Renouveau celtique

Le renouveau celtique est un mouvement culturel spontané de retour aux valeurs de la civilisation celtique, et s'exprimant à travers les arts, la vie associative, ou encore le sport.

Historique

Grande parade du festival interceltique de Lorient

Les invasions successives et la création d'États volontiers autarciques ont entraîné le déclin de la civilisation celte et une séparation durable de ses composantes. Malgré tout, l'Europe conserve un très fort héritage celtique dans la toponymie[1], permettant aux historiens et aux géographes de recréer le paysage historique de l'Europe il y a de cela plusieurs millénaires. Les Celtes nous ont également transmis un patrimoine linguistique, avec une domination – encore actuelle – de la langue orale sur la langue écrite, et une richesse dans les arts décoratifs, avec un style de motifs unique en Europe (cf. le Livre de Kells). Il est fréquent d'entendre parler de « musique celtique », même si le manque de sources rend difficile à identifier ce qui provient du fonds celtique initial.

Depuis quelques siècles, un mouvement culturel est né, qui vise à retrouver ou à recréer une dynamique interceltique, essentiellement par des échanges linguistiques, sportifs et artistiques. Parmi les événements remarquables qui concrétisent cette volonté, on peut citer :

  • Au XVIIIe siècle un mouvement néo-druidique apparaît en Grande-Bretagne : en 1717, John Toland institue l’Ancient Druid Order ; la publication des Chants d'Ossian, entre 1760 et 1765, stimule l'intérêt pour l'épopée celtique et les langues gaéliques ; en 1781, Henry Hurle crée à Londres l’Ancient Order of Druids ; en 1792, Iolo Morganwg fonde à Primerose Hill, le gorsedd (mot gallois qui signifie "trône", "assemblée"), qui est à la base du néo-bardisme gallois. La branche bretonne a été officiellement fondée le à Guingamp. Les néo-druides se rassemblent en gorsedd, ils se prétendent héritiers des druides de l’Antiquité, mais ils sont le plus souvent considérés comme des mouvements maçonniques ou de quête spirituelle. La hiérarchie reprend celle supposée des druides antiques : druide, barde, ovate.
  • Au XIXe siècle : quelques érudits, qui perçoivent l'importance ethnologique d'un monde rural en profonde mutation, battent la campagne pour collecter les contes, légendes, coutumes et musiques locales. C'est aussi l'époque où se crée la majorité des sociétés savantes qui font un travail de recherche, notamment sur la période historique préromaine. Ces travaux, naturellement influencés par les méthodes et idéaux de l'époque, ont cependant permis de récolter une matière celtique qui sans cela aurait disparu. Citons, pour exemple, le Barzaz Breiz du sieur de La Villemarqué.
  • Au XXe siècle : la première moitié est surtout marqué par les revendications politiques, qui aboutit par exemple à la création de la république d'Irlande, la deuxième moitié sera plus culturelle : reprise de jeux interceltiques, large diffusion mondiale de la musique dite "celtique", renouveau de la harpe celtique en Bretagne et création des bagadoù, mise en place du Festival interceltique de Lorient.

À l'origine centré sur les Îles Britanniques et la Bretagne armoricaine, le mouvement s'élargit actuellement à de nouvelles régions d'Europe qui revendiquent leurs racines celtes et les mettent en avant. Ainsi depuis les années 90, les Asturies et la Galice, régions d'Espagne, se rendent régulièrement aux manifestations interceltiques, en vertu de l'origine celtibère de leur population.

Le renouveau celtique en musique

Le phénomène identitaire touche de longue date les communautés d'origine celtique émigrées dans des pays Outre-Atlantique, comme les États-Unis (les premiers enregistrements acoustiques de ballades irlandaises nous viennent des États-Unis), le Canada et même l'Amérique Latine, où le nombre et la notoriété des artistes s'inspirant de la musique « celtique » (en fait, irlandaise ou écossaise) ne cesse de croître, à l'image de la célèbre canadienne Loreena McKennitt.

En France et au-delà (à l'occasion de très nombreuses tournées internationales), c'est Alan Stivell qui est à l'origine d'une véritable vague musicale celtique à partir de 1972 (voir le livre de Laurent Bourdelas paru au printemps 2012 à son sujet).

Le renouveau celtique touche aussi d'autres genres de musique. Ainsi ces dernières années est apparu le metal celtique avec des groupes comme Cruachan et Bran Barr qui contribuent à le populariser. De même le renouveau celtique a aussi donné naissance au punk celtique popularisé par The Pogues.

Le renouveau celtique dans le monde associatif

(à compléter avec néo-druidisme, ligue celtique, congrès celtique)

Le renouveau celtique en sport

Aujourd'hui les noms de deux clubs de football font référence à l'origine celte de leur région : le Celta Vigo à Vigo en Espagne, et le Celtic Glasgow à Glasgow en Écosse.

Langues celtiques

Certaines langues celtiques ont complètement disparu, telle la langue gauloise. D'autres sont encore vivantes, mais marginales : elles ne sont plus parlées couramment que par une frange minime de la population, laquelle s'exprime essentiellement dans la langue du pays historiquement dominant (l'anglais dans les Îles Britanniques, le français pour la Bretagne armoricaine). Cependant la situation est contrastée :

  • En France, dans la moitié ouest de la Bretagne, le breton, bien que pratiquement éradiqué par le système éducatif français, se transmet encore de parents à enfants ; il est aussi enseigné dans de rares écoles grâce à la volonté de quelques parents et au travail d'associations comme Diwan, Dihun ou Div yezh (voir l'article : Enseignement du breton). À noter que le breton est la seule langue celtique qui ne dispose d'aucun statut officiel dans le pays où elle est parlée.
  • Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord :
    • le cornique, en Cornouailles, s'y est parlé jusqu'au XVIIIe siècle ; revivifié, il est maintenant reconnu en tant que langue régionale d'Angleterre ;
    • l'écossais (ou gaélique d'Écosse) est encore la langue natale dans certains endroits comme les îles de Skye et de Raasay, où les panneaux sont bilingues ;
    • au Pays de Galles, un quart de la population parle encore le gallois ; cette langue est enseignée à l'école et dispose d'une médiatisation grandissante (nombreux journaux, une chaîne de télévision monolingue en gallois). De fait, le gallois est la première langue celtique en nombre de locuteurs, et ce nombre est en expansion.
  • En Irlande, l' irlandais, est une des deux langues officielles avec l'anglais, et est encore la langue maternelle de certaines régions comme le Connemara et les îles d'Aran ; l'irlandais a constitué une marque de résistance contre l'occupation anglaise. Il est enseigné à l'école. Il est, depuis 2007, l'une des 24 langues officielles de l'Union européenne.

Références

  1. les différentes recherches en toponymie de François Falc'hun

Articles connexes

Bibliographie

  • Connaissances du monde celtique au XVIIIe siècle - M. de Chiniac de la Bastide du Claux (1769) ; réédition et préface de Régis Blanchet, Éditions du Prieuré (1997) (ISBN 2-909672-90-5)
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