René Verneau

René Verneau est un anthropologue français, né le [1] à La Chapelle-sur-Loire et mort le à Paris.

Sa vie est marquée par une passion sans faille pour les îles Canaries, avec lesquelles il a entretenu des liens étroits : il ne se rend pas moins de six fois dans l'archipel au cours de sa longue existence.

Biographie

Issu d'une famille de la petite bourgeoisie provinciale, il s'intéresse très tôt à la botanique, collectionne les pierres et les insectes, et monte même son propre laboratoire de chimie.

En 1870, il entre à la Sorbonne pour y étudier la médecine. Mais il doit très vite interrompre ses études, à cause de la guerre franco-allemande. Influencé par les idées de Gobineau, il lit les œuvres de Quatrefages et de Broca, qui le décident à se tourner définitivement vers l'anthropologie.

[réf. nécessaire]

En 1873 il devient préparateur d'Anthropologie au musée national d'histoire naturelle[2].

En 1875 il passe le doctorat en médecine[2].

Le tournant de sa vie a lieu en 1877, lorsque le ministère de l'Instruction publique organise une expédition aux Îles Canaries[2]. Il s'agit d'un voyage au budget plutôt modeste, destiné à rassembler des informations scientifiques diverses sur l'archipel encore mal connu en France. Plus précisément, l'objectif est de trouver des ossements permettant d'opérer un rapprochement entre les premiers habitants des Îles Canaries et l'homme de Cro-Magnon que l'on vient de découvrir dans le Sud-Ouest de la France. Le Muséum d'histoire naturelle fait appel à Verneau pour cette expédition. Désireux de découvrir le monde, passionné par les nouveautés scientifiques au même titre que son contemporain et (presque) homonyme Jules Verne, René Verneau accepte la proposition du Musée.

En 1877-1878, René Verneau séjourne pour la première fois aux Îles Canaries, dans le cadre d'une mission scientifique du Ministère de l'Instruction publique[2]. À l'automne de 1878, il rentre à Paris où il présente son rapport au ministère de l'Instruction publique.

Le 1879, naît à Las Palmas le Museo Canario. René Verneau est nommé membre d'honneur de cette institution, en même temps que Sabin Berthelot et Quatrefages.

Entre 1884 et 1887, René Verneau revient aux Canaries, toujours dans le cadre d'une mission scientifique du Ministère de l'Instruction publique[2] pour y effectuer son plus long voyage. Pendant ces presque quatre années, le savant visite toutes les îles et profite de son séjour pour apprendre l'espagnol, qu'il ne parlera toutefois jamais parfaitement.[réf. nécessaire]

En 1889 il fouille le dolmen des Mureaux dans le cadre d'une mission scientifique du MNHN[2].

En 1891, Verneau publie à Paris Cinq années de séjour aux Îles Canaries[3]. L'œuvre est très bien accueillie par le public.

En 1892 il devient assistant de Ernest Hamy lorsque ce dernier succède à Quatrefages (†1892). La même année, il est chargé d'enseigner l'ethnographie à l'École coloniale ; le conseil municipal de Paris lui attribue la chaire d'Anthropologie nouvellement créée à l'Hôtel de ville[4] ; et il va en Italie dans le cadre d'une mission scientifique du Ministère de l'Instruction publique[2].

En 1894 il est délégué par le Ministère de l'Instruction publique à la Conférence internationale de Sarajevo[2].

En 1897 et 1898 le Ministère de l'Instruction publique lui confie les fouilles des cimetières gallo-romain et mérovingien de Mareuil-sur-Ourcq, et en 1898 du dolmen d'Ermenonville[2].

En 1904 et 1908 il occupe la chaire d'Anthropologie du musée d'histoire naturelle[4].

En 1905 il devient professeur de Paléontologie humaine à l'École d'Anthropologie[2].

En 1907 il est nommé conservateur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro[2].

En 1908, il devient directeur du musée d'ethnographie de Paris, après y avoir travaillé pendant trois ans comme conservateur. Il est à l'apogée de sa carrière.[réf. nécessaire]

En 1909 il est membre de la sous-commission des Monuments préhistoriques au Ministère de l'Instruction publique, et membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires au Ministère de l'Instruction publique[2].

À partir de 1910, Verneau consacre l'essentiel de ses recherches à la question de l'expansion de l'homme de Cro-Magnon en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie). Pour ce faire, il réalise de nombreux voyages.

En 1926, il publie son ouvrage le plus connu : Les Origines de l'humanité. Mais toutes ces activités ne lui font pas perdre pour autant contact avec les Îles Canaries : il continue par exemple à correspondre régulièrement avec le Museo Canario.

En 1932, la direction du musée invite René Verneau, alors à la retraite, à venir à la Grande Canarie. Il accepte la proposition et passe plusieurs mois dans l'île, hébergé par l'institution.

Le dernier voyage de Verneau aux Îles Canaries a lieu en 1935. Il est une nouvelle fois invité par le Museo Canario. L'anthropologue, bien qu'affaibli par l'âge, actualise les fichiers du musée et réorganise le fonds. Une fois son travail terminé, René Verneau salue une dernière fois ses amis canariens et rentre en France.

Il meurt à Paris en 1938, à l'âge de 85 ans.

[réf. nécessaire]

Le Lycée français de Gran Canaria porte son nom.

Distinctions honorifiques

(liste jusqu'en 1909, incomplète.)

Publications

  • [1891] Cinq années de séjour aux Iles Canaries, Paris, A. Hennuyer, , 450 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [1924] « La race de Neanderthal et la race de Grimaldi - leur rôle dans l'humanité », The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, no 54, , p. 211-230.
  • [1927] « À propos de la déformation artificielle du crâne chez les Mombouttous de l'Ouellé », Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle, no 4, , p. 287-294 (lire en ligne [sur archive.org]).
  • [1931] Histoire naturelle illustrée : l'homme, races et coutumes, Paris, Larousse, .

Voir aussi :

Direction éditoriale

Voir aussi

Liens externes

Références et notes

  1. Acte de naissance La Chapelle-sur-Loire 1852 No 19 accessible en ligne, registre des naissances 1851-1874 vue 18.
  2. « Titres et travaux », 1909, p. 5.
  3. Verneau 1891.
  4. « Titres et travaux », 1909, p. 7.
  5. « Donation à la Société de géographie de Paris] » (décret), Bulletin administratif de l'instruction publique, vol. 20, no 419, , p. 960 (lire en ligne [sur education.persee.fr], consulté le ).
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