Robert Moog

Robert Arthur « Bob » Moog (prononcé en anglais : [bɑb moʊɡ]), né le à New York et mort d’une tumeur cérébrale le à Asheville en Caroline du Nord[2], est un ingénieur électronicien américain, docteur en électronique, fondateur de la Moog, marque qui porte le nom de son père et de son grand-père.

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Robert Moog
Robert Moog posant avec quelques synthétiseurs de son invention, dont le Sonic 6, un synthétiseur modulaire 55 et le Minimoog
Nom de naissance Robert Arthur Moog
Naissance
New York, États-Unis
Décès
Asheville, États-Unis
Nationalité américain
Diplôme
Queens College (B.S., Physics, 1957)
Université Columbia (B.S.E.E.)
Université Cornell (Ph.D., Engineering Physics, 1965)[1]
(Doctorat)
Profession
Distinctions
Conjoint
Shirleigh Moog (mariés en 1958 ; trois filles, un fils)
Ileana Grams (1996-sa mort)[1]
Descendants
Laura Moog Lanier (fille)
Matthew Moog (fils)
Michelle Moog-Koussa (fille)
Renee Moog (fille)
Miranda Richmond (fille de Ileana Grams)[1]
Premier synthétiseur Moog (1964).
Kit à assembler d'un thérémine Moog.
Thérémine assemblé.

Avec Donald Buchla, il est considéré comme l'inventeur du synthétiseur (synthesizer, en anglais).

Après des études en électricité et en ingénierie, il répare avec son père des Thereminvox. En 1964, l’un de ses clients, Herbert Deutsch (en), un professeur de solfège et compositeur, lui commande un modèle de synthétiseur à monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-là, les modèles pouvaient occuper une pièce entière) et ajoute la commande par tension de l’oscillateur, du filtre et de l’amplification. Le son joué n’était plus linéaire mais évolutif.

Présenté lors d’un congrès de l’Audio Engineering Society (AES) en 1964, son appareil rencontre un succès qui lui permet de se lancer dans une fabrication à plus grande échelle.

Synthétiseur Moog

En 1968, Switched-On Bach est enregistré par son amie Wendy Carlos. Plus tard, celle-ci adapte, au synthétiseur, Beethoven, Rossini, Henry Purcell et le motif mélodique initial du Dies iræ liturgique pour la bande originale du film Orange mécanique. L'année suivante, George Harrison parsème le dernier disque des Beatles, Abbey Road, de sons générés par un Moog, à l'époque aussi encombrant qu'une armoire, et qu'il s'est procuré directement auprès de son créateur. C'est la première fois qu'on l'entend sur un disque de rock.

Les Moody Blues, Emerson, Lake & Palmer, Yes, Rick Wakeman, Edgar Winter, Kraftwerk, Gary Numan, Jean-Michel Jarre, Patrick Moraz, Asia, Premiata Forneria Marconi, Jean-Jacques Perrey sont parmi ceux qui introduisent ensuite dans leurs disques et sur scène les ondulations caractéristiques des synthés Moog, dont un modèle, le minimoog, d’une taille et d’une facilité d’emploi révolutionnaire avec son clavier à 44 touches, devient l'instrument du rock progressif dès le début des années 1970, succédant à ou cohabitant avec le mellotron. Le jazz, avec Herbie Hancock, Chick Corea ou Billy Cobham dont les peaux de sa batterie étaient reliées à des Moog, et le funk, avec le Funkadelic de George Clinton, tout comme Frank Zappa avec George Duke, ne sont pas en reste. Klaus Schulze fut un des meilleurs utilisateurs du « Big Moog » alias le Moog Modular 55 tant il parvint à en exprimer toutes les possibilités.

Keith Emerson emmènera sur scène tout au long de sa carrière l'encombrant modèle modulaire avec son ruban sensitif. Keith Emerson tout comme Rick Wakeman de Yes entretiendront des relations très amicales avec Robert Moog. Rick Wakeman, peu de temps après la mort de l'inventeur, lui dédiera un titre sur son album rétro intitulé Hommage To The Doctor. Rick Wakeman, bien qu'ayant remplacé tous ses claviers analogiques par des claviers numériques dans le milieu des années 1980, utilisera toujours sur scène jusqu'à ce jour le minimoog, certes MIDIfié et non le nouveau modèle « Voyager ».

Durant les années 1970, les grands concurrents de Moog seront les synthétiseurs ARP. Robert Moog inventera aussi, au milieu des années 1970, le premier synthétiseur polyphonique le polymoog, qui permettra de jouer en accord comme sur un piano. À partir des années 1980, cette suprématie américaine cédera la place aux synthétiseurs essentiellement numériques fabriqués à l'échelle industrielle par des marques japonaises comme Yamaha, Roland, Ensoniq, Korg, ceux-ci se concentrant surtout sur l'imitation de sons existant comme le piano avec tout d'abord les emulateurs, puis avec l'interface MIDI qui assurera la transition entre l'analogique et le numérique. Depuis quelques années, le son « vintage » du Moog revient en force avec des groupes comme Air ou Radiohead.

Moog établit aussi la norme de contrôle des synthétiseurs, appelé CV/gate avec un signal « 1-volt-par-octave » où la fréquence est proportionnelle à la tension envoyé qui permet donc de régler la fréquence de l'oscillateur où encore du filtre et un signal de tension fixe qui permet le déclenchement de diverses fonctions. Un autre synthétiseur largement utilisé fut la pédale pour son grave Taurus mise en vente en 1974 communément appelé « Bass Pedals » et utilisé par des bassistes comme Mike Rutherford, de Genesis. Il se présentait sous la forme d'un pédalier de 13 barres : 8 notes plus 5 notes demi-ton.

À son apogée, en 1971, l’usine Moog emploie 42 personnes et propose plus de vingt-cinq modèles à son catalogue. Puis le déclin s’annonce. Robert Moog vend ses parts à la compagnie Norlin Music, qui continuera la fabrication de ses synthétiseurs jusqu’au milieu des années 1980.

Les échantillonnages numériques avaient pris la place mais le son « rétro » redevint populaire avec des groupes comme Air, Beck ou Radiohead. En 2000, Moog fonda une nouvelle société nommée Big Briar (en) qui produit plusieurs versions du Minimoog appelé Minimoog Voyager, dont un modèle reproduisant à l'identique le modèle original sous le nom « Old School ». Aujourd'hui, de plus en plus de sons électroniques tel que le Dubstep ou le trance utilisent des sons avec des dissonances de ce type.

Grâce à ses travaux, il est considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique.

Google a décidé de lui rendre hommage[3] en créant un doodle interactif permettant aux internautes de produire et enregistrer leurs propres sons.

Brevets

Références

  1. « Bio: Robert Moog », NNDB
  2. « Disparitions: Robert Moog, l'un des inventeurs du synthétiseur », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  3. Google rend hommage à Robert Moog.

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