Niger

Le Niger, en forme longue la république du Niger, est un pays d'Afrique de l'Ouest, situé entre l'Algérie au nord-nord-ouest, la Libye au nord-est, le Tchad à l'est, le Nigeria au sud, le Bénin au sud-sud-ouest, le Burkina Faso et le Mali à l'ouest-sud-ouest. La capitale est Niamey. Les habitants sont les Nigériens et les Nigériennes[note 1]. Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l'Afrique subsaharienne et l'Afrique du Nord.

Pour les articles homonymes, voir Niger (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Nigeria.

République du Niger


Drapeau du Niger.

Armoiries du Niger.
Devise Fraternité, Travail, Progrès
Hymne La Nigérienne
Fête nationale
· Événement commémoré Proclamation de la République ()
Administration
Forme de l'État République semi-présidentielle
Président de la République Mohamed Bazoum
Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou
Parlement Assemblée nationale
Langues officielles Français
Capitale Niamey

13° 32′ N, 2° 05′ E

Géographie
Plus grande ville Niamey
Superficie totale 1 267 000 km2
(classé 23e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +1
Histoire
Indépendance De la France
date
Démographie
Gentilé Nigérien, Nigérienne
Population totale (2020[1]) 22 772 361 hab.
(classé 58e)
Densité 18 hab./km2
Économie
IDH (2018) 0,377[2] (faible ; 189e)
Monnaie Franc CFA (UEMOA) (XOF​)
Divers
Code ISO 3166-1 NER, NE​
Domaine Internet .ne
Indicatif téléphonique +227
Organisations internationales OHADA
APO
BAD
CEDEAO
CEN-SAD
ONU
CBLT
ALG
G5S
CAMES
OCI

Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l'or, le fer, le charbon, l'uranium et le pétrole.

Histoire

L'occupation humaine de la région remonte au moins au VIIIe millénaire av. J.-C. (céramiques du massif de l'Aïr) ; un cimetière du IIIe millénaire av. J.-C.[3] a été découvert en 2005 dans le désert du Ténéré. Au Ier millénaire av. J.-C., les Berbères se seraient introduits par une des routes transsahariennes, refoulant vers le sud les populations sédentaires ou se métissant avec elles. Au VIIe siècle l'Empire songhaï se constitue. La capitale de l'Empire est, à partir du Xe siècle, Gao. La région devient musulmane au début du XIe siècle, lorsque les rois de Moukia se convertissent à l'islam. En 1591, l'Empire est défait par les Saadiens. Entre les XVIIe et XIXe siècles, les Touaregs et les Peuls contrôlent une partie du pays et, bien avant cette date, les Haoussas dominent sa partie sud[4].

La zone est conquise par les Français en 1890, la frontière franco-anglaise (ligne Say-Barroua), est reportée plus au nord par la Convention franco-britannique 1898. Trois missions françaises (Fourau-Lamy au Sahara, Voulet-Chanoine puis Joalland-Meynier par l'ouest, Émile Gentil à partir du royaume du Kongo), lancées cette même année, se rejoignirent en à Kousseri et y détruisirent les forces du chef Rabah, unissant l'ensemble des possessions françaises d'Afrique. Territoire militaire depuis 1900, pacifié depuis 1920, le Niger est réduit en colonie le , à l'intérieur de l'Afrique-Occidentale française ; devenue membre de la Communauté française en , la république est indépendante depuis le [5].

De 1960 à 1999

Le Niger est alors gouverné par le président Hamani Diori dans un système de parti civil unique[6].

En 1974, un coup d'État mené par le lieutenant-colonel Seyni Kountché renverse le pouvoir civil. Ce dernier dirige le pays avec un petit groupe de militaires jusqu'à sa mort en 1987. Son chef d'état-major, le colonel Ali Saibou, lui succède, relâche certains prisonniers politiques, libéralise la législation et la politique nigérienne et promulgue une nouvelle Constitution[7].

