Roger de Vico Pisano

Roger de Vico Pisano, mort le , est évêque de Lausanne (1178-1212).

Biographie

La première mention de Roger de Vico Pisano date de 1178, lorsqu'il est nommé évêque de Lausanne en 1178 par le pape Alexandre III[1]. Cette désignation fait suite à la « résignation forcée » de Landri de Durnes[1]. Le nouvel évêque appartient à une famille noble de Vico, à proximité de Pise, en Toscane[1],[2].

De 1186 à 1195, il est en guerre contre les comtes de Genève, puis entre 1203 à 1210, contre le comte de Savoie[1]. Sous les papes Célestin III et Innocent III, il est accusé d'une série de « crimes » (notamment de « dilapidation » et de mutations monétaires abusives) par des chanoines du chapitre cathédral de Lausanne. La procédure s'est terminée à sa décharge, après qu'il lui a été imposé une purgation canonique[3].

Le comte Thomas Ier de Savoie reçoit la confirmation de ses droits en 1207 pour l'ensemble de son héritage par Philippe de Souabe, roi des Romains[4]. Il obtient à cette occasion des droits sur le château de Moudon (Pays de Vaud) alors que les droits sur le château et la ville appartiennent aux évêques de Lausanne[5],[6],[7]. À la suite de cette investiture, l'évêque conserve la ville[5]. Toutefois une guerre s'engage entre le parti guelfe, auquel appartient l'évêque, et Thomas soutenu par les Gibelins[8]. Le château de Lucens, résidence épiscopale, est brûlé[8],[9].

Il abandonne le siège épiscopal le et devient chanoine dans l'évêché[1].

Roger de Vico Pisano meurt le [1].

Références

  1. Ansgar Wildermann / VL, « Vico Pisano, Roger de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Sur son itinéraire avant son accession au siège, voir J.-Y. Mariotte, « Un Pisan évêque de Lausanne : la carrière de Roger de Vico-Pisano jusqu’à sa consécration épiscopale », Revue historique vaudoise, 83, 1975, pp. 31-49.
  3. Voir Maxime Reymond, « Un conflit ecclésiastique à Lausanne à la fin du XIIe siècle », Zeitschrift für Schweizer Kirchengeschichte, 1, 1907, p. 98-111, et Julien Théry-Astruc, "'Excès' et 'affaires d’enquête'. Les procédures criminelles de la papauté contre les prélats, de la mi-XIIe à la mi-XIVe siècle. Première approche", dans La pathologie du pouvoir : vices, crimes et délits des gouvernants, dir. Patrick Gilli, Leyde : Brill, 2016, pp. 164-236, aux p. 172, 174, 195, 205, 212.
  4. Bernard Andenmatten, « Savoie, Thomas Ier de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  5. Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-60004-503-2, lire en ligne), p. 147-148, « Moudon ».
  6. Monique Fontannaz, « Moudon (commune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. Jean-Jacques Bouquet, « Moudon (bailliage, district) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  8. Léon Menabrea, Des origines féodales dans les Alpes occidentales, Imprimerie royale, , 596 p. (lire en ligne), p. 255.
  9. Alexandre Pahud, « Lucens » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Helvetia sacra, vol. I, t. 4, p. 115-117.
  • Francis Aerny, L'Évéché de Lausanne (VIe siècle-1536), Cabédita,
  • Jean-Daniel Morerod, Genèse d'une principauté épiscopale, .

Liens externes

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