Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises

La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (RNN161) est une réserve naturelle nationale protégeant l'ensemble des territoires terrestres et une partie de l'espace marin des trois districts sub-antarctiques des Terres australes et antarctiques françaises, c'est-à-dire l'archipel des Crozet, l'archipel des Kerguelen et les îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam. Créée en , elle protège 766 800 hectares sur terre et 66 530 100 hectares en mer, pour une superficie totale de 67 296 900 hectares (672 969 km2). Ceci en fait de très loin la plus grande réserve naturelle de France[2].

Le , le site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[3].

Son principal objectif est la protection effective et la gestion des espaces naturels concernés dans le but de maintenir la diversité biologique globale des Terres australes, en assurant notamment la protection des cétacés, puisqu'elle se situe à l'intérieur du sanctuaire austral qui leur est dédié.

Les îles sub-antarctiques françaises représentent, de par leur éloignement de tout centre d’activités humaines, des refuges uniques pour la faune et la flore. Leur patrimoine biologique océanique est encore presque intact et se trouve être à la fois riche et d’une importance considérable[4].

En , le périmètre de la réserve a été étendu à plus de 600 000 km2[5].

Périmètre actuel de la réserve

Partie terrestre

Dans l'archipel Kerguelen, la presqu'île de la Société de Géographie vue depuis la baie du Français

Pour sa partie terrestre, la réserve porte sur l'intégralité territoriale des îles et îlots des trois districts de l'archipel des Kerguelen, de l'archipel des Crozet et des îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam. Cela représente un ensemble de plus de 300 îles pour une surface d'environ 7633 km². Le point le plus haut est le mont Ross (1 850 mètres), situé sur Grande Terre.

Partie maritime

Pour sa partie maritime, la réserve inclut les espaces maritimes suivants[5] :

  • Archipel des Crozet : zone comprise entre les points suivants (coordonnées géographiques) :
    • Point C01 - 45° 00′ 00″ S, 45° 40′ 44″ E
    • Point C02 - 45° 00′ 00″ S, 47° 30′ 00″ E
    • Point C03 - 45° 30′ 00″ S, 47° 30′ 00″ E
    • Point C04 - 45° 30′ 00″ S, 49° 45′ 00″ E
    • Point C05 - 45° 00′ 00″ S, 49° 45′ 00″ E
    • Point C06 - 43° 02′ 41″ S, 52° 45′ 00″ E
    • Point C07 - 43° 59′ 04″ S, 55° 30′ 00″ E
    • Point C08 - 45° 15′ 00″ S, 53° 30′ 00″ E
    • Point C09 - 46° 00′ 00″ S, 53° 45′ 00″ E
    • Point C10 - 47° 15′ 00″ S, 53° 45′ 00″ E
    • Point C11 - 47° 15′ 00″ S, 52° 30′ 00″ E
    • Point C12 - 48° 00′ 00″ S, 52° 30′ 00″ E
    • Point C13 - 49° 35′ 56″ S, 54° 00′ 00″ E
    • Point C14 - 49° 45′ 18″ S, 50° 00′ 00″ E
    • Point C15 - 48° 00′ 00″ S, 49° 00′ 00″ E
    • Point C16 - 47° 00′ 00″ S, 49° 00′ 00″ E
    • Point C17 - 46° 15′ 00″ S, 48° 30′ 00″ E
    • Point C18 - 46° 15′ 00″ S, 45° 22′ 08″ E
  • Archipel des Kerguelen : zone comprise entre les points suivants (coordonnées géographiques) :
    • Point K01 - 49° 00′ 00″ S, 63° 13′ 43″ E
    • Point K02 - 49° 00′ 00″ S, 64° 30′ 00″ E
    • Point K03 - 46° 30′ 00″ S, 66° 00′ 00″ E
    • Point K04 - 45° 30′ 00″ S, 68° 00′ 00″ E
    • Point K05 - 46° 30′ 00″ S, 69° 00′ 00″ E
    • Point K06 - 46° 30′ 00″ S, 72° 00′ 00″ E
    • Point K07 - 47° 30′ 00″ S, 73° 00′ 00″ E
    • Point K08 - 47° 30′ 00″ S, 74° 54′ 11″ E
    • Point K09 - 52° 04′ 35″ S, 69° 30′ 00″ E
    • Point K10 - 51° 00′ 00″ S, 69° 30′ 00″ E
    • Point K11 - 51° 00′ 00″ S, 63° 09′ 53″ E
  • Îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam : zone comprise entre les points suivants (coordonnées géographiques) :
    • Point SPA01 - 37° 45′ 00″ S, 78° 15′ 00″ E
    • Point SPA02 - 38° 45′ 00″ S, 78° 15′ 00″ E
    • Point SPA03 - 39° 00′ 00″ S, 78° 00′ 00″ E
    • Point SPA04 - 39° 15′ 00″ S, 77° 30′ 00″ E
    • Point SPA05 - 39° 00′ 00″ S, 77° 00′ 00″ E
    • Point SPA06 - 37° 30′ 00″ S, 77° 00′ 00″ E
    • Point SPA07 - 37° 15′ 00″ S, 77° 30′ 00″ E
    • Point SPA08 - 37° 30′ 00″ S, 78° 00′ 00″ E

