Riken Yamamoto

Riken Yamamoto (en japonais : 山本理顕), né en 1945 à Pékin en Chine, est un architecte japonais[1]. Il défend une architecture qui doit être constituée par l’accumulation de compositions diverses.

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Biographie

Riken Yamamoto obtient, en 1968, un premier diplôme à l’école d’architecte de l’Université Nihon au Japon[1]. Puis en 1971, il décroche une maîtrise à l’Université des Arts de Tokyo. Durant les années 1970, il fut chercheur au sein des laboratoires du professeur Hiroshi Hara, à l’Institut des Sciences Industrielles de l’Université de Tokyo. Il y mènera de nombreuses recherches anthropologiques[2]. Ces années semblent avoir influencé son approche « topologique » de l’architecture. C’est en 1973 qu’il fonde son agence Riken Yamamoto & Field Shop, à Yohohama. En 2002, il est nommé professeur à l’Université Kogakuin à Tokyo et à la Yokohama National University. Enfin Riken Yamamoto est directeur de la Y-GSA (École supérieure d’architecture de Yokohama) depuis 2007.

Des idées appliquées

Le bâtiment l’emporte sur la ville : le quartier Ryokuen-toshi

Dans son livre Cell City, Riken Yamamoto développe une idée singulière. Il expose ainsi son point de vue sur la planification urbaine. C’est à la suite de visites dans des villes d’Afrique du Nord telles que Rabat, Fès ou Marrakech que Riken Yamamoto commence à exprimer son goût pour les villes qui se développent de façon naturelle. Il reproche aux villes occidentales la priorité qui y est donné au plan d’ensemble où les bâtiments sont de ce fait considérés comme de simple composant. Tandis que dans les villes arabes, la priorité donnée au composant permet une plus grande flexibilité de la ville. « L’urbanisme moderne est un exemple parfait de régime totalitaire. »[3]

Riken Yamamoto appliquera cette idée en 1993, lorsqu’on lui demandera conseil au sujet des plans de Ryokuen-Toshi. En effet il reçoit la mission de réfléchir à la manière de traiter le terrain quasiment intact qui entoure cette gare proche de Yokohama. Avant son arrivée la situation était bloquée. Il s’avéra impossible de mettre d’accord les différents propriétaires des terrains environnants la gare. L’établissement d’un plan d’ensemble n’était en aucun cas la solution. C’est alors que Riken Yamamoto met en place cette méthode simple : aucun plan d’ensemble, chaque propriétaire peut construire à sa guise. Il établit une unique règle. L’architecte demande aux propriétaires de prolonger chaque bâtiment par un « tentacule » qui le relie à un autre bâtiment. Ainsi au fur et à mesure que les « tentacules » se rejoignent les bâtiments forment un tout continu. L’espace urbain se dessine. D’autant plus que chacune de ces circulations est bordée par des restaurants, des magasins, des bureaux. « La rue se rétrécit et s’élargit, forme de petits squares, monte et descend des escaliers et des passerelles. »[3]

L’unité familiale l’emporte sur le collectif : le complexe résidentiel de Hotakubo

Dans la même idée où le composant doit l’emporter sur la composition, Riken Yamamoto émet une critique des projets résidentiels collectifs. Il note une contradiction entre le fait que l’on considère un des logements de l’ensemble d’habitations comme ayant un fonctionnement autosuffisant et le fait que malgré tout l’on regroupe ces logements. Il s’oppose à la volonté de certains architectes de multiplier les rencontres dans les immeubles de logements collectifs. Riken Yamamoto défend le point de vue que ces rencontres ne doivent pas être imposées. Et que les logements doivent s’adapter à l’unité (c’est-à-dire la famille) et non pas au bâtiment. Il applique donc ce point de vue lors de la réalisation du complexe résidentiel de Hotakubo. Dans cet ensemble, les unités d’habitations sont disposées autour d’un espace ouvert, une cour centrale close. Le bâtiment est divisé en blocs qui comportent chacun deux cages d’escaliers. Ainsi la première donne sur la rue et permet d’accéder de l’extérieur à chacune des unités. Tandis que la seconde donne sur la cour centrale et relie chaque unité à cet espace ouvert. La cour close est à l’usage des habitants mais ils sont libres de la pratiquer ou pas. Les habitations donnent toutes sur les rues qui entourent le complexe. « Ce plan constitue un mécanisme servant à éviter tout chevauchement entre la nature communautaire de l’habitation /cellule familiale et celle du square centrale. La première l’emporte toujours. »[3].

Le Yokosuka Museum of Art

Yokosuka Museum of Art 2009

Le musée d’art à Yokosuka a été réalisé entre 2004 et 2007[1]. La sélection de l’architecte qui allait réaliser le projet s’est fait par la méthode appelée Quality Based Sélection (« sélection basée sur la qualité »). C’est-à-dire que l’architecte est choisi pour ses réalisations antérieures et à travers des entretiens avec ses clients. En , Riken Yamamoto a donc été nommé architecte du musée d’Art de Yokosuka sans avoir aucune idée architecturale sur le sujet.

Il développera le musée avec le parti qu’il devait être un « type de musée adapté à une visite longue »[1]. Ainsi il tente de réaliser un musée où les visiteurs ne s’ennuieront pas, même s’ils passent la journée entière dans le musée. Riken Yamamoto anime donc l’intérieur du musée par des ouvertures ponctuelles qui offrent des perspectives sur l’extérieure. De plus, l’extérieur du musée a une apparence minimaliste et sophistiquée qui contraste avec l’intérieur. En effet l’intérieur du musée est plus chaleureux, il est composé d’escaliers incurvés et d’ouvertures rondes.

Principales réalisations

Voici les principales réalisations de Riken Yamamoto[4] :

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000

Le Fussa City Hall (2008)

Notes et références

  1. Philip Jodidio, Architecture Now ! 6, Cologne, Taschen, 2009, 576p.
  2. « LeJournaldesArts.fr - 1er site quotidien sur l'actualité du monde de l'art et son marché », sur Le Journal Des Arts (consulté le ).
  3. Riken Yamamoto, Cell city, la ville cellulaire, Paris, Institut français d’architecture, 1999, 28p.
  4. « Riken Yamamoto Official web », sur riken-yamamoto.co.jp (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Philip Jodidio, Architecture Now ! 6, Cologne, Taschen, 2009, 576p.
  • Riken Yamamoto, Cell city, la ville cellulaire, Paris, Institut français d’architecture, 1999, 28p.
  • Alejandro Bahamon, Haute densité, Paris, L’inédite, 2008, 186p.
  • Moriko Kira, Japan : towards totalscape : contempory japanese architecture, urban planning and landscape, Rotterdam, NAI publishers, 2001, 332p.
  • Christian Schittich, Japan : architecture, constructions, ambiances, Bâle, Birkhauser, 2002, 176p.
  • Yuki Sumner, La nouvelle architecture japonaise, Paris, Seuil, 2009, 272p.
  • Wilhelm Klauser, Riken Yamamoto, Bâle, Birhauser, 1999, 128p.

Liens externes

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