Rolls-Royce RB.53 Dart

Le Rolls-Royce RB.53 Dart est un turbopropulseur à longue durée de vie britannique, conçu et produit par Rolls-Royce Limited. Construit pour la première fois à la fin des années 1940, il équipa le Vickers Viscount lors de son premier vol en 1948, et le Viscount fut le premier appareil à turbopropulseurs à entrer en service civil, sous les couleurs de la British European Airways (BEA), en 1950. Le , un vol entre Northolt (base de la RAF) et Paris-Le Bourget avec quatorze passagers ayant payé leur place fut le premier vol de ligne programmé effectué par un avion équipé de moteurs à turbines[2].

Rolls-Royce RB.53 Dart
(caract. Dart RDa.7)

Un Rolls-Royce Dart RDa.3 Mk.506.

Constructeur Rolls-Royce Limited
Premier vol
Utilisation Avro 748
Breguet Alizé
Fokker F27
Grumman Gulfstream I
Vickers Viscount
Caractéristiques
Type Turbopropulseur[1]
Longueur 2 480 mm
Diamètre 960 mm
Masse 547 kg
Composants
Compresseur Centrifuge, à 2 étages
Chambre de combustion 7 chambres séparées à flux direct, allumeurs dans les no 3 et 7.
Turbine Axiale, à 3 étages
Performances
Puissance maximale à 15 000 tr/min : 1 815 ch, soit 1 354 kW
Taux de compression 5,62:1
Débit d'air 10,66 kg/s

Le Dart était toujours en production lorsque les derniers Fokker F27 et Hawker Siddeley HS 748 furent produits, en 1987. Suivant les habitudes de la compagnie concernant le nommage de ses moteurs, le turbopropulseur fut nommé d'après le nom d'un fleuve, le Dart.

Historique

Conçu en 1946 par une équipe dirigée par Lionel Haworth, le moteur produisait initialement une puissance de 890 ch, et vola pour la première fois dans le nez d'un Avro Lancaster modifié en octobre 1947. Des améliorations menèrent à la création de la version RDa.3, de 1 400 ch, qui entra en production pour le Viscount en 1952. Le RDa.6 poussa cette puissance à 1 600 ch et le RDa.7 à 1 800 ch, grâce à une turbine à trois étages[3].

Les Dart suivants furent poussés jusqu'à 3 245 ch et le moteur resta en production jusqu'en 1987. À cette date, quelque 7 100 exemplaires avaient été produits, et accumulaient environ 170 millions d'heures de vol[3]. Il fut également produit sous licence par l'Inde, par Hindustan Aeronautics Limited[4].

Plus tard, Haworth et son équipent retravaillèrent sur ce concept et créèrent le Rolls-Royce Tyne[5].

Versions

Le Breguet Br.1050 Alizé était équipé du RDa.21 de 1 950 ch, avec système d'injection eau/méthanol. Aux dires de ses pilotes, il était réputé pour être bien trop peu puissant pour cet avion, qui ne dépassait sa vitesse de croisière que de 20 à 30 nœuds lorsqu'il volait à 15 000 pieds.

Comme la désignation RB.53, chaque variante du Dart reçut de la part du Ministry of Supply (MoS) un numéro « RDa.n » et des numéros « Mk ».

  • RDa.1 : Version prototype initiale. 1 250 ch plus 1,33 kN de poussée résiduelle[6] ;
  • RDa.2 : Version initiale de production ;
  • RDa.3 : Puissance estimée de 1 480 ch (1 103,64 kW) : 1 345 ch (1 002,97 kW) sur l'arbre + 1,56 kN de poussée résiduelle à 14 500 tr/min ;
  • RDa.6 : Puissance estimée de 1 670 ch (1 245,32 kW) : 1 535 ch (1 144,65 kW) sur l'arbre + 1,56 kN de poussée résiduelle à 14 500 tr/min ;
  • RDa.7 : Puissance estimée de 1 815 ch (1 353,45 kW) : 1 630 ch (1 215,49 kW) sur l'arbre + 2,14 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.7/1 : Puissance estimée de 1 910 ch (1 424,29 kW) : 1 730 ch (1 290,06 kW) sur l'arbre + 2,09 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.7/2 : Puissance estimée de 2 020 ch (1 506,31 kW) : 1 835 ch (1 368,36 kW) sur l'arbre + 2,16 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.7/2 Mk.529 : Puissance estimée de 2 100 ch (1 565,97 kW) : 1 910 ch (1 424,29 kW) sur l'arbre + 2,20 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.10 : Puissance estimée de 2 555 ch (1 905,26 kW) : 2 305 ch (1 718,84 kW) sur l'arbre + 2,98 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.10/1 : Puissance estimée de 3 030 ch (2 259,47 kW) : 2 750 ch (2 050,67 kW) sur l'arbre + 3,34 kN de poussée résiduelle à 15 000 tr/min ;
  • RDa.10/1 : Puissance estimée de 3 245 ch (2 419,80 kW) à 15 000 tr/min, doté d'une injection d'eau et équipant le Hawker-Siddeley HS.748MF Andover C Mk.1 ;
  • Mk.506 : (RDa.3) ;
  • Mk.510 : (RDa.6) ;
  • Mk.511 : (RDa.6) ;
  • Mk.514 : (RDa.6) ;
  • Mk.520 : (RDa.7) ;
  • Mk.525 : (RDa.7/1) ;
  • Mk.526 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.527 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.528 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.529 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.530 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.531 : (RDa.7/2) ;
  • Mk.551 : (RDa.7) ;
  • Mk.552 : (RDa-7) ;
  • Mk.540 : (RDa.10) ;
  • Mk.542 : (RDa.10/1).