Toutefois, face aux demandes de la société civile en faveur de l'institution d'un régime démocratique et multipartite, le régime finit par les accepter à la fin de l'année 1990. De nouveaux partis et mouvements civiques font leur apparition et une conférence nationale pour la paix civile est organisée en . Elle aboutit à l'abrogation de la Charte nationale, la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement. Un gouvernement de transition vers la démocratie voit le jour. Amadou Cheiffou est désigné Premier ministre en [8]. Une rébellion touarègue agite une partie du pays.

En , Mahamane Ousmane devient président après une élection considérée comme démocratique[9]. Si l'économie va en se dégradant, certaines réalisations sont à souligner, comme l'organisation réussie d'un référendum constitutionnel, l'adoption d'un code électoral ainsi que celle d'un code rural et enfin la tenue d'une série d'élections libres, dans un climat pacifié et sur tout le territoire. La liberté de la presse permet alors l'éclosion de nombreux journaux indépendants.

Les résultats des élections législatives de 1995 aboutissent à la cohabitation entre le président et son rival, ancien Premier ministre, et in fine à la paralysie gouvernementale. Le colonel Ibrahim Baré Maïnassara met en place le Conseil de salut national en 1996 et prend la tête d'une transition de six mois pour rédiger la constitution pour une Quatrième République. Baré organise l'élection présidentielle en juillet de la même année mais, alors que le processus de vote est en cours, remplace les membres de la Commission électorale et se fait déclarer vainqueur par cette dernière[10]. Les élections législatives truquées de novembre suivant lui donnent une majorité de 57 % des sièges. Ce coup de force éloigne les donateurs étrangers, poussant le président Baré à rechercher l'aide de la Libye pour soutenir l'économie nigérienne. Parallèlement, on assiste à des violations répétées des droits de l'homme.

Cependant, il reste alors un point positif de ces journées de conférence nationale de 1991. L'initiative entamée pour rechercher la paix avec la première rébellion touarègue et touboue permet la signature d'un accord de paix en . Les Touaregs revendiquent une plus grande autonomie sur leur territoire, ainsi que des retombées économiques des activités minières qui s'effectuent sur leur territoire. Ils réclament des emplois dans ces mines par exemple. Il s'agit également de revendications sociales et politiques. Les Touaregs dénoncent leur marginalisation et demandent une plus grande autonomie au pouvoir en place. Le gouvernement nigérien répondit par les armes, via l'armée nationale.

De 1999 à 2009

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2019). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Le , Baré est tué dans un coup d'État mené par le commandant Daouda Malam Wanké, qui établit un régime de transition pour un retour à la démocratie. Lors des élections législatives et présidentielle d'octobre et , la coalition du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) et de la Convention démocratique et sociale (CDS), menée par Mamadou Tandja, gagne les élections.

La nouvelle Constitution du Niger est approuvée en . Elle restaure le régime semi-présidentiel de la Constitution de 1992 où le président est élu au suffrage universel pour 5 ans et nomme le Premier ministre avec lequel il partage le pouvoir exécutif. L'Assemblée nationale, pour suivre l'évolution démographique du pays, voit ses effectifs monter à 171 députés, également élus pour 5 ans selon un scrutin majoritaire.

Le nouveau pouvoir doit affronter une mutinerie militaire en août 2002 dans le Sud-Est du pays. L'état d'urgence est déclaré mais les mutins sont rapidement ramenés dans leurs casernes ou arrêtés par les troupes fidèles au gouvernement[11],[12].

Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger.
Un lieutenant-colonel des Forces armées du Niger.

La législature élue en accueille sept partis politiques différents. Mamadou Tandja est réélu président en et choisit de nouveau Hama Amadou comme Premier ministre. Mahamane Ousmane, à la tête de la CDS, est réélu Président de l'Assemblée nationale par ses pairs.

En , Seyni Oumarou est nommé Premier ministre après une motion de censure qui renverse le gouvernement Hama Amadou. Mais de 2007 à 2008, une seconde rébellion touarègue a lieu au nord du Niger[13], aggravant les perspectives économiques du pays et refermant à nouveau la page des progrès politiques.