Protection des écosystèmes terrestres et maritimes

De par son histoire, géologique et biologique, sa situation géographique à des milliers de kilomètres de tout continent et les interactions entre les milieux marin et terrestre, la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises héberge une diversité et des populations d'espèces sans commune mesure[6]. La collectivité des TAAF a pour mission la gestion de la réserve naturelle grâce un plan de gestion décennal. Le deuxième plan de gestion qui s'étale de 2018 à 2027 s'articule autour de sept enjeux visant la conservation du territoire : le caractère sauvage des TAAF, le bon état de préservation des écosystèmes terrestres austraux, la caractérisation et la préservation des écosystèmes marins austraux riches et diversifiés, le développement des connaissances sur les oiseaux et mammifères marins en vue de préserver les populations d'oiseaux les plus menacées, le développement de l’acquisition de connaissances sur les ressources marines exploitées, le renforcement des connaissances scientifiques sur un territoire sentinelle, laboratoire du vivant et observatoire de la biodiversité et des changements globaux, la préservation du patrimoine historique et culturel[6].

Histoire

La réserve naturelle est créée par un décret du [7]

Le , elle devient un site Ramsar[8].

Les terres et mers australes françaises sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO le [9]

Administration, plan de gestion, règlement

La réserve naturelle est gérée par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Extension du périmètre

En 2016 (dans le cadre de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages) le périmètre a été étendu[5] à plus de 600 000 km², pour notamment :

  1. maintenir les fonctionnalités écologiques marines structurantes du réseau trophique des Terres australes et plus largement de l’Océan Indien ;
  2. « préserver la richesse du patrimoine naturel marin et la contribution à la santé globale des océans » ;
  3. « créer des zones de protection renforcée marines » ;
  4. « valider le modèle de gestion durable des pêcheries développées dans la réserve ».

Reconnaissance internationale

Liste verte de l'UICN

L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a créé en 2014 sa Liste verte des aires protégée. Ce label international « vise à reconnaître à travers le monde des aires protégées qui sont gérées équitablement et efficacement, avec des impacts positifs sur la natue et la société »[10].

Le , la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises a été ajouté à cette liste[11].

Patrimoine mondial de l'UNESCO

La réserve naturelle nationale a été inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO, à l'unanimité par les 21 membres du comité, le [12], sur les critères naturels VII, IX et X, à savoir qu'elle représente une aire d'une beauté remarquable, accueillant des processus biologiques et écologiques représentatif de l'évolution des communautés et des écosystèmes, grâce à l'isolement de ces îles, et enfin parce qu'elle participe à la conservation in-situ des oiseaux marins et des mammifères marins.

Notes et références

  1. « Réserve naturelle », site Internet des Terres australes et antarctiques françaises.
  2. « Qu’est-ce que le patrimoine mondial ? », sur Réserve naturelle nationale des terres australes françaises, patrimoine mondial de l'Unesco (consulté le )
  3. « Patrimoine biologique », site Internet des Terres australes et antarctiques françaises.
  4. « Décret n° 2016-1700 du 12 décembre 2016 portant extension et modification de la réglementation de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises », sur Légifrance
  5. « Enjeux de conservation », sur Réserve naturelle nationale des terres australes françaises, patrimoine mondial de l'Unesco (consulté le ).
  6. « Décret n°2006-1211 du 3 octobre 2006 portant création de la réserve naturelle des Terres australes françaises », sur Legifrance.
  7. (en) « Réserve Naturelle Nationale des Terres Australes Francaises », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le ).
  8. « Cinq nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO », sur UNESCO, (consulté le ).
  9. « 5 nouveaux sites français sur la Liste verte des aires protégées de l'UICN », sur UICN France, (consulté le )
  10. « Retour sur la Cérémonie nationale de la Liste Verte des aires protégées de l'UICN 2018 », sur UICN France, (consulté le )
  11. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Cinq nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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