Applications

Un Rolls-Royce Dart monté sur un Fokker F27.

Largement associé à l'avion de ligne moyen courrier à succès Vickers Viscount, le Dart équipa également de nombreux modèles d'avions de conception européenne et japonaise des années 1950 et 1960, et fut également largement utilisé par les Américains pour convertir toute leur flotte d'avions à pistons à la technologie turbopropulsée. La liste des appareils employant ce moteur inclut :

La puissance sur l'arbre était d'environ 1 500 ch pour les premières versions, et près du double sur les dernières, comme celle équipant l'avion japonais NAMC YS-11. Certaines versions étaient dotées de l'injection eau/méthanol, qui agissait comme un moyen de récupérer de la puissance dans les zones chaudes et à haute-altitude.

Exemplaires exposés

Un Rolls-Royce Dart en coupe, exposé au National Air and Space Museum.
  • Un exemplaire est visible au Royal Air Force Museum sur une ancienne base de la RAF, à Cosford, Royaume-Uni[7] ;
  • Deux exemplaires sont visibles au Brooklands Museum, Weybridge, Surrey, à côté d'un Vickers Viscount ;
  • Un exemplaire est visible au Rolls-Royce Heritage Trust, James A. Allison Exhibition, à Indianapolis ;
  • Un exemplaire est visible au Gatwick Aviation Museum[8] ;
  • Un exemplaire est visible au National Air and Space Museum[9] ;
  • Un exemplaire est visible au Canadian Museum of Flight[10] ;
  • Un exemplaire est visible au National Air and Space Museum[9] ;
  • Un exemplaire est visible à l'Australian National Aviation Museum[11] ;
  • Un exemplaire est visible à l'Aviation Heritage Museum (ouest de l'Australie)[12].

Notes et références

  1. (en) Taylor 1965, p. 485-486.
  2. (en) Turner 1968, p. 9.
  3. (en) Gunston 2006, p. 195.
  4. (en) Taylor 1982, p. 736.
  5. (en) Gunston 2006, p. 197.
  6. (en) « The story of the Dart », Flight magazine, Flight Global/Archives, vol. 63, no 2304, , p. 369 à 371 (lire en ligne [PDF]).
  7. (en) « Engine - Rolls-Royce Dart RDa 3 Mk.506 », sur www.rafmuseum.org.uk, Royal Air Force Museum Cosford (consulté le ).
  8. (en) « Rolls-Royce Dart », sur http://www.gatwick-aviation-museum.co.uk/ (consulté le ).
  9. (en) « Rolls-Royce Dart Mk. 520 Turboprop Engine, Cutaway », sur http://airandspace.si.edu/collections/, Smithsonian National Air & Space Museum (consulté le ).
  10. (en) « Rolls-Royce Dart 506 », The Canadian museum of Flight (consulté le ).
  11. (en) « Rolls Royce Dart », Australian Aircraft Restoration Group, (consulté le ).
  12. (en) « Rolls Royce Dart », Aviation Heritage Museum (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Bill Gunston, World encyclopedia of aero engines, Phoenix Mill, Gloucestershire, Royaume-Uni, Sutton Publishing, , 5e éd., 260 p. (ISBN 1-85260-163-9 et 978-0-75094-479-3, présentation en ligne).
  • (en) John W.R. Taylor, Jane's All The World's Aircraft 1982–83, Londres, Royaume-Uni, Jane's Yearbooks, (ISBN 0-7106-0748-2 et 978-0-71060-748-5, présentation en ligne).
  • (en) John W.R. Taylor, Jane's All The World's Aircraft 1965–66, Londres, Royaume-Uni, Sampson Low, Marston & Company, Ltd., .
  • (en) P. St. John Turner, Handbook of the Vickers Viscount, Londres, Ian Allan, (ISBN 978-0-7110-0052-0).

Articles

  • (en) « Dart Development », Flight magazine, Flight Global/Archives, vol. 67, no 2399, , p. 45 (lire en ligne [PDF]).

Liens externes


  • Portail de l’aéronautique
  • Portail du Royaume-Uni
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.