Le , le président Mamadou Tandja réussit son coup de force lors du référendum constitutionnel décrété illégal par la Cour constitutionnelle et contesté par l'opposition politique. Ce référendum vise à autoriser le remplacement de la constitution nigérienne. Les deux grands changements qu'il engendre sont la non limitation du nombre de mandats présidentiels et le passage d'un régime semi-présidentiel à un régime présidentiel[14]. Mamadou Tandja bénéficie d'une extension exceptionnelle de son mandat de 3 ans pour « achever les chantiers entrepris ». La tenue du référendum est précédée et suivie de grandes manifestations et contestations.

Depuis 2009

Le , un coup d'État est organisé dans la capitale Niamey aux abords du palais présidentiel[15]. Les insurgés placent le président en état d'arrestation[16] et un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) est mis en place, sous la présidence de Salou Djibo, chef d'escadron de l'armée nigérienne. Le lundi , le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie présente un gouvernement de 20 membres parmi lesquels figurent cinq militaires. Mahamadou Danda est nommé Premier ministre. La Septième République est proclamée par le chef de la transition le .

Après des élections reconnues libres et transparentes par les différents observateurs[17], en mars et , Mahamadou Issoufou a prêté serment le jeudi . Il nomme le même jour Brigi Rafini au poste de Premier ministre.

Mahamadou Issoufou est réélu lors de l'élection présidentielle de mars 2016 pour un second mandat à la présidence de la république. Il obtient 92,51 % des suffrages exprimés, l'opposition ayant boycotté l'élection. Son principal opposant, Hama Amadou, doit s'exiler en France[18],[19].

Mais la situation sécuritaire continue à se dégrader dans les territoires limites avec le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria[20],[21],[22].

Lors du premier tour de l'élection présidentielle le , Mohamed Bazoum obtient 39,33 % des voix, suivi par l'ancien président Mahamane Ousmane qui recueille 16,99 % des votes[23]. Le second tour se tient le et est remporté par Mohamed Bazoum avec 55,75 % des suffrages, selon des résultats provisoires[24].

Une tentative de coup d'État a lieu dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, à quelques jours de l'investiture de Mohamed Bazoum[25].

Le 2 avril 2021, Mohamed Bazoum prête serment et entre en fonction[26].

Subdivisions

Les régions du Niger.

Le Niger est divisé en 8 régions : Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Niamey, Tahoua, Tillabéri, Zinder. Chaque région porte le nom de sa capitale.

Les régions sont divisées en 63 départements depuis 2012 ayant à leur tête des préfets.

La capitale, Niamey, est une communauté urbaine distincte. La ville de Niamey est composée de 5 communes.

Géographie

La situation géographique du Niger fait de lui un carrefour d'échanges entre l'Afrique du Nord et l'Afrique au sud du Sahara. Situé en Afrique occidentale entre les parallèles 11°37 et 23°33 de latitude nord d'une part, et les méridiens 16° de longitude est et 0°10 de longitude ouest d'autre part, le Niger s'étend sur 1 267 000 km2. Il est le plus vaste des pays de l'Afrique occidentale et se classe 6e à l'échelle continentale (après l'Algérie, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Libye et le Tchad). Le Niger comprend une zone méridionale au climat de type soudanien et sud-sahélien. Au nord de la ligne Filingué-Tahoua-Tanout, elle fait place au climat nord-sahélienne, puis au climat saharien dans le Nord, le massif de l'Aïr et les plaines qui l'entourent. Le relief du pays est assez varié. La vallée du Niger a un lit semé d'îles, bordé de cuvettes, encadré de falaises gréseuses. Les régions méridionales présentent un relief tabulaire formant des plateaux latéritiques peu élevés, coupés de dépressions comme le Dallol Bosso et le Dallol Maouri, affluents desséchés du Niger : plateaux du Damergou et de l'Ader, recouverts d'une croûte latéritique s’enfonçant à l'ouest sous les grès du moyen Niger. L'Azawad est une vaste plaine ensablée, traversée de larges vallées peu profondes; l'Aïr, un ensemble de massifs rocheux coupés de vallées étroites où la vie est plus active. La partie orientale du pays, au nord du Tchad, est une région de sable : elle englobe le grand erg du Ténéré , formé de dunes vives interrompues par les dépressions argileuses du Kaouar et de l'Agram. Le Niger pénètre dans l'État auquel il donne son nom par les rapides de Labbézenga. Il ne reçoit que des affluents secondaires ( Gorouol, Sirba, Goroubi, Mekrou) et sur la rive droite seulement. Les tributaires du Tchad n'intéressent que faiblement le pays; le Komadougou Yobé forme, sur 15 km, la frontière avec le Nigeria; ce n'est qu'un mince cours d'eau. Compris entièrement dans la zone de climat sahélien et Saharien, le pays a deux saisons, sèche et humide, nettement différenciées; les précipitations se raréfient vers le nord[5].

