : hôtel particulier[5].
  • no  12-14 : immeuble.
    L'immeuble est élevé au XIXe siècle, sur des terrains qui appartenaient à l'église Notre-Dame du Taur. Ils accueillent à cette époque le bureau d'hygiène de la ville[6].
  • no  13 : hôtel du Sénéchal, puis présidial (1550-1551 ; XVIIIe siècle) ; tribunal de première instance (1790) ; faculté de lettres (1853) ; édifice communal (1892 ; 1930)[7].
  • no  16 : immeuble.
    L'immeuble, élevé dans la première moitié du XIXe siècle, à l'emplacement d'un terrain qui dépendait de l'église Notre-Dame du Taur, est caractéristique de l'architecture néo-classique toulousaine de cette période. Les étages sont décroissants et séparés par des cordons de brique. Le rez-de-chaussée, la porte est centrale, encadrée de deux ouvertures de boutiques. Elle est surmontée d'une imposte décorée de grecques en fer forgé et elle a conservé sa menuiserie décorée de lances dressées. Au 1er étage, les fenêtres sont encadrées de pilastres aux chapiteaux corinthiens en terre cuite, qui supportent un entablement décoré d'une frise ornée de palmes, également en terre cuite. La façade est couronnée par une corniche à denticules[8].
  • no  20 : immeuble.
    L'immeuble, construit vers 1830 sur les plans de l'architecte Auguste Virebent, est caractéristique de l'architecture néo-classique toulousaine de cette période. Il utilise par ailleurs des décors de la fabrique de terre cuite fondée par les frères Virebent en 1829[9].
  • no  24 : immeuble en corondage.
    L'immeuble, qui s'élève à l'angle de la rue de Rémusat, est construit au XVIe siècle ou au XVIIe siècle, mais il a été largement remanié au XIXe siècle. Le rez-de-chaussée, maçonné en brique, est ouvert de deux grandes arcades de boutique en berceau. Aux étages, le pan de bois et le torchis sont masqués par un enduit qui imite un faux appareil de pierre[10].

Notes et références

  1. Jules Chalande, 1918, p. 202.
  2. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132118 », 2007.
  3. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132127 », 2007.
  4. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132125 », 2007.
  5. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132128 », 2007.
  6. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132106 », 2007.
  7. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132133 », 2007.
  8. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132107 », 2007.
  9. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche IA31132120 », 2007.
  10. Dany Rullier, « Fiche IA31130667 », 2004.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VI, Toulouse, 1918.
  • Nicolas Castan, « Le siège du sénéchal-présidial de Toulouse au XVIIIe siècle », IAHCCJ Bulletin, no 15, Le monde judiciaire / The Judicial World, Librairie Droz, Paris, 1992.

Articles connexes

Lien externe

  • « Fiches d'information détaillée Patrimoine Architectural », Inventaire général Région Occitanie, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
  • Portail de Toulouse
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