Raymond Ier des Baux
Raymond de Baux, seigneur de Marignane, né vers 1075-1085[1] ou en 1095[2], mort en 1149 à Barcelone, est un seigneur des Baux qui joua un rôle politique et militaire de premier plan dans la Provence de la première moitié du XIIe siècle. Il est fils de Guillaume Hugues, 3e seigneur des Baux, et de Vierna (peut-être) de Pasquière.
Biographie
Lors de la première croisade, il accompagne en 1104 son frère Guillaume en Terre sainte et, le , est parmi les témoins au testament de Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse.
Rentré en Provence en 1110, le il accepta sans récriminer la donation de la Provence que son héritière Douce fait à son mari Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, son futur beau-frère.
En 1114, il équipa sept galères pour coopérer avec le comte de Provence à l'expédition contre les Sarrasins, qui s'étaient emparés des Baléares, et leur reprend l'île de Majorque.
Pour lui témoigner sa gratitude, Raymond-Bérenger lui concéda, l'année suivante, le fief de Berre. Il intervint par la suite en faveur du comte de Barcelone au début de la guerre que celui-ci eut à soutenir contre Alphonse Jourdain. C'est au cours de cette lutte, qu'il obtint vers 1116 la main d'Étiennette de Provence, belle-sœur du comte de Barcelone.
Pendant les luttes pour la possession de la Provence entre Raymond-Bérenger et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse (1109-1125), apparemment Raymond restera à l’écart même s'il s'alliera au comte de Toulouse afin de ravager la région de Saint-Gilles, ce qui lui valut d'être excommunié le . La paix signée le entre les deux comtes (Alphonse Jourdain obtiendra le Comtat Venaissin) ratifiera, dans le faits, la définitive partition de la Provence. Mais sera seulement après la mort de son beau-frère (1131) que Raymond prendra les armes contre le nouveau comte de Provence, le jeune Bérenger-Raymond.
Il se révolta alors à nouveau avec l'appui du comte de Toulouse, des Sabran, et d'un très grand nombre de barons provençaux. C’est le commencement des guerres baussenques qui ravageront la Provence pendant plus de 50 ans.
Une fois Bérenger-Raymond mort en 1144, Raymond se rendit à Wurtzbourg auprès de l'empereur Conrad III pour obtenir de lui l'investiture sur la Provence. Conrad, en termes ambigus, la lui accorda le et lui attribua toutefois le droit de battre monnaie à Arles, Aix et dans leur château de Trinquetaille avec le pouvoir de la faire librement circuler dans tout le royaume de Provence. Muni de ce diplôme, il continua la lutte contre Raymond-Bérenger le Vieux, oncle de Raymond-Bérenger II.
La guerre sévit à Arles dont les tours furent rasées et atteignit son paroxysme vers 1145. À cette date, Raymond-Bérenger vint en Provence, vainquit ou gagna à son parti bon nombre de seigneurs provençaux, qui se soumirent à Tarascon en et, lorsque Alphonse Jourdain fut parti pour la croisade en 1148, Raymond de Baux, isolé, dut se soumettre.
Pendant cette période, en 1147 Raymond donnait le domaine de Silvacane au monastère de Sainte-Marie de Morimond pour permettre aux moines la fondation d’une église et d’un nouveau monastère.
Isolé et abandonné par ses alliés, en 1149 Raymond décida d’aller à Barcelone pour se soumettre et obtenir la restitution du château de Trinquetaille et, peu après, il y mourut. Une autre source indique qu'il fut fait prisonnier et qu'il mourut à Barcelone[3]. Son fils Hugues II lui succéda.
À Lançon-Provence, le château Raymond Ier des Baux a fêté son 9e centenaire en 2016.
Mariage et enfants
Il se marie en 1116 avec Étiennette de Provence et de Gévaudan, morte après 1160, fille de Gilbert, vicomte de Gévaudan, de Millau et de Carlat, et de Gerberge d'Arles, comtesse héritière de Provence. Elle lui donna plusieurs enfants :
- Hugues II, mort en Sardaigne en 1179, qui lui succède comme seigneur des Baux ;
- Guillaume, qui en 1130 cède avec ses frères des droits de passage au monastère de Boscodon. En 1150, après la mort de son père, il se soumet au comte de Provence, devient chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et meurt au printemps 1160 ;
- Bertrand Ier, mort vers 1181, seigneur des Baux après son frère, marié à Thiburge II, comtesse héritière d'Orange ;
- Alasacie, citée en 1142 et mariée à Pierre de Lambesc[4] ;
- Gilbert, cité en 1137, mort en 1160 ;
- peut-être Matelle, mariée successivement à Pierre II de Gabarret, vicomte de Béarn, puis à Pierre-Centulle III, comte de Bigorre.
Bibliographie
- Benjamin Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, Paris, 1857.
- Louis Barthélemy, Recherches historiques et généalogiques sur la maison des Baux, Tours, 1879.
- Louis Barthélemy, Inventaire chronologique et analytique des chartes de la maison des Baux, Marseille, 1882.
- George de Manteyer, La Provence du Ier au XIIe siècles, Gap, 1926.
- (it) Antonello del Balzo di Presenzano, A l'asar Bautezar! I del Balzo ed il loro tempo, Napoli, 2003.
- Pierre Conso, Les Seigneurs des Baux. Xe – XVe siècles, Tarascon, éd. des Consuls, .
- Alexandre Dumont-Castells, Les Baux et leur vallée, Xe – XVe siècles, tome 1 : Leur terroir, leurs domaines, leurs gentilshommes, éditions Jean-Marie Desbois - Généprovence, Les Baux-de-Provence, 2014.
Notes et références
- Les Seigneurs des Baux sur Medieval Lands, un projet de la Foundation for Medieval Genealogy.
- (Conso 2010, p. 43).
- p.137 in Maurice Pezet, Les belles heures du Pays d'Arles, Ed. Jeanne Laffitte, 1982, (ISBN 2-86276-055-2).
- aussi Peire de Lambesc
Voir aussi
- Portail de la Provence
- Portail Alpilles
- Portail du Moyen Âge
- Portail des pays catalans