Image satellite du Niger.

Le territoire du Niger est constitué à 80 % du Sahara et du Sahel. Seule une bande au sud du pays est verte. L'accès à l'eau est un problème pour une grande partie de la population, même si des châteaux d'eau arrivent petit à petit dans les villes.

Le désert progresse de 200 000 hectares chaque année. Les programmes gouvernementaux de reforestation se heurtent aux fréquentes sécheresses et à la demande croissante en bois et en terres agricoles. Depuis 1990, la forêt a perdu un tiers de sa surface et ne couvre plus que 1 % du pays[27]. 8 % seulement du territoire reçoit plus de 400 millimètres de pluie par an qui autorise une agriculture satisfaisante. En 2015, le pays est en situation de pénurie alimentaire structurelle[28].

Grâce au collectif de régénération naturelle gérée par les agriculteurs, plus de 5 millions d’hectares de terres au Niger présentent aujourd’hui des signes de régénération de la végétation en 2005 par rapport aux années 1970. La dégradation des terres a été nettement réduite, l’érosion diminuée, la fertilité augmentée et la productivité agricole améliorée de façon spectaculaire[29].

Certains animaux, comme les éléphants, les lions et les girafes, sont en danger de disparition en raison de la destruction de la forêt et du braconnage. Le dernier troupeau de girafes en liberté de toute l'Afrique de l'Ouest évolue dans les environs du village de Kouré, à 60 km de la capitale Niamey. D'autre part, un parc portant le nom de « parc national du W du Niger » (à cause des sinuosités du fleuve Niger à cet endroit) se trouve sur le territoire de trois pays : le Niger, le Bénin et le Burkina Faso. Dans le fleuve Niger, les hippopotames sont protégés et se multiplient au point de devenir menaçants pour les populations locales. À la tombée de la nuit, il n'est pas rare qu'ils viennent saccager les cultures du bord du fleuve.

Démographie

Forte de 3 millions d’habitants en 1960[28], la population du Niger est estimée à 20 millions d'habitants en 2018.

Les différentes ethnies sont[30] :

  • les Haoussas (55,4 % de la population), qui vivent dans le Centre et l'Est du pays avec une aire culturelle largement étendue au Nigeria ;
  • les Zarmas (18,2 %) et les Songhaïs (4,0 %) qui occupent l'Ouest du pays et constituent le deuxième groupe du pays ;
  • les Touaregs (11 %)
  • les Peuls (10 %) répartis sur tout le territoire avec une forte concentration dans la région de Tillabéri ;
  • les Kanouris (4,2 %) et les Boudoumas dans l'Extrême-Est ;
  • les Gourmantchés (0,3 %) dans le Sud-Ouest du pays.
  • Les Toubous (0,1 %)
  • les Arabes (0,04 %), répartis majoritairement dans le Nord du pays et dans la capitale
  • les Boudoumas

Émigration

En 2015, l’Union européenne décide d'agir afin de stopper les migrants venus du sud. Réunis dans la capitale maltaise, les représentants des pays membres imaginent comment externaliser leur lutte contre l’immigration, avec l'aide de certains États africains. En échange d'une aide économique de quelques centaines de millions d'euros, les autorités nigériennes acceptent de rendre illégal le passage des migrants[31].

