Roukiata Ouedraogo

Roukiata Ouedraogo est une actrice et humoriste burkinabé, née en 1979.

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Roukiata Ouedraogo
Roukiata Ouedraogo au festival Atlantide 2021 à Nantes.
Naissance
Burkina Faso
Nationalité Burkinabé
Profession Actrice, humoriste

Biographie

Jeunesse au Burkina Faso

Roukiata Ouedraogo, née en 1979[1] au Burkina Faso, grandit à Fada N'Gourma[1] puis dans les faubourgs de Ouagadougou[2] quand elle entre en classe de quatrième[1]. Sa famille est originaire de Somiaga[1]. Son père est fonctionnaire et sa mère, femme au foyer, est impliquée dans le monde associatif[1]. Son père et son frère ont fait du théâtre amateur[3], le premier étant un ami proche de l'acteur Sotigui Kouyaté[1]. Plus tard, Roukiata Ouedraogo estime que leur mort a sans doute joué un rôle dans sa propre volonté de faire du théâtre[3]. À l'âge de 14 ans, elle vit elle-même une expérience théâtrale au sein d'une troupe scolaire qui se produit dans tout le pays[4]. Elle explique par ailleurs que son intérêt pour la mode lui vient indirectement de sa mère, à force de la regarder se préparer quand elle était enfant[5]. Durant sa jeunesse, elle a une petite activité économique comme coiffeuse et elle commence également à imaginer des vêtements[1]. De par ses origines, elle parle à la fois français et bambara[6].

Arrivée en France et activités diverses

En [7],[8], après l'obtention de son baccalauréat[1], elle quitte son pays natal à l'âge de 20 ans pour s'installer à Paris avec comme premier objectif d'étudier le stylisme[3]. Elle vit chez son frère, arrivé en France avant elle[1]. Une conseillère d'orientation la décourage en lui expliquant qu'elle n'a pas les moyens financiers suffisants et qu'elle devrait plutôt faire du travail social[3]. Elle obtient alors le BAFA et devient éducatrice dans des centres sociaux[7],[5]. Durant un temps très court, elle travaille aussi comme caissière et comme femme de ménage[7]. Plus tard, elle commence une carrière de mannequin après avoir été repérée dans une rue[5], notamment pour la marque Nivea[1], pour une publicité de la marque Ushuaïa[4] ou encore pour la marque de perruques Nu Ji. Elle travaille également comme danseuse[9]. Guidée par des ambitions artistiques, elle s'inscrit dans une école de maquillage puis exerce ce métier pendant douze ans[3], y compris pour le cinéma ou pour de grandes marques de cosmétiques[5], dont Black Up et Make-up Art Cosmetics[1]. Elle tente de mettre sur pied une entreprise de création textile au Burkina Faso, mais le projet n'aboutit pas[7].

Le , elle lit la dictée de la francophonie[10].

Carrière de comédienne

En 2007, elle fait un stage au Cours Florent alors qu'elle n'envisage pas encore le théâtre comme une carrière possible[9], souhaitant seulement se sentir plus à l'aise pour prendre la parole en public[7]. À l'issue de ce stage, elle intègre directement la deuxième année de formation de cette école[9], avec pour professeurs Fabienne Luketti et Georges Bécot[11]. Elle continue à travailler comme maquilleuse durant les week-ends pour financer ses études[1]. À la fin de son cursus en 2008, elle monte la pièce Yennenga, l'épopée des Mossé, qu'elle joue d'abord au sein de l'école en fin d'année[1] puis au Théâtre de la Passerelle à Paris avec le soutien de ses formateurs[9]. Elle s'inspire de la légende de Yennenga, une princesse amazone du XIe siècle[3]. La pièce est un succès et Roukiata Ouedraogo part en tournée en France et en Europe[5]. Elle l'interprète aussi à l'ambassade du Burkina Faso en France lors de la Journée de l'enfance africaine, ainsi qu'au siège de l'Unesco[4]. En 2010, elle présente ce spectacle au Burkina Faso accompagnée de quatre danseuses[7], dont à l'espace culturel Gambidi à Ouagadougou en septembre en présence de la télévision nationale et du ministre de la Culture burkinabé[1]. Ce dernier invite la comédienne à se produire en décembre de la même année devant plusieurs chefs d'État africains[5].

En 2012, elle joue dans le spectacle Article 13 (qui fait référence à la Déclaration universelle des droits de l'homme[4]) avec la compagnie d'art de rue Carabosse ; cette expérience lui permet d'obtenir son statut d'intermittente du spectacle et d'abandonner son activité de maquilleuse qu'elle continuait d'exercer jusque-là[7].

Fin 2012[7], elle crée un nouveau one-woman-show intitulé Ouagadougou pressé[2], qui parle notamment d'elle-même et d'immigration[9]. Ce spectacle est notamment montré dans divers Instituts français en Afrique de l'Ouest puis à travers la France en 2015[9]. Entre-temps, elle obtient son premier rôle au cinéma en apparaissant dans Samba d'Éric Toledano et Olivier Nakache[12].

