Restauration genevoise
La Restauration genevoise est la restauration de la république de Genève, le au départ des troupes napoléoniennes. Elle se commémore par une fête célébrée à Genève chaque .
Histoire
Après avoir conservé son indépendance jusqu'en 1798, Genève est annexée par la France et devient le chef-lieu du département du Léman. Au moment de la défaite de l'armée napoléonienne, Genève est libérée le par les troupes autrichiennes de Ferdinand von Bubna und Littitz, et, le lendemain, après le retrait définitif du préfet Guillaume Capelle, un gouvernement réactionnaire dirigé par l'ancien syndic Ami Lullin proclame la restauration de la république de l'Ancien Régime[1]. Cependant, les magistrats sont conscients que Genève ne peut plus former un État isolé et se tournent vers les anciens alliés suisses en demandant l'entrée de la république dans la Confédération suisse[2]. Le , les troupes suisses (des contingents fribourgeois et soleurois) débarquent au Port Noir à Genève, puis, en juillet, commencent les négociations pour l'entrée de Genève dans la Confédération. Malgré la crainte des catholiques suisses face à la « Rome protestante » et aux troubles qu'elle a connus au XVIIIe siècle, le rattachement est effectif le , grâce, notamment, à l'influence exercée par le Tsar de l'Empire Russe Alexandre I, au Congrès de Vienne de 1815, au cours duquel la Russie a défendu l’indépendance et la neutralité de la Suisse[3].
Commémoration
Depuis 1883, les officiers genevois, avec les étudiants de la Société de Zofingue, sont associés à la commémoration de la Restauration grâce à l’initiative prise par un comité présidé par M. Gustave Pictet. Depuis 1887, c’est la Société Militaire de Genève qui organise la cérémonie se déroulant le au soir à 17h00 devant la Tour Baudet. Le , à l’occasion du 50e anniversaire de la restauration de la république, une plaque commémorative est scellée dans le mur de la Tour Baudet. Depuis 1934, un orateur est invité à s’exprimer publiquement, en présence des corps constitués. Dès 1969, la participation de la Compagnie des Vieux-Grenadiers et de sa musique de marche donne un lustre tout particulier à la manifestation à l’issue de laquelle la population est invitée à partager un verre de vin chaud servi sur la promenade de la Treille avec les hôtes de la Société Militaire. Même si, depuis l’année 2007, le Conseil d’Etat a modifié l’ordonnancement de la cérémonie ayant lieu le au matin, la cérémonie organisée par la Société Militaire chaque à 17h00 constitue en cette année du bicentenaire plus particulièrement, le lancement des cérémonies commémorant le bicentenaire du rattachement de Genève à la Confédération Suisse.
Chaque année depuis 1814, la Restauration est fêtée le matin du , jour férié dans le canton. Elle commence, à l'aube, par un tir de 23 coups de canon (un par canton suisse, en comptant les anciens demi-cantons pour un demi) par la Société d'artillerie de Genève (anciennement "Société des Vieux-Artilleurs"[4]) à trois emplacements, la promenade de la Treille, la promenade Saint-Antoine et la rotonde du Mont-Blanc, suivi par une cérémonie officielle en présence des autorités cantonales[5]. La cérémonie est suivie du culte de la Restauration à la cathédrale Saint-Pierre.
Références
- Louis Binz, Brève histoire de Genève, éd. Chancellerie d'État, Genève, 2000, p. 50
- Louis Binz, Brève histoire de Genève, p. 51
- « Deux siècles de relations diplomatiques entre la Suisse et la Fédération de Russie », sur www.eda.admin.ch (consulté le )
- Groupe historique des Vieux artilleurs, sur le site web de la Société d'artillerie de Genève. Consulté le 17 mars 2009.
- Richard Gaudet-Blavignac. "Fêtes et coutumes genevoises, in "Les communes genevoises et leurs armoiries". Ketty & Alexandre (1986), p. 35–36. (ISBN 288114005X)
Liens externes
- Commémoration officielle de la restauration de la république de Genève, sur le site de l'État de Genève.
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