Depuis lors, toute personne permettant à un migrant d’entrer illégalement sur le territoire, ou d’en sortir, en échange d’un avantage financier ou matériel encourt une peine de cinq à dix ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 5 millions de francs CFA (7 630 euros). Celui qui l’aide durant son séjour sans en tirer avantage — qui le loge, le nourrit, lui fournit des vêtements — s'expose à deux à cinq ans de prison[31].

Une simple présomption peut suffire à refouler une personne vers le sud du pays, parfois après un court passage en prison. D'après le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants : « Le manque de clarté du texte et sa mise en œuvre répressive — au lieu de chercher la protection des personnes — ont abouti à la criminalisation de toutes les migrations et ont poussé les migrants à se cacher, ce qui les rend plus vulnérables aux abus et aux violations des droits de l’homme »[31],

Fécondité

Le pays possède le taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,6 enfants par femme en moyenne. En 2015, une personne sur deux a moins de 15 ans[32]. Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), 30 % des filles sont mariées avant l'âge de 15 ans et 75 % avant 18 ans. Ces mariages ont souvent pour conséquence d'interrompre la scolarisation des filles[33]. La charge de travail journalière de la femme rurale est de 16 à 18 heures et ne lui donne que bien peu de temps pour ses enfants[34]. Près de 60 % des femmes pensent qu'il peut être justifié qu’un homme batte sa femme[35].

Cette démographie galopante s'explique autant par le poids des traditions patriarcales que de la religion, mais aussi en la croyance que les enfants fournissent une main-d'œuvre agricole gratuite. Cependant, sous le coup de la pression démographique et du réchauffement climatique, les terres cultivables se font de plus en plus rares et ont moins de rendement. Alors que la population risque encore de doubler d'ici deux décennies, le gouvernement lance à la fin des années 2010 des programmes de sensibilisation à la contraception à destination des femmes[36].

Seule une fille sur deux va à l’école primaire, une sur 10 au collège et une sur 50 au lycée[37].

Langues

La langue officielle du Niger est le français. Le Niger est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.

En 2010, les langues les plus parlées sont[30] :

Il convient d'ajouter aussi le gourmantché, le toubou et le boudouma qui sont des langues parlées également par une faible partie de la population. L’anglais est présent, car des Haoussas du Nigeria sont installés au Niger, et les échanges entre les deux pays sont importants.

Le Niger compte huit langues nationales : haoussa, zarma, tamajaq, peul, kanouri, arabe, gourmantché, toubou[38].

Religions

Mosquée Tchana de Maradi.

Le Niger est un État séculier dont la société est composée de 95 à 99 % de musulmans[39],[30],[40]. Le Niger est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.

59 % à 95 % des musulmans sont sunnites et 5 % à 7 % sont chiites. De plus, 47 % sont membres d'une fraternité soufie, principalement la Tijaniyya soufie[40],[39].

Le reste de la société est composé de chrétiens et d'animistes.

Le christianisme a une faible implantation au Niger du fait de l'islamisation ancienne des différentes régions et de la venue tardive de missionnaires chrétiens durant la colonisation du pays. Les populations chrétiennes du Niger se trouvent en grande partie dans la région de Doutchi et Téra qui concentre également une forte communauté animiste. Les chrétiens, surtout catholiques, sont souvent désignés par l'appellation « créoles », en référence à la colonisation française, car dans le pays, l'islam s'apparente à un caractère identitaire, surtout pendant la période de la décolonisation. En 2016, on compte au Niger 70 000 chrétiens, catholiques et protestants[réf. nécessaire]. Les animistes sont environ 50 000, et sont presque tous concentrés dans la région de Téra, Dogondoutchie, Konni et Gaya.