Elle participe également à l'émission Le Parlement du rire sur Canal+[3].

En 2015, elle crée son troisième spectacle, Roukiata tombe le masque[2], à l'affiche au Théâtre du Point-Virgule, dans lequel elle aborde notamment les différences culturelles entre l'Afrique et la France ainsi que des sujets plus graves comme l'excision[3].

À partir d', elle tient régulièrement des chroniques humoristiques sur France Inter dans l'émission Si tu écoutes j'annule tout[3] et continue lors de la saison suivante quand l'émission est renommée Par Jupiter ![8]

En 2017, le producteur Pascal Guillaume voit Roukiata tombe le masque et décide de la produire[7]. Aux côtés de Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, elle réécrit son spectacle et le monte sous un nouveau titre : Je demande la route[7]. Elle le joue de janvier à à Paris au Théâtre du Lucernaire[12], puis en juillet au Théâtre du Train Bleu dans le cadre du Festival Off d'Avignon[13].

Vie personnelle

Elle est mariée avec Stéphane Eliard, qui est également son metteur en scène[1].

Théâtre

  • 2008 : Yennenga, l'épopée des Mossé, d'elle-même, Comédie de la Passerelle à Paris[9] puis tournée en Europe et au Burkina Faso
  • 2012 : Article 13, de Jorge Vargas, Compagnie d'art de rue Carabosse[7]
  • 2013 : Ouagadougou pressé, d'elle-même et Stéphane Eliard, tournée en Afrique et en France[2]
  • 2015 : Roukiata tombe le masque, d'elle-même et Stéphane Eliard, Théâtre du Point-Virgule[2]
  • 2015 : La Buffle, de François Ha Van[11]
  • 2017 : On dirait l'Odyssée, de Yeelem Jappain[11]
  • 2018 : Je demande la route (réécriture de Roukiata tombe le masque), d'elle-même, Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, Théâtre du Lucernaire (et Théâtre du Train Bleu, Festival Off d'Avignon, en juillet[13])

Filmographie

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Longs métrages

Courts métrages

  • 2012 : La Danse des masques de Vaber Douhouré[11] : Marie[4]
  • 2013 : Marie et les Gargouilles de Nicolas Trame : Marie
  • 2014 : Writing Further Situations de Virgile Fraisse : Sandy[11]

Télévision

Doublage

  • 2013 : Mbëkk mi, le souffle de l'océan (documentaire) de Sophie Bachelier[4]
  • 2017 : Essi dans la forêt des monstres[11] (livre de coloriage animé) de Marguerite Abouet (textes) et Catherine Blancard-Parmentier (dessins), éditions Wakatoon

Chroniques humoristiques

Publication

  • 2020 : Du miel sous les galettes, édition Slatkine et compagnie[14] (ISBN 9782889441396)

Distinctions

  • Prix de la presse africaine 2020 : sélectionnée pour Du miel sous les galettes[15]

Notes et références

  1. Abdel Pitroipa, « Roukiata Ouédraogo : actrice sinon rien », sur jeuneafrique.com,
  2. Léo Pajon, « Humour : Roukiata Ouedraogo, féminin singulier », sur jeuneafrique.com,
  3. Astrid Krivian, « Ils nous font rire #2 : Roukiata Ouedraogo, humoriste et chroniqueuse », sur lepoint.fr,
  4. « Roukiata Ouedraogo », sur africultures.com (consulté le ).
  5. « Le long chemin de Roukiata Ouedraogo, de Ouagadougou à Paris », sur francetvinfo.fr, .
  6. « Roukiata Ouedraogo », sur lesagentsassocies.com (consulté le ).
  7. « Roukiata Ouedraogo - Biographie », sur roukiataouedraogo.com (consulté le ).
  8. Elise Koutnouyan, « Mon été à Paris (5/5) : avec l'humoriste Roukiata Ouedraogo, l'inspiration se trouve en forêt », sur francetvinfo.fr,
  9. Landry Ponou, « Roukiata Ouedraogo, la battante », sur jeuneafrique.com,
  10. BS. Sidwaya, « Journée internationale 2019 de la Francophonie : La dictée rend hommage à la princesse Yennenga », Sidwaya, (lire en ligne)
  11. « Roukiata Ouedraogo », sur agencesartistiques.com (consulté le ).
  12. « #Unjouruneactriceafrofrançaise #43 : Roukiata Ouédraogo », sur lafrolesite.wordpress.com (consulté le )
  13. Jean-François Cadet, « Roukiata Ouedraogo trace sa route », sur rfi.fr,
  14. « Du miel sous les galettes », sur slatkineetcompagnie.com (consulté le ).
  15. Marie Alfred Ngoma, « Sélection du Prix de la presse africaine 2020 : "Du miel sous les galettes"de Roukiata Ouedraogo », sur adiac-congo.com, .

Liens externes

Sites d'agences artistiques

Bases de données

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