Riccardo Cassin

Riccardo Cassin, né le à San Vito al Tagliamento en Italie et mort le à Piani dei Resinelli (province de Lecco, Italie)[1], est un alpiniste italien. Il est l'une des figures marquantes de la conquête des grandes faces nord des Alpes dans les années 1930, avec les premières de la face nord de la Cima Ovest di Lavaredo en 1935, de la face nord du piz Badile en 1937, et de l’éperon Walker dans la face nord des Grandes Jorasses en 1938.

Pour les articles homonymes, voir Cassin.
Riccardo Cassin
Biographie
Nationalité Italie
Naissance ,
San Vito al Tagliamento
Décès ,
Piani dei Resinelli (province de Lecco)
Carrière
Disciplines alpinisme, himalayisme
Compagnons de cordée Vittorio Ratti, Luigi Esposito
Ascensions notables Ouverture de la voie Cassin à la Cima Ovest, première ascension de la face nord-est du Piz Badile, première ascension de l'éperon Walker des Grandes Jorasses

Biographie

Il naît à Savorgnano di San Vito al Tagliamento dans le Frioul. Alors qu'il n'est âgé que de 2 ans, son père parti travailler au Canada meurt dans un accident dans la carrière où il travaille. Riccardo part alors vivre avec le reste de sa famille chez son grand-père maternel jusqu'à l'âge de 16 ans[2]. Il part ensuite vivre à Lecco où il travaille comme aide-forgeron puis comme maçon. C'est à cette période qu'il découvre l'escalade et l'alpinisme et s'inscrit au club Nova Italia. Il y passe son temps libre à faire de la course à pied, du vélo et de l'escalade, puis il devient alpiniste vers 1930[2].

Il devient rapidement l'une des figures les plus importantes de l'alpinisme de l'époque du sixième degré (sestogrado), avant la Seconde Guerre mondiale. En 1931, il réussit l'ouverture de la voie Cassin-dell'Oro à la Corna di Medale dans les Dolomites avec son compatriote Mario dell'Oro[3]. Elle est devenue depuis, une des voies les plus populaires des Alpes. En 1934, il réussit la première ascension de la Cima Piccolissima (Tre Cime di Lavaredo)[4],[5]. En 1935 après avoir répété la grande voie d'Emilio Comici sur la face nord-ouest de la Civetta[5], il escalade l'arête sud-est de la Torre Trieste[6] et, avec Vittorio Ratti, il ouvre une voie très difficile sur la face nord de la Cima Ovest di Lavaredo[6], qui avait repoussé 22 tentatives les années précédents, et qui était le dernier grand problème du lieu après l'ascension de la Cima Grande en 1933 par les Cortinois Angelo et Giuseppe Dimai et Emilio Comici.

En 1937, Cassin porte son attention sur le granite des Alpes centrales et occidentales. Il entame l'ascension de l'énorme face nord-est du piz Badile, accompagné de Ratti et Esposito. En cours de route, ils rattrapent, puis dépassent la cordée de Mario Molteni et Giuseppe Valsecchi qui éprouve des difficultés à progresser. Le temps étant peu clément, ils décident de bivouaquer et reprennent l'ascension le lendemain dans la pluie et la neige accompagnés par Molteni et Valsecchi. Après trois jours d'effort et malgré la météo très dure, ils atteignent enfin le sommet et entament la descente par le versant sud de la montagne[2]. La descente reste malgré tout très difficile à cause des conditions météo, et Molteni et Valsecchi finissent par mourir d'épuisement sur le flanc de la montagne. Un bivouac portant leur nom est construit en leur mémoire[7], et inauguré en 1946[8].

En 1938, Cassin arrive trop tard pour la première ascension de la face nord de l'Eiger qui vient d'être gravie par Heckmair, Vörg, Kasparek et Harrer. Il se rabat donc sur la face nord des Grandes Jorasses et entre le 4 et le , il réalise la première de l’éperon Walker avec Tizzoni et Esposito. Avant la guerre, il ouvre un autre itinéraire important dans le massif du Mont-Blanc en 1939 sur la face nord de l'aiguille de Leschaux.

À l'après-guerre, Cassin est impliqué dans de nombreuses expéditions, notamment en tant qu'organisateur et chef d'expédition. Alors qu'il a participé à l'expédition de reconnaissance l'année précédente, il est exclu en 1954, pour raisons médicales, de l'expédition nationale au K2 dirigée par Ardito Desio. Selon Georges Livanos, ce dernier ne voulait pas que ce soit le nom célèbre de Cassin plutôt que le sien qui soit associé à l'expédition. En 1958, il dirige la 2e expédition au Karakoram, qui l'amène sur le sommet du Gasherbrum IV avec Walter Bonatti et Carlo Mauri. En 1961, il dirige une expédition au mont McKinley (Denali, Alaska) qui conduit à l'ouverture d'une voie en face sud de la montagne et permet l'arrivée au sommet de chacun des membres de l'expédition. En 1975, il commande l'exploration de la paroi sud du Lhotse qui échoue en raison du mauvais temps.

Riccardo Cassin est jusqu'à sa mort un fabricant de matériel d'escalade et d'alpinisme. Il meurt en 2009, peu après avoir fêté son centenaire.

Notes et références

  1. « Décès de Riccardo Cassin » sur le site kairn.com
  2. « Biographie de Ricardo Cassin », sur http://www.bivouak.net/, (consulté le )
  3. (en) Luke Laeser, « Riccardo Cassin 1909–2009 », sur http://www.climbing.com/ (consulté le )
  4. (en) « Piccolissima - Via Cassin », sur http://www.planetmountain.com/ (consulté le )
  5. « Petit hommage photographique à Riccardo Cassin (2.1.1909 – 6.8.2009) », sur http://www.bibiweb.ch/, (consulté le ) : « Après avoir effectué la première ascension de la Cima Piccolissima en 1934 et répété la voie de Comici à la Civetta [...] »
  6. « Portrait - Riccardo Cassin », sur http://www.alpinisme.com/ (consulté le )
  7. (en) « The Molteni/Valsecchi bivouac », sur http://www.summitpost.org/ (consulté le )
  8. (it) « Club Alpin Italien - Section de Côme - Refuges », sur http://www.caicomo.it

Annexes

Bibliographie

  • (en) Riccardo Cassin (trad. Renato Sottile), 50 years of alpinism [« Cinquant'anni di Alpinismo »], Londres, Diadem Books, , 207 p. (ISBN 978-0-906371-65-7)
  • Georges Livanos, Cassin, il était une fois le sixième degré, Paris, Éditions Arthaud, coll. « Altitudes », , 182 p. (ISBN 978-2-7003-0422-0)
  • Yves Ballu, Les alpinistes, Éditions Glénat, , 543 p. (ISBN 978-2-7234-2450-9)
  • Riccardo Cassin (trad. de l'italien par Élise Bachelard), Chef de cordée [« Capocordata »], Chamonix-Mont-Blanc, Éditions Guérin, , 400 p. (ISBN 978-2-35221-050-4)

Articles connexes

Liens externes

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