L'identité nationale est aussi très influencée par les Haoussas du Nord du Nigeria qui restent très influents pour les Haoussas du Niger, qui représentent la majorité de la population du pays.

Économie

Le Niger est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine.

Dès , l'ONU avertit d'une probable famine pour 2005, provoquée par la sécheresse et les invasions de criquets. Environ 33 % de la population nigérienne (3,5 millions de personnes) serait affectée par la pénurie alimentaire[41],[42]. Fin 2005 et sans l'aide financière demandée par l'ONU, 2,4 millions de Nigériens ont été touchés.

Les exportations vers la France de l'uranium des mines d'Arlit ont longtemps constitué une part importante du revenu extérieur du pays. En , le gouvernement du Niger et la présidente du directoire d'Areva signent une convention minière stratégique accordant au groupe nucléaire français un permis d'exploitation sur le gisement d'Imouraren, présentée par Areva comme la « mine d'uranium la plus importante de toute l'Afrique et la deuxième du monde »[43] derrière celle de McArthur River au Canada. Quand la mine tournera à plein régime, le Niger deviendra alors le deuxième producteur mondial d'uranium derrière le Canada.

Les mines de charbon de la région de Tchirozérine sont exploitées à ciel ouvert.

Le Niger dispose de plusieurs réserves de pétrole. La région d'Agadez, Zinder, Tahoua et Diffa regorge le pétrole. Selon l'U.S. Energy Information Administration (EIA), la production a démarré fin 2011[44]. En 2012, la production était de 20 000 barils par jour. En 2014 elle devrait atteindre 80 000 barils par jour.

Par manque d'infrastructures de qualité et de masse, le tourisme est peu développé. Certaines routes « goudronnées » ne sont pas entretenues (accidents fréquents). Il existe une voie ferrée en cours de réalisation et seulement deux aéroports internationaux à Niamey et à Agadez. Seule la partie nord est un peu ouverte aux touristes recherchant le désert. Bien que le Niger soit l'un des plus importants producteurs d'uranium au monde, il figure dans les derniers de la planète en matière de développement humain (source ONU).

En plus de l'uranium, des sociétés étrangères ont été autorisées à prospecter d'autres ressources dans le désert, comme le Canadien SEMAFO qui exploite une mine d'or. Depuis la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, qui ont investi dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet[45] multiplient les contrats avec des pays africains. La pauvreté minant le pays et le gouvernement refusant d'investir pleinement dans les zones sous le contrôle des Touaregs, les nomades se sont révoltés.

Le PIB du Niger a connu une augmentation de 2 % en 2009. Il était de 10,45 milliards de dollar US à cette même date. L'agriculture occupait 39 %, le secteur tertiaire 44 % et le secteur industriel 17 % du PIB en 2001. L'agriculture est aussi le secteur économique qui mobilise le plus de population (90 %). Le PIB par habitant est de 1 200 dollars US.

Culture

Festival Hawan Sallah Zinder.

La force de la cohésion sociale au Niger, c'est sans doute la « parenté à plaisanterie » ou « cousinage à plaisanterie » qui permet aux différents groupes de se critiquer entre eux sans heurt. C'est un excellent moyen de résorber les problèmes interethniques et cela fait de la société nigérienne une société tolérante.

Le Réseau des bibliothèques de lecture publique du Niger comprend environ une trentaine de bibliothèques. À cela s'ajoute le réseau des bibliothèques universitaires.

Hawan Kaho a Maradi.

Musique

Paléontologie et archéologie

Le Niger est riche de vestiges paléontologiques et archéologiques, parfois remarquables.

Plusieurs cimetières de dinosaures sont disséminés dans le désert, notamment un site près de la falaise de Tiguidit au sud d'Agadez. De nombreux squelettes et fossiles d'animaux ont été découverts. Le musée national Boubou-Hama de Niamey comprend un pavillon réservé à ce thème.

