Religion en Égypte
La religion en Égypte imprègne de nombreux aspects de la vie sociale. Elle est encadrée par la loi : la religion d'État est l'islam, et le droit à la liberté de religion est inscrit dans la Constitution égyptienne de 2007 sur le site de l'Organisme général de l'information. Les Musulmans représentent environ 90 % de la population[1]. La plus grande part d'entre eux sont sunnites. La plupart des non-Musulmans en Égypte sont chrétiens, dont la majorité appartiennent à l'Église copte orthodoxe.
Cet article concerne la religion dans l'Égypte actuelle. Pour la religion dans l'Égypte antique, voir Religion de l'Égypte antique.
Liberté de religion
Selon diverses sources[Lesquelles ?], le gouvernement imposerait des restrictions à la liberté religieuse et interdirait les pratiques incompatibles avec l'interprétation gouvernementale de la charia ; les quelque 500 à 2 000 personnes qui constituent la communauté baha'ie feraient l'objet de discriminations.
Le droit à la liberté de culte s'est considérablement dégradé depuis la chute du roi Farouk d'Égypte à l'arrivée au pouvoir d'Anouar El-Sadate, la réciprocité religieuse est inexistante car un non-musulman a bel et bien le droit de se convertir à l'islam mais inversement l'apostasie est officiellement condamnée à la peine capitale même s'il n'y a néanmoins jamais eu d’exécution connue à ce jour. L'affaire Mohammed Hegazy, un Égyptien d'origine musulmane né en 1982 et converti en 1998 à la religion chrétienne fait régulièrement scandale dans les médias pour avoir à de nombreuses reprises réclamé le droit à voir son changement de religion reconnu sur ses papiers d'identité (de manière plus ou moins similaire à l'affaire Lina Joy en Malaisie).
Le , le parlement égyptien adopte une loi régulant la construction et la restauration d'églises. Celle-ci marque une avancée par rapport au décret draconien qui régissait depuis 1934 la construction d’églises en Égypte[2].
Athéisme
L'athéisme est durement réprimé, et peut conduire à la perte de la garde des enfants[3], ou à plusieurs années de prison[4].
Après la révolution de 2011, les salafistes et les conservateurs s'allient pour contrer les projets d'extension des libertés (athéisme, féminisme, droits LGBT, tolérance des autres religions que l'islam, etc.), assimilées à des « concepts occidentaux ». En 2012, le président Mohamed Morsi, pro-Frères musulmans, est élu, et des mouvements de défense des droits de l'homme sont attaqués par les islamistes, lesquels souhaitent lutter contre les laïcs et les athées. Des plaintes pour « diffamation envers les religions » visent ainsi des athées, des chrétiens, des musulmans non sunnites, ainsi que des artistes et des personnalités politiques. Après le coup d'État militaire de 2013, et malgré l'espérance initiale de militants athées que le nouveau régime serait moins complaisant avec l'islamisme, une campagne est lancée contre eux par des médias proches du gouvernement et des religieux[5].
Religions reconnues
Le gouvernement égyptien ne reconnaît à l'heure actuelle[Quand ?] que trois religions, l'islam, le christianisme et le judaïsme.
Islam
L'islam sunnite est la religion d'une très grande majorité de la population.
La minorité chiite, qui comprendrait entre 700 000 et 2 000 000 fidèles, subit de nombreuses persécutions, notamment depuis la guerre Iran-Irak[6].
Christianisme
Première minorité religieuse, les chrétiens compteraient pour environ 10 % de la population de l'Égypte, la majorité appartenant à l'Église copte orthodoxe.
La part des chrétiens dans le pays est très discutée, et est sources à débats. Certains grands religieux liés à l'Université Islamique Al- Azar évoquent environ 1,5 % à 2 % de Chrétiens de toutes tendances dans le pays (dont les Coptes), tandis que certains hauts dirigeants du Clergé Chrétien Copte évoquent entre 15 et 25 % de Chrétiens Coptes, et 25 % de Chrétiens dans le pays. Les salafistes (musulmans) quant à eux, parlent de moins 0,5 % de Chrétiens dans le pays, un chiffre si bas qu'il est considéré comme « ridicule » par tous les autres groupes religieux, dont les musulmans sunnites[réf. nécessaire].
Judaïsme
La population juive restante, au XXIe siècle, ne dépasse pas la centaine.
Notes et références
- (en)BUREAU OF NEAR EASTERN AFFAIRS
- Égypte : le parlement adopte une nouvelle loi pour la construction d’églises
- « Egypte: des enfants retirés à leur mère pour cause d’athéisme », sur RFI, (consulté le )
- « Egypte : un étudiant condamné à trois ans de prison pour athéisme », sur L'Express, (consulté le )
- Amr Ezzat, « La guerre d'irréligion », Le Nouveau Magazine littéraire n°7-8, juillet-août 2018, p. 44-45.
- Delphine Minoui, « Égypte : les chiites persécutés quel que soit le régime », sur Le Figaro, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Dario Miccoli, Histories of the Jews of Egypt : an imagined bourgeoisie, 1880s-1950s, Routledge, London, New York, 2015, 229 p. (ISBN 978-1-138-80205-6)
Articles connexes
Liens externes
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