Rue de la Madeleine (Toulouse)

La rue de la Madeleine (en occitan : carrièra de la Magdalena) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe au cœur du quartier des Carmes, dans le secteur 1 - Centre.

Pour les articles homonymes, voir Rue de la Madeleine.

Rue de la Madeleine
(oc) Carrièra de la Magdalena

La rue de la Madeleine vue de la rue des Paradoux.
Situation
Coordonnées 43° 35′ 57″ nord, 1° 26′ 32″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Carmes (secteur 1)
Début no 30 rue des Couteliers
Fin no 33 rue des Paradoux
Morphologie
Type Rue
Longueur 90 m
Largeur 5 m
Histoire
Anciens noms Rue de Gaytepech (milieu du XIIIe siècle)
Rue de la Madeleine (milieu du XVe siècle)
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Description

La rue de la Madeleine est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Cette rue étroite, dont la largeur ne dépasse pas 5 mètres, naît perpendiculairement à la rue des Couteliers. Longue de 90 mètres, elle se termine au croisement de la rue des Paradoux, presque au niveau de la petite place que forme le carrefour de cette rue et de la rue du Coq-d'Inde.

Voies rencontrées

La rue des Paradoux rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

  1. Rue des Couteliers
  2. Rue des Paradoux

Odonymie

La rue de la Madeleine tient son nom d'une auberge qui portait l'enseigne de la Madeleine. Ce nom n'apparut toutefois qu'au milieu du XVe siècle et ne s'imposa définitivement qu'au cours du XVIIe siècle. Autrefois, et depuis le milieu du XIIIe siècle au moins, la rue portait le nom de la famille Gaytepech qui avait sa maison à l'angle de la rue des Paradoux. Philippe de Gaytepech était un proche de Raimond de Puybusque, chevalier au service des comtes de Toulouse et filleul du comte Raimond VI[1]. À la Révolution française, en 1794, la rue de la Madeleine fut rebaptisée rue de la Résistance[2].

Histoire

Moyen Âge et période moderne

Au Moyen Âge, la rue de la Madeleine appartient au capitoulat de la Dalbade pour le côté sud et au capitoulat du Pont-Vieux pour le côté nord. Au milieu du XIIIe siècle, Philippe de Gaytepech possède une maison à l'angle de la rue des Paradoux. Ce noble personnage est un proche de Raimond de Puybusque, chevalier au service des comtes de Toulouse et filleul du comte Raimond VI, qui a participé à la défense de Toulouse lors du siège de Simon de Montfort en 1211. Au début du XVe siècle, une autre importante famille de la noblesse toulousaine, les Raspaud, marchands ferratiers et seigneurs de Colomiers, possède également une maison couronnée d'une tour, connue comme la « tour de dame Raspaude » (actuel n° 4)[3].

Les constructions de la rue sont toutefois durement touchées par l'incendie du , puis par celui du , si bien qu'à la fin du XVe siècle ce n'est plus qu'une étroite ruelle bordée d'étables et de jardins. Des bâtiments antérieurs, seule subsiste la tour de dame Raspaude. Une auberge à l'enseigne de la Madeleine qui s'installe à l'angle de la rue des Couteliers (actuel no 2) donne alors son nom à la rue. Progressivement, de nouvelles maisons sont construites par des artisans et des marchands comme Arnaud de Noguyer, marchand drapier qui a sa maison à l'angle de la rue des Paradoux (actuel no 6). Au cours du XVIe siècle, les hommes de loi et les parlementaires se font plus nombreux. En 1525, Guillaume de Tornié, président au Parlement, ordonne la construction d'un bel hôtel dans le goût de l'époque et typique de la Renaissance toulousaine (actuel no 3). En 1555, Pierre Barravy, conseiller au Parlement et seigneur de Clarac, fait aussi construire un hôtel (actuel no 4). En 1570, le conseiller au Parlement Pierre Robin fait bâtir sa maison (actuel no 2)[4].

Époque contemporaine

La Révolution française amène des changements et la rue est rebaptisée quelque temps rue de la Résistance[2]. Pendant la Terreur, entre 1793 et 1794, plusieurs parlementaires toulousains sont inquiétés. En 1794, Jean-Augustin de Rey de Saint-Géry, conseiller au Parlement et résident de l'hôtel Barravy, est arrêté et emprisonné dans la prison de la Visitation, puis emmené à Paris où il est jugé, condamné et guillotiné, place de la Révolution, le [5].

Patrimoine

L'hôtel Tornié-Barrassy.
L'hôtel Barravy.
  • no  2 : emplacement de l'auberge de la Madeleine qui a donné son nom à la rue.
    L'hôtellerie à l'enseigne de la Madeleine, ouverte dans la première moitié du XVe siècle, fut fermée en 1570.
  • no  3 : hôtel Tornié-Barrassy.  Classé MH (1934, cheminée)[6] et  Inscrit MH (1935)[7].
    L'hôtel Tornié-Barrassy est une des plus belles demeures du quartier. Il est construit probablement au début du XVIe siècle pour Guillaume de Tornié, président au Parlement de Toulouse. Il a conservé des croisées de voûtes gothiques, visibles depuis la cour, ornées de têtes sculptées. L'hôtel a remanié au cours des siècles suivants : l'aile gauche est reprise par le capitoul Pierre Barrassy qui l'achète en 1536 et fait marquer la grande cheminée de son blason. L'hôtel est à nouveau modifié au XVIIIe siècle, période à laquelle le pavillon d'entrée en hémicycle est construit. La colonnade qui surmonte le corps de bâtiment en fond de cour a quant à elle été élevée au milieu du XIXe siècle[8].
  • no  4 : hôtel Barravy.
    Un premier hôtel est construit en 1555 pour Pierre Barravy, conseiller au Parlement et seigneur de Clarac. Il passe en 1580 entre les mains de Jacques de Borrassol, conseiller au Parlement, puis vendu en 1623 par ses héritières à Pierre du Chasteau, docteur à la faculté de médecine. Il est probablement complètement reconstruit à cette époque. Il passe, au milieu du XVIIe siècle, à Pierre de Noël, conseiller au Parlement, puis entre dans la famille de Rey, avec le conseiller au Parlement Jean-Jacques de Rey, en 1711. Il subit alors plusieurs modifications.
    L'édifice se compose de plusieurs corps de bâtiments organisés autour d'une cour centrale. Contre le mur sud, face au portail, un escalier extérieur permet d'accéder à une belle porte. L'élévation est couronnée d'une corniche à denticules[9].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome III, Toulouse, 1915, p. 135-139.
  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545)

Articles connexes

Liens externes

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