Le massif de l'Aïr (Nord du pays) et le désert du Ténéré abritent de nombreuses gravures rupestres, comme les girafes de Dabous[46]. Il n'est pas rare, dans le désert, de traverser des sites recouverts de pointes de flèche en silex. Les populations nomades locales (essentiellement des touaregs) peuvent essayer d'en vendre aux touristes. Les textes législatifs sont clairs. Pour tenter d'empêcher tout trafic, la sortie du pays de ces pièces est formellement interdite.

Dans le Sud-Ouest du pays, près du village de Bura, des archéologues ont exhumé des sculptures en terre cuite. Découvert en 1983, le site a été inscrit par l'ICOM (International Council of Museums) sur la liste rouge des vestiges archéologiques menacés de pillage[47].

Ordres et décorations

Ordres nationaux :

  • Ordre national du Niger.
  • Ordre du Mérite.

Ordres ministériels/spécifiques :

  • Ordre des Palmes académiques.
  • Ordre du Mérite agricole.

Divers

Fêtes et jours fériés
DateNom françaisNom localRemarques
1er janvierJour de l'an
24 avrilJournée de la Concorde
1er maiFête du Travail
3 aoûtFête de l'IndépendanceAnniversaire de l'indépendance obtenue en 1960. Aussi appelée Fête de l'Arbre, la tradition voulant que chaque Nigérien plante un arbre en vue de lutter contre la désertification du pays.
18 décembreJour de la République
25 décembreNoël

En plus de ces jours fériés à date fixe, il faut ajouter les fêtes musulmanes :

  • le jour de la fête de Ramadan ;
  • le jour lendemain de la nuit du Destin ;
  • le premier jour du nouvel an musulman ;
  • deux jours fériés pour la tabaski (Aïd el-Kebir), le jour même et le lendemain.

Scolarisation et enseignement supérieur

Le taux de scolarisation était de 63,2 % au primaire en 2012 dans l’ensemble du pays, dont 57,6 % chez les filles[48]. Les jeunes filles ont beaucoup de difficultés à avoir accès à l'éducation malgré l’aide de l’UNICEF ou d'autres groupes d’aide. Le Niger a un taux d'alphabétisation de 30,11 % en 2012 et le taux d’analphabètes atteignait 89 % en 2001. Le gouvernement a fait plusieurs campagnes de sensibilisation avec l’aide d’autres pays. Vu l’inégalité de la répartition des populations sur le territoire, chacune des huit régions doit trouver la solution à ce problème[49].

Quelques universités au Niger :

Codes

Le Niger a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Les ressortissants du Nigeria sont des Nigérians.

