Rue Hilaire-Pader

La rue Hilaire-Pader (en occitan : carrièra Alari Padèr) est une voie publique du centre historique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe dans le quartier de la Barrière-de-Paris, dans le secteur 3 - Nord.

Rue Hilaire-Pader
(oc) Carrièra Alari Padèr
Situation
Coordonnées 43° 38′ 11″ nord, 1° 25′ 57″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Barrière-de-Paris (secteur 3)
Début no 8 ter rue Alfred-Nobel
Fin no 127 avenue de Fronton
Morphologie
Type Rue
Longueur 141 m
Largeur 15 m
Histoire
Création 1927
Anciens noms Rue des Tilleuls (1927)
Rue Proudhon (1936)
Rue Hilaire-Pader (1941)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Voies rencontrées

La rue Hilaire-Pader rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Rue Alfred-Nobel
  2. Avenue de Fronton

Transports

La rue Hilaire-Pader est desservie par les services de transports en commun Tisséo. Elle est parcourue par les lignes de bus 2959. Elle se trouve de plus à proximité de l'avenue de Fronton, parcourue par les lignes de bus 6069, ainsi que de l'avenue des États-Unis, parcourue par la ligne de bus 15. La station de métro la plus proche est La Vache, sur la ligne .

Les stations de vélos en libre-service VélôToulouse les plus proches sont la station no 235 (8 rue Paul-Verlaine) et la station no 243 (96 avenue des États-Unis).

Odonymie

Le nom de la rue honore la mémoire du peintre toulousain Hilaire Prader (1607-1677), qui vivait dans son atelier, rue Peyrolières. Il fut l'auteur de l'Album des parlementaires[1]. Il a laissé trois tableaux à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse : Le Sacrifice d'Abraham, Le Triomphe de Joseph et Samson massacrant les Philistins.

Lorsque la rue est aménagée, en 1927, on lui donna simplement le nom de rue des Tilleuls. En 1936, la municipalité socialiste d'Antoine Ellen-Prévot décida de célébrer la mémoire de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), journaliste, économiste, philosophe, politique et sociologue français, figure majeure de l'anarchisme du milieu du XIXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette nouvelle appellation, déplaisant à la municipalité d'André Haon, qui avait pris une sensibilité vichyste, la rue changea de nom le pour celui d'Hilaire Pader[1],[2].

Histoire

À partir de 1924, Marius Dulong, conseiller municipal et président de l'Office public d'habitations à bon marché (OPHBM) de Toulouse, se préoccupe d'offrir à la population ouvrière de la ville de meilleures conditions de logement[3]. Il reçoit le soutien, à partir de 1925, de la municipalité socialiste de Étienne Billières. Il s'inspire du mouvement des cités-jardins, dont l'idée, théorisée par l'urbaniste britannique Ebenezer Howard à la fin du XIXe siècle, connaît depuis 1921 un fort développement dans la banlieue parisienne grâce à l'action de l'OPHBM du département de la Seine, et le soutien de plusieurs élus radicaux ou socialistes, tel le maire de Suresnes, Henri Sellier.

Jean Montariol, architecte de la ville et de l'OPHBM, est chargé de la réalisation de plusieurs cités-jardins. Il dessine les plans de la cité du Nord, entre l'avenue de Paris (actuelle avenue des États-Unis) et l'avenue de Fronton, et desservie par plusieurs rues nouvelles – la rue des Marronniers (actuelle rue Alfred-Nobel), la rue des Lilas (disparue), la rue des Tilleuls (actuelle rue Hilaire-Pader), la rue des Acacias (actuelle rue Pierre-Marius-Dulong) et la rue des Érables –, autour de la place de la Cité-du-Nord (actuelle place Ferdinand-Fauré). Il s'agit de doter un des quartiers les plus déshérités de la ville : la cité-jardin compte 154 logements, mais aussi des lavoirs et des bains-douches (emplacement de l'actuel no 2). La cité du Nord est inaugurée le 10 juillet 1927 par Émile Berlia, député de la Haute-Garonne et président de l'OPHBM, quoique les travaux se poursuivent jusqu'en 1930[4].

La rue des Tilleuls délimite la cité au nord, depuis l'avenue de Paris jusqu'à l'avenue de Fronton. Elle est bordée de vingt-sept maisons, pour la plupart jumelées et mitoyennes (seize du côté pair, onze du côté impair), et d'un immeuble, à l'angle de l'avenue de Fronton. Ces maisons simples, à un étage, possèdent toutes le confort moderne – électricité, chauffage et eau courante – et un jardin.

Mais, à la fin du XXe siècle, la cité-jardin a vieilli et connaît des difficultés : dégradations, manque de confort, logements squattés. En août 2001, une partie de la cité du Nord – et particulièrement la rue Hilaire-Pader – est vouée à la démolition[5],[6],[7],[8]. Toutes les maisons du côté nord de la rue, puis du côté sud, sont détruites. De nouveaux immeubles sont construits entre 2008 et 2018 par l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) de Toulouse. Une crèche municipale, la Boussole, confiée à la fondation des Apprentis d'Auteuil, accueille depuis septembre 2018 les enfants du quartier (actuel no 2)[9].

Références

  1. Salies 1989, vol. 2, p. 239.
  2. Destrem et Llabres 1994, p. 84.
  3. Salies 1989, vol. 1, p. 290.
  4. Salies 1989, vol. 1, p. 284-285.
  5. Furnémont 2018, p. 48.
  6. Agnès Trémoulet, « Toulouse. Massacre à la pelleteuse à la cité-jardin », La Dépêche du Midi, 8 août 2001.
  7. Valérie Sitnikow, « Toulouse. Cité du Nord : « On vit au milieu des rats » », La Dépêche du Midi, 24 avril 2002.
  8. Dépêche, « La cité du Nord redorée », 20 Minutes, 27 novembre 2006.
  9. Communiqué de presse, « Crèches : 105 nouvelles places à Toulouse », sur le site du Journal toulousain, 13 novembre 2018.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Louis Destrem et Claude Llabres, Toulouse en noir et blanc : Les années de guerre 1939 / 1944, Éditions Milan, (ISBN 2-84113-010-X).
  • Paulette Girard et Pierre Weidknnet, « Les "cités-jardins" de l'O.P.H.B.M. de la ville de Toulouse », Cités, cités-jardins : une histoire européenne, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, Pessac, 1996 (ISBN 978-2858925674).
  • Geneviève Furnémont, Jean Montariol, architecte humaniste, Toulouse, Terrefort, , 120 p. (ISBN 978-2-911075-39-1).

Articles connexes

Liens externes

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