Reine Alapini-Gansou
Reine Alapini-Gansou, née le à Abidjan, est une juge à la Cour pénale internationale.
Biographie
Enfance et formation
Reine Alapini-Gansou est née à Abidjan le [1].
En 1999, elle est diplômée d'un DEA en Droit et politique de l’environnement des Universités de Lomé, Maastricht et Bhoutan[2]. Elle est également titulaire d'une maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires de l'Université nationale du Bénin, et de diplômes dans le domaine en droit international et droits de l'homme délivrés entre 1993 et 2002 par l'African Institute of Human Rights de Banjul, l'Institut international des droits de l'homme de Strasbourg et l'Organisation internationale de droit du développement de Rome[3]. Elle obtient, en 2007 un diplôme universitaire de troisième cycle en droit de la Common Law à l’Université de Lyon[1].
Elle se spécialise en droit international et droit de l'homme, en droit commercial et des affaires, notamment concernant les mécanismes alternatifs de résolution des différends), en droit du travail et en droit pénal[4].
Carrière
Depuis 1986, Reine Alapini-Gansou est avocate au barreau du Bénin[1]. En 1988, Reine Alapini-Gansou effectue un stage pour la Conférence internationale des barreaux à Paris. Entre 2000 et 2002, elle devient stagiaire auprès de l'Organisation internationale pour le droit du développement de Rome[5]. A partir de l'année 2000, elle enseigne le droit à l'Université d'Abomey-Calavi[1].
En 2001 elle travaille pour le projet "Justice pour tous au Rwanda", porté par l'association Avocats sans frontières[3]. Entre 2005 et 2009, puis entre 2012 et 2017, elle exerce la fonction de Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle dirige et présente notamment un rapport sur la liberté d'association[6]. Elle est membre du comité sur les droits humains des PVVIH et autres personnes vulnérables, qu'elle préside à sa création en 2009, pendant deux ans[5]. Elle est présidente de cette commission entre 2009 et 2012[3], et effectue des missions de promotions dans plus de 45 pays[5]. Reine Alapini-Gansou est présidente du conseil d'administration du Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH[7]).
En 2009, elle obtient une décision de justice rendant anti-constitutionnel l'article du code pénal béninois concernant l'adultère, jugé discriminatoire envers les femmes. Elle est également juriste conseil pour les femmes victimes de violences et de viols, au centre pour le Droit et le développement de la femme[5].
Entre mai et elle est membre de la Commission internationale d'enquête des Nations Unies sur les violences postélectorales en Côte d'Ivoire[4]. Elle y dénonce notamment les violences faites aux femmes[8]. Elle est ensuite membre de la Commission d'enquête des Nations Unies sur le Burundi[9].
Le , elle rejoint en qualité de membre la Cour permanente d'arbitrage des Nations Unies[4]. A partir de 2012, elle délivre des formations sur la procédure devant la Cour pénale internationale au Centre International de Formation des Avocats Francophones[5].
Reine Alapini-Gansou est élue juge à la Cour pénale internationale le lors de la seizième session de l'Assemblée des États parties au siège de l'ONU[4]. Elle prend ses fonctions le , pour un mandat de 9 ans[3]. Le gouvernement béninois a soutenu sa candidature à cette fonction, par une décision lors du conseil des ministres du à l'initiative du ministre des affaires étrangères et de la coopération et du ministre de la justice et de la législation[10]. C'est la première femme béninoise élue à cette fonction[11]. Dans le cadre de ses fonctions de juge à la CPI, elle traite notamment des situations en Libye, en République démocratique du Congo, en République du Mali, ou encore en Géorgie[3].
Distinctions
Reine Alapini-Gansou a reçu plusieurs distinctions pour sa contribution aux droits humains[5] :
- 2010 : Prix des droits de l’homme du cinquantenaire des indépendances africaines décerné par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer[9]
- 2012 : Distinction lors du 25e anniversaire de la Commission Africaine des droits de l’Homme pour sa contribution au service des droits de l’homme pour l’Afrique
Références
- « Madame Reine Alapini-Gansou / A propos / CADHP » (consulté le )
- Maryse ASSOGBADJO, « Cour pénale internationale: Reine Alapini Gansou et les autres juges prêtent serment demain », sur La Nation (consulté le )
- « judge », sur www.icc-cpi.int (consulté le )
- Pierre Eric Mbog Batassi, « Bénin : Reine Alapini Gansou élue juge à la CPI », sur Afrik.com, (consulté le )
- Exposé des qualifications de Reine Alapini-Gansou en vue de son élection à la fonction de Juge à la Cour pénale internationale. consultable en ligne https://asp.icc-cpi.int/iccdocs/asp_docs/Elections/EJ2017/ICC-ASP-EJ2017-BEN-ST-FRA.pdf
- (en) « Mme Reine Alapini-Gansou, Rapporteure Spéciale sur les défenseurs des droits humains pour la Commission Africaine, présente son mandat », sur ISHR (consulté le )
- (en-US) « Me Reine ALAPINI GANSOU, Juge à la CPI/Ms Reine ALAPINI GANSOU, Judge at the ICC – Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains » (consulté le )
- « Reine Alapini-Gansou: «Pas de réconciliation en Côte d'Ivoire sans justice pour les victimes» - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
- « HCDH | CoIBurundi Biographies des membres de la commission d´enquête sur le Burundi », sur www.ohchr.org (consulté le )
- Sam Boton, « Bénin : qui est Reine Alapini Gansou, élue juge à la CPI », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le )
- « Benin - Reine Alapini Gansou, première femme béninoise de la CPI », sur news.africahotnews.com (consulté le )
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