Références

  1. (en) « Africa :: Niger », sur The World Factbook (consulté le ).
  2. (en) « Human Development Reports », sur hdr.undp.org (consulté le ).
  3. (en) Randolph E. Schmid, Associated Press, « Ancient cemetery found in 'green' Sahara Desert », ABC News.
  4. François Wesemael et Roland Wesemaël, « 1955-2005 : 50 ans de science reflétés dans le Petit Larousse illustré », dans Les dictionnaires Larousse, Presses de l’Université de Montréal (ISBN 978-2-7606-1991-3, lire en ligne), p. 199–217.
  5. Larousse, Pierre, 1817-1875., Grand Larousse encyclopedique., Librarire Larousse, 1960-64 (OCLC 2857722, lire en ligne).
  6. « Niger. Évolution politique depuis l'indépendance », sur Encyclopædia Universalis.
  7. « Niger : le premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir du général Ali Saibou Les militaires ne regagneront pas leurs casernes », Le Monde, (lire en ligne).
  8. « Cheiffou Amadou, candidat du RSD », BBC, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Niger : Mahamane Ousmane officiellement proclamé président », Le Monde, (lire en ligne).
  10. « Au Niger, le général Maïnassara gagne l'élection présidentielle », Le Monde, (lire en ligne).
  11. (en) Nick Taylor, « Emergency in Niger », The Guardian, .
  12. (en) « Troops put down Niger mutiny », sur bbc.co.uk, .
  13. Ousseini Issa, « La rébellion touarègue multiplie les fronts », Courrier international, no 915, , p. 38 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Victoire écrasante de Tandja au référendum contesté du 4 août », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  15. « Niger: le président Tandja serait «aux mains des mutins» », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Niger head held in military coup », sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  17. « Mahamadou Issoufou élu président du Niger avec 57,95 % des voix », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  18. « Niger: le président Issoufou investi pour son deuxième mandat », Libération, (lire en ligne).
  19. « Niger : le grand ménage du président Mahamadou Issoufou », Jeune Afrique, (lire en ligne).
  20. « Afrique de l’Ouest : la stabilité régionale au cœur du sommet de la Cédéao à Monrovia », Le Monde, (lire en ligne).
  21. Laurence Caramel, « Changement climatique et pression démographique, terreau de la violence au Sahel », Le Monde, (lire en ligne).
  22. « Niger: plusieurs dizaines de soldats tués dans l'attaque d’une garnison à Inates », Radio France internationale, (lire en ligne).
  23. « presidentielle | Commission Électorale Nationale Indépendante » (consulté le ).
  24. « 2ndtour | Commission Électorale Nationale Indépendante » (consulté le ).
  25. « Le Niger victime d'une tentative de coup d'État », sur France 24, (consulté le ).
  26. « Niger : investi président, Mohamed Bazoum dénonce la « barbarie » des jihadistes – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  27. PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, 2008, p. 263.
  28. Serge Michailof : « L’Afrique n’est pas sur la voie de l’émergence », entretien de Serge Michailof, jeuneafrique.com, 20 novembre 2015.
  29. John T. Ackerman, « Dégradation de l’environnement et conflits en Afrique »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur airpower.maxwell.af.mil, .
  30. « Niger », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le ).
  31. Rémi Carayol, « Les migrants dans la nasse d'Agadez », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  32. Julien Damon, « La croissance démographie contre le développement », Conflits : histoire, géopolitique, relations internationales, no hors série 3, , p. 23-26.
  33. « Niger : le président Issoufou inquiet d'une démographie galopante »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), courrierinternational.com, 3.08.2017.
  34. Quelques faits et chiffres sur la situation des femmes au Niger, unicef (lire en ligne).
  35. Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger, Institut National de la Statistique (INS) et ICF International, , 458 p. (lire en ligne), p. 265.
  36. Frédéric Brillet, « Le Niger étouffe de trop d'enfants », Paris Match, semaine du 13 au 19 décembre 2018, p. 167-170.
  37. « En Afrique de l’Ouest, les gouvernements appelés à plus d’efforts pour réduire les inégalités », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  38. « Le Niger », sur Présidence de la République du Niger (consulté le ).
  39. (en) Niger, Département d'État américain, 2015.
  40. (en) « The World's Muslims: Unity and Diversity », Pew Forum on Religious & Public life, .
  41. « Menace de famine au Niger, prévient un expert de l'ONU », ONU, 23 juin 2005.
  42. « Niger : une famine annoncée », Afrique Renouveau, Vol. 19 #3 (octobre 2005), page 3.
  43. « Site du collectif », sur areva.niger.free.fr (consulté le ).
  44. U.S. Energy Information Administration : International Energy Statistics.
  45. Filip Reyntjens et Stefaan Marysse, L'afrique des Grands Lacs : Annuaire 1999-2000, Editions L'Harmattan, , 426 p. (ISBN 978-2-296-40370-3, lire en ligne).
  46. (en) The Dabous Rock Art Petroglyph, Bradshaw Foundation.
  47. Inscription de Bura à la liste rouge de l'ICOM.
  48. « Statistiques », sur unicef.org (consulté le ).
  49. http://www.stat-niger.org/statistique/file/RGPH2012/EDUCATION.pdf.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Niger
  • Portail de l’Afrique
  • Langue française